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Louis-Ferdinand Céline

Publié le 30/04/2011

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« L'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches. « « Ça a débuté comme ça. « C'est par ces quelques mots que l'on entre dans le Voyage au bout de la nuit, chef-d'œuvre romanesque de l'un des plus grands écrivains de ce siècle. Louis-Ferdinand Céline, Rabelais de l'ère atomique, est l'inventeur génial d'une nouvelle forme d'écriture, poétique et enragée. Né à Courbevoie, dans la banlieue de Paris, il prend pour pseudonyme d'écrivain le troisième prénom de sa mère, Céline. Pour échapper au destin de commerçant qu'on lui promet, il s'engage dans l'armée. Maréchal des logis durant la Guerre de 14, il connaît l'épreuve du feu sur le front des Ardennes. Blessé au bras droit et à la tête, la guerre le traumatise profondément. Pour lui plus jamais rien ne sera comme avant. Après un voyage à Londres et au Cameroun, il passe le baccalauréat, puis son doctorat de médecine en 1924. Spécialiste des questions d'hygiène, il voyage aux frais de la Société des Nations à travers l'Europe, l'Afrique et les États-Unis avant d'installer son cabinet à Clichy. En 1932, il publie Voyage au bout de la nuit. Un pavé de 660 pages qui dénonce pêle-mêle la boucherie de la Grande Guerre, le colonialisme français, la robotisation des ouvriers et la misère atroce de la banlieue parisienne, roman autobiographique qui met en scène les aventures de Ferdinand Bardamu. Cet anti-héros est animé comme son créateur d'une haine viscérale de l'humanité. Une colère qui devient langage. Car le génie de Céline se trouve dans son style, cette petite musique au rythme haché qui fait danser la langue. Il crée un nouvel art d'écrire. Il utilise la langue orale, l'argot, invente des néologismes, transforme la phrase (hachée de points de suspension) en torrent, en éruption volcanique. Dans Mort à crédit (1936), le flot torrentiel de son verbe charrie des injures, un délire transcrit sur le vif. Enragé de la littérature, Céline est un solitaire, il n'appartient à aucune bande, ne signe aucune pétition. Ses vociférations, sa haine de l'autre le conduisent à écrire des pamphlets antisémites (Bagatelles pour un massacre, 1937; l'École des cadavres, 1939; les Beaux Draps, 1940). Pendant l'Occupation, Céline emboîte le pas de la collaboration culturelle avec l'Allemagne nazie. Puis le vent tourne, Céline fuit vers le Danemark en compagnie de sa femme Lucette et de son chat Bébert. C'est le début d'un long périple de Baden-Baden à Copenhague en passant par Sigmaringen, où il rencontre les hommes de Vichy en fuite. Après deux ans d'incarcération dans la capitale danoise, Céline revient en France en 1951. Il s'installe à Meudon, devient médecin et publie la chronique fabuleuse de ses plaintes et de ses rancœurs : D'un château l'autre (1957), Nord (1960), Rigodon (1969). Écrivain maudit, Céline vit en reclus dans un pavillon de banlieue, une tanière remplie d'animaux et de vieux souvenirs. 

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