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«Même nos loisirs sont organisés pour l'oubli plutôt que pour la méditation. » Que veut dire l'auteur par ces mots ? Comment, à votre avis, pourrait-on organiser d'une autre manière — et avec succès — les loisirs des hommes modernes ?

Publié le 26/02/2011

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   résumé    Notre monde moderne frelaté ne se satisfait plus des solutions raisonnées mais recherche paradoxalement l'attrait de mysticismes véridiques ou douteux ; ainsi lors même de la réussite éclatante de la pensée scientifique, il se jette dans toutes formes de séductions lénifiantes ; il oppose même artificiellement poésie, prétendue havre unique, et science, soi-disant responsable des égoïsmes de sociétés compartimentées, régentées par les seules exigences économiques. — Or la vitesse et la dispersion actuelles entravent ce retour à une existence recueillie. — Sollicité par toutes les catégories de bruits et facilités, effrayé presque par la solitude et la vie intérieure, l'homme occidental, loin de se distraire (ou, même en se distrayant), disperse, oublieux des bienfaits de l'introspection, reconnus pourtant depuis des siècles. Ne pourrait-il méditer un peu sur soi pour son profit et celui de la société ? — Mais cette dernière au contraire, appuyée sur les mass média [force nouvelle], aliène, perturbe, endort la liberté et l'essor spirituels, conduisant — par paresse et facilité — à la sclérose cet homme qui devrait pourtant, s'il y songeait, apprécier la valeur de son aventure terrestre.

« — le travail n'est plus considéré comme une valeur morale positive, — le travail devient une valeur négative aliénante, — la discipline qu'il impose, la durée de vie —> le travail vu comme pénible obligation (reprend le sens du labor latin= travail forcé et écrasant de l'esclave par opposition à opus : œuvre créatrice que l'homme libre se réserve) ; — cf.

hard-labour expression anglaise qui a pour équivalent en français : travaux forcés ; écho chez Baudelaire : «Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère, Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé...

» (Chant d'Automne). • Conséquence : le loisir devient un but, synonyme d'évasion...

On pense toute l'année au mois de vacances, ontravaille pour lui, on se ruine pour lui ! • Ainsi, «nos loisirs sont organisés pour l'oubli» comme le constate Hamburger.

Exemple: T.V.

chaque jour après«boulot» [petit développement]. II.

Organisation des loisirs de l'homme moderne ? • Il est sûr que la conception actuelle des loisirs de beaucoup de gens laisse bien à désirer. • Cf.

caricature à peine forcée dans le film de P.

Leconte : Les Bronzés. • Grande cohue des stations balnéaires après d'interminables «bouchons» sur les routes en juillet et août...

et cetteespèce de crispation presque hystérique de profiter à tout prix, intensément, de cette période de non-travail, ou duweek-end, ou de la soirée T.V... • Voir les vacances bruyantes aux plaisirs plus ou moins vulgaires, les parcours intensifs de tourisme (levers très tôt, journées de visites où pas un moment ne doit êtreperdu —» véritable fatigue ; certains, au retour, sont presque malades d'épuisement). De plus, ce mois de vacances est comme plaqué à la vie quotidienne, car il se veut l'oubli même de cequotidien.Il faut s'amuser intensément, puisque pendant onze autres mois on supporte douloureusement sa vie de travail.L'obsession permanente de l'argent impose une véritable inégalité même dans le choix des lieux, et maintenantde l'époque.Les privilégiés fuient les plages surpeuplées et prennent leurs loisirs hors saison.«Dans toutes ces formes de loisir transparaît l'éthos (= morale) populaire: il faut bien «se marrer un peu», «y aller », « s'en payer une tranche ».

Ça ne dure pas, mais « c'est du bon temps».

«Il faut faire quelque chosepour rompre la monotonie des jours trop bien réglés, même si l'équilibre du budget familial doit en souffrir.

» R. Hoggart.«Il s'agit simplement de profiter au maximum de plaisirs d'autant plus appréciés qu'ils sont momentanés» (id.), et surtout vivre comme l'on croit que vivent les riches, se donner l'illusion de l'être...Il en est de même pour tout loisir quotidien choisi non comme moyen de culture, mais comme refus de toutepensée : Radio et T.V.Comment la méditation prendrait-elle place dans un tel programme, où tout au contraire emporte, étourdit,disperse, pour répondre d'ailleurs à la demande expresse de l'usager.Méditation? Quand on gagne chichement sa vie, qu'on se croit frustré par son employeur, que la plupart dutemps on accomplit un travail que l'on n'aime pas, mais que l'on subit seulement pour toucher la paie.Au contraire, un travail assumé dans la joie parce qu'on l'a choisi et qu'il est créateur n'est-il pas le creuset oùpeut naître le loisir bien organisé ?Car le loisir peut être alors : — un autre travail qui distrait du premier, il est librement trouvé par celui qui s'y accomplit.

Exemple : cuisine(élaboration de recettes), coupe de vêtements et confection ; le travail devient une autre activité: équitation outel sport; danse, musique, peinture, théâtre et tels autres arts; jardinage, bricolage... au lieu d'être un des milliers de corps étalés sur le sable sous le soleil, dans la promiscuité, ou être un desmultiples téléspectateurs passifs ou radio-auditeurs drogués par l'écoute permanente et mal suivie au cours dutravail (magasins, grandes surfaces, artisans, ménagères...), il faudrait savoir détecter tel beau concert outelle émission de haute culture ou spectacle de grande volée avec de grands artistes, qui feraient du. »

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