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l'Homme se reconnaît-il mieux dans le travail ou dans les loisirs ?

Publié le 24/11/2005

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travail
Mais qu'à l'outil vienne se substituer la machine, et cette humanité du travail peut être remise en cause si on comprend le travail comme englué dans une certaine réalité, celle de son organisation. Tel est le problème de Marx : il faut montrer comment le travail, proprement humain en lui-même, peut perdre cette humanité dans l'organisation capitaliste du travail. Le « travail social » est le travail considéré par Marx dans le cadre de cette organisation. Ce à quoi renvoie l'expression, c'est la division du travail, à savoir la répartition des tâches telle que l'organise une économie avancée. Ce contexte social explique que le travail, de concret, devienne abstrait, et, de libérateur, devienne aliénant. L'aliénation, c'est la dépossession du caractère humain du travail. En quoi alors le travailleur est-il aliéné ? Dans la division du travail, le travailleur n'est plus qu'un salarié, il n'est plus qu'une marchandise qu'on achète ; son travail ajoute à ce qu'il travaille une valeur ajoutée, que le capitaliste divise entre son profit et le salaire de l'employé. Le travailleur est acheté, et il est donc aliéné ici en un premier sens : il est obligé de se vendre s'il veut survivre : « On trouve sur le marché un groupe d'acheteurs (capitalistes), et de l'autre côté un groupe de vendeurs n'ayant rien à vendre que leur propre force de travail », explique Marx. Comme le travailleur est dépossédé des moyens de production, il ne vend pas son travail mais sa force de travail, cad une marchandise évaluable.
travail

« mettre l'accent sur ce que le travailleur retire de son travail plutôt que sur le produit lui-même de son travail.Cette prise de position ne va pas de soi, parce qu'après tout le mot « travail » renvoie apparemment de façonindistincte à l'activité et au résultat de cette activité.

Le mot « travail » en français confond donc l'activité etle résultat, que les deux substantifs anglais « labour » et « work » distinguent.

Toute la question ici est biende savoir jusqu'à quel point on peut appeler « travail » une activité qui n'a pas de résultat visible, comme parexemple l'entraînement d'un athlète ou d'un gymnaste : pour pouvoir dire que le gymnaste travaille, il faut quela notion ne soit pas réductible au résultat, même si la perspective du résultat n'est jamais radicalementabsente.

Donc, tant que l'on prend le mot travail au sens de l'activité distincte du résultat, il est possible demaintenir la position selon laquelle le travail est humain et libérateur.

Cette perspective est-elle pourtantlongtemps tenable ?Tout l'effort de la pensée de Marx, se focalise sur cette question.

Au début du « Capital », et dans la lignéede l'optique hégélienne, Marx définit le travail en marquant la spécificité humaine de la notion, et en défendantcet aspect.

La spécificité du travail, c'est de renvoyer à l'homme, parce que les activités animales en sontfondamentalement différentes : « ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plusexperte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche », explique Marx.

Ils'agit donc d'une activité consciente et réfléchie, qui présuppose une capacité à se représenter des fins.

Parle travail, l'homme extériorise ces fins, qui sont aussi les siennes : reprenant l'analyse de Hegel, Marx conclutque l'homme se produit lui-même, qu'il est le résultat de son travail, au sens où, pris dans la sphère desbesoins naturels, l'homme conquiert son autonomie par son travail, en rusant la nature par l'intermédiaire del'outil.

Le travail est donc aussi fondamentalement technique : c'est l'évolution de l'outil qui est le signe de l‘évolution du travail.

Tant que ce sens de la notion prévaut, le travail reste ce par quoi l'homme se libère desbesoins.

Mais qu'à l'outil vienne se substituer la machine, et cette humanité du travail peut être remise encause si on comprend le travail comme englué dans une certaine réalité, celle de son organisation.

Tel est leproblème de Marx : il faut montrer comment le travail, proprement humain en lui-même, peut perdre cettehumanité dans l'organisation capitaliste du travail.Le « travail social » est le travail considéré par Marx dans le cadre de cette organisation.

