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LITTÉRATURE GRECQUE : La poésie didactique Le lyrisme personnel Le lyrisme choral

Publié le 18/10/2011

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Le viie siècle a été pour les cités grecqes une période de troubles politiques et économiques : les aristocrates se sont vu arracher leurs privilèges ; dans toutes les villes il y a eu des bannis, chassés de leur cité par le parti qui y était au pouvoir. La dureté de ces temps difficiles, qui apparaît dans l'oeuvre désenchantée d'un poète élégiaque comme Théognis, ne se manifeste pas moins chez Hésiode, volontiers morose, à qui est familière une sorte d'humour noir. Cet homme sombre est, cependant, animé par une foi qui l'illumine : la foi dans la Justice, qui se révèle pour lui chez les Dieux comme chez les hommes.

« faire une idée.

En revanche, le Bouclier, qui figure dans nos manuscrits à la suite de la Théogonie et des Travaux, est une œuvre médiocre et qui n'est certainement pas de lui.

Le vn• siècle a été pour les cités grecqqes une période de troubles politiques et écono­ miques : les aristocrates se sont vu arracher leurs privilèges ; dans toutes les villes il y a eu des bannis, chassés de leur cité par le parti qui y était au pouvoir.

La dureté de ces temps difficiles, qui apparaît dans l'œuvre désen· chantée d'un poète élégiaque comme Théognis, ne se manifeste pas moins chez Hésiode, volontiers morose, à qui est familière une sorte d'humour noir .

Cet homme sombre est, cepen· dant, animé par une foi qui l'illumine : la foi dans la Justice, qui se révèle pour lui chez les Dieux comme chez les hommes .

La Théogonie est une cosmogonie qui énu· mère trois générations de dieux : celle du Ciel (Ouranos), celle de Cronos (Ou ranides), celle de Zeus (Cronides ou Olympiens) : la mutila­ tion d'Ouranos par Cronos, puis la victoire de Zeus sur son propre père expliquent les trois règnes .

Le p oème se termine par un catalogue des mortelles aimées des dieux, qui est sû­ rement apocryphe.

Quant aux Tra11aux , ils doivent leur origine à.

un conflit d'Hésiode avec son frère Persès concernant leur héritage.

C'est à la fois un hymne à la vertu du travail, et un appel à la justice divine, qu'outragent souvent les rois , non pas justiciers, mais « mangeurs de présents ».

C'est aussi une sorte de calendrier rustique, plein de verdeur et de suc ; à la fin des Travaux se situe une soixantaine de vers consacrés aux jours propices et non propices .

Dans les deux œuvres, et plus encore dans la seconde, Hésiode se montre un très grand poète et, pour la première fois, un poète personnel, avec ses aspirations, ses pas sions, ses haines, ses convictions ; en particulier dans ses descriptions de l'activité du cultivateur, il peint avec une densité extraor­ naire la vie d'un petit propriétaire de Béotie dans un rude canton de montagne, dominé par des nobles qu'il accuse de vendre leurs arrêts.

LE LYRISME PERSONNEL Ce même vne siècle, agité par les luttes politiques et sociales, a vu se développer, sous des formes diverse s, une poésie lyrique que malheureusement nous ne connaissons que de façon très partielle.

Elle apparaît sous la forme, voisine de l'hexamètre d'Homère et d'Hésiode, qui associe à l'hexamètre un vers plus court, le pentamètre : le distique constitue une sorte de petite strophe.

Elle est caracté­ ristique de l'élégi e, élégie guerrière, amou­ reuse, et aussi morale .

Nous n'avons que quelques fragments de TYRTÉE, Athénien vivant à Sparte ou Milésien d'Asie Mineure , qui enflammait l'ardeur militaire de la cité dorienne ; encore moins de MIMNERME , poète mélancolique sensible à la brièveté de la vic et aux langueurs de l'amour ; quelques frag­ ments de SoLON, le gran d réformateur d'Athènes, l'une des plus nobles figures de son temps.

De fait, nous ne possédons qu'une seule œuvre étendue, qui compte environ 1.400 vers, dont, il est vrai, une bonne part est apocryphe : il s'agit des Elégies de THÉOGNIS, un aristocrate de Mégare, qui a vécu dans le cours du v1• siècle.

D'ailleurs, on a souvent extrait de ses vers des distiques, sans grand lien les uns avec les autres, parce qu'ils exprimaient des sen· tences générales de caractère moral.

La partie la plus authentique s'adresse à quelques jeune! nobles, dont on ne sait rien par ailleurs.

A l'opposé du généreux optimisme de Solon, Théognis, constamment exilé, est un pessimiste qu'anime une haine furieuse contre les élé­ ments populaires .

C'est aux Ioniens des îles et de la côte proche d'Asie-Mineure que révient le mérite d'une innovation de la plus grande impor­ tance - qui porte autant sur la technique du vers que sur de nouvelles sources d 'inspira­ tion .

On a vu plus haut que l'hexamètre de l'épopée, d'origine inconnue, était mal adapté au rythme naturel du grec, où longues et brèves se succèdent avec une forte prédominance de! brèves.

ARCHILOQUE de Paros (première moitié du vn• siècle) a été le premier à utiliser l'iambe (brève + longue) qui, comme son contraire, le trochée (longue + brève) répondait directe­ ment au rythme de la langue .

En même temps il inaugurait la satire lyrique dans laquelle le poète se livre tout entier, avec ses amours, ses colères et ses haines.

Archiloque semble avoir eu une existence besogneuse et agitée : fils d'un noble et d'une esclave, il s'est vu rejeter par l'homme qui lui avait promis sa fille, et les a tous deux poursuivis de sa haine, Réduit à se faire mercenaire pour vivre , il avoue cyniquement qu'il a sans gloire.. .

perdu son bouclier en combattant contre les Thraces .

Malheureusement, nous ne pouvons apprécier la féroce allégresse de ce déclassé de génie que par quelques fragments (cf.

citations) en assez triste état, qui nous font regretter de si mal connaître un poète que les Anciens met · !aient presque sur le même rang qu'Homère.

De SIMONIDE D'AMORGOS (qu'il ne faut pas confondre avec son homonyme Simonide de Céos), on n'a conservé qu'une satire de quelque cent vers sur les femmes, qui établit un rapport entre tel type de femme et tel type d'animal : essai amusant, mais assez puéril.

Au contraire grande est pour nous la perte presque complète - à part quelques fragments sur papyrus - des œuvres du poète HIPPONAX d'Ephèse : avec une grossièreté virulente mais aussi pleine de relief, faisant appel parfois au lydien pour renforcer l'inédit de l'expression , Hipponax a imaginé une n ouvelle sorte de vers iambique.

Une autre forme de lyrisme , d'un type toul différent et non moins original, s'est développée pour un temps assez court, à la fln du vn• siècle, dans l'île de Lesbos, voisine de la côte asia­ tique de la Mer Egée.

A la différence · des hexamètres, des pentamètres et des iatnbes, qui sont des vers indépendants les uns des autres, la lyrique écrite en dialecte éolien appa­ raît sous forme de strophes, composée s de. »

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