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L'HOMME SE RECONNAIT-IL MIEUX DANS LE TRAVAIL OU LE LOISIR ?

Publié le 01/02/2011

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travail

Remarque

La question nous enferme dans une alternative, elle nous sollicite de choisir entre deux notions qui sont présentées comme opposées l'une à l'autre. Il sera utile de montrer les présupposés d'une telle formulation. Il est habituel en effet de voir opposer travail et loisir, mais il faut s'interroger sur la validité d'un tel schéma.

Introduction

Rappel du sens commun : dans l'opinion s'affrontent ou se juxtaposent souvent, de façon paradoxale, deux attitudes :

la valeur du travail que l'on considère comme essentiel à la dignité de l'homme : les problèmes quotidiens du chômage alimentent tout un discours sur le droit au travail.

travail

« affirmation n'a rien d'évident : lisez les réflexions de sociologues contemporains comme J.

Baudrillard ou Wright Mills, pour qui le loisir comporte les mêmes principes d'aliénation que le travail. Un clivage indépassable Accepter l'alternative nous obligerait à admettre que l'homme est irrémédiablement déchiré, puisqu'en tout état decause il serait aliéné en une partie, au moins, de son existence.

Il faut se demander si ce clivage est inhérent à lacondition humaine ou s'il n'est pas plutôt l'effet d'une certaine organisation sociale.

Dans les sociétés modernescomme dans les sociétés antiques, le travail comme le loisir sont la résultante d'un système social.

Les choix ne sontpas identiques, mais ils conditionnent la position des problèmes. 3- Reformulation de la question L'exemple de Marx Dans un passage du Capital, Marx souligne que : « l'épanouissement de la puissance humaine » ne commence qu'au-delà de la nécessité.

Mais, en même temps, il ne peut exister que sur « la base de la nécessité ».

En d'autres termes, ce que l'homme a de spécifiquement humain ne peut se « libérer » que dans le loisir, mais celui-ci n'est rendu possible que par le travail qui arrache l'homme à la sphère de la nécessité.

Il n'y a donc pas d'opposition defond entre l'un et l'autre, mais une complémentarité.

L'homme ne peut se reconnaître que dans cette double caractéristique : il est soumis à la nécessité, et le travail lui permet d'y répondre.

Mais il peut, par le travail même,s'en dégager partiellement et accéder à la sphère du loisir, et des activités qui dépassent la seule survie, conditionde l'évolution de l'espèce. L'opposition travail-loisir est un effet de méconnaissance L'analyse précédente envisage le rapport entre nécessité et loisir, en dehors de toute considération concrète.

Marx se dégage pour un temps de considérations particulières touchant aux modes de production dans lesquels seconcrétisent les problèmes.

Or, si le travail est soumis, dans des conditions historiques données, à une forme ou uneautre d'exploitation, l'ensemble de la question se trouve modifié.

Dans le mode de production capitaliste, le travailéchappe au travailleur dans tous ses aspects : propriété, conditions, division, etc...

Subjectivement, il est doncconcevable que l'individu se sente plus « épanoui » dans le loisir dont il dispose à sa guise.

Mais ce sentiment n'est qu'un effet de la forme particulière de production dans laquelle il se trouve.

Comme le montrent certains sociologues,les loisirs ne sont pas, en réalité, plus « libres » que le travail, ils participent d'un ensemble similaire. C) Une fausse question ? Opposer travail et loisir reviendrait donc à entrer dans l'opinion commune, à jouer le jeu d'une certaineméconnaissance.

Il nous semble au contraire que les deux notions fonctionnent de façon complémentaire, si on lesdégage des conditions contingentes qui résultent de l'organisation sociale.

La formulation du sujet, d'ailleurs, n'estpossible que du point de vue contemporain, puisque les individus ne sont soumis à cette alternative, à titrepersonnel, que depuis peu de temps. Conclusion Le dilemme posé n'avait pas de validité à nos yeux, il impliquait une reformulation.

Il resterait à s'interroger sur lapossibilité pratique d'y échapper, et de concrétiser cette proposition de Marx : « Les producteurs associés règlentde façon rationnelle ce procès d'assimilation qui les relie à la nature et le soumettent à leur contrôle commun (...)l'accomplissant avec le moins d'efforts possibles et dans les conditions les plus conformes à leur dignité et à leurnature humaine.

». »

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