Ce à quoi renvoiel'expression, c'est la division du travail, à savoir la répartition des tâches telle que l'organise une économieavancée.

Ce contexte social explique que le travail, de concret, devienne abstrait, et, de libérateur, deviennealiénant.

L'aliénation, c'est la dépossession du caractère humain du travail.

En quoi alors le travailleur est-ilaliéné ?Dans la division du travail, le travailleur n'est plus qu'un salarié, il n'est plus qu'une marchandise qu'on achète ;son travail ajoute à ce qu'il travaille une valeur ajoutée, que le capitaliste divise entre son profit et le salairede l'employé.

Le travailleur est acheté, et il est donc aliéné ici en un premier sens : il est obligé de se vendres'il veut survivre : « On trouve sur le marché un groupe d'acheteurs (capitalistes), et de l'autre côté ungroupe de vendeurs n'ayant rien à vendre que leur propre force de travail », explique Marx.

Comme letravailleur est dépossédé des moyens de production, il ne vend pas son travail mais sa force de travail, cadune marchandise évaluable.

Le salaire, et c'est là la seconde aliénation, ne rétribue pas la valeur du travailmais la force de travail : l'objet une fois produit, le capitaliste le revend à ce que l'on appelle sa valeurd'échange, empochant un profit supérieur au salaire.

Le profit, c'est la différence entre la valeur d'usage et lavaleur d'échange.Le travail que produit l'ouvrier est un travail concret, au sens où il produit des biens dont on peut se servir :son travail, comme travail concret, est donc créateur de valeur d'usage.

Mais, ce n'est pas sous ce rapportque son travail est pris en compte : l'objet intéresse le capitaliste en ce qu'il a une valeur d'échange : ladivision du travail et le salariat transforment donc le travail du salarié de travail concret en travail abstrait.

Letravailleur est donc aliéné d'abord en ce qu'il est dépossédé de l'objet de son travail, et de ce qui lui permetl'objectivation : privé de l'effet en retour de son travail sur lui-même, le travailleur n'est plus libéré par sontravail, mais au contraire son travail l'aliène.Mais le travailleur est aliéné en un second sens : le passage de l'outil à la machine lui fait perdre la maîtrise dela technique.

De moyen de ruser avec la nature pour se libérer, la technique devient ici un facteurd'aliénation, de perte de liberté.

Dans le passage des métiers, des ateliers, du compagnonnage et desconfréries au machinisme industriel, le travailleur perd la maîtrise de l'ensemble du processus et de l'ensembledes moyens techniques : devenu parcellaire, son travail ne maîtrise plus la machine mais au contraire setrouve maîtrisé par elle : « Dans la manufacture et le métier, l'ouvrier se sert de son outil ; dans la fabrique ilsert la machine », ajoute Marx.Dans le travail social, la technique prive l'homme de la jouissance de la communication et du choc en retour,cad des moyens de sa libération.

Pourtant, la machine sans sa valorisation par l'homme n'est que du « travailmort » : mais le travail vivant auquel sa valorisation par l'homme donne lieu n'a plus rien de libérateur.

Hegel leprophétisait déjà en quelque sorte : « enfin l'abstraction de la production fait le travail toujours plusmécanique et à la fin, il est possible que l'homme en soit exclu et que la machine remplace l'homme » ( « PPD» $198).

Le ver était donc déjà dans le fruit : tout en permettant d'un côté à l'homme de devenir lui-même enrusant avec la nature, la technique semble aussi être ce qui risque de se réapproprier la notion de travail enen excluant l'homme.Est-ce, finalement, si grave ? Le début du XX ième ressentait le développement du machinisme et larationalisation du travail comme des chances pour l'homme, et ce, dans une perspective qui n'était pastoujours hypocrite et cynique.

Les hommes privés de travail n'en sont-ils pas pour autant des hommes ? N'ya-t-il pas finalement lieu de rêver d'une organisation du travail qui les libère de ce qu'ils ont toujours vécucomme une contrainte ?. »

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