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l'homme s'accomplit-il dans le travail ?

Publié le 24/11/2005

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travail
Mais cette ruine, cette dégradation du corps, qui ne développe plus ue habileté ou un talent mais itère & réitère un même geste qui n'a plus de sens pour celui qui l'exécute, est corrélative d'un abrutissement spirituel. Le « pire » réside dans la séparation de la conception et de l'exécution qui fait que le travail n'est plus conçu mais subi, ne développe plus intelligence ou créativité, mais cantonne l'homme à la contemplation d'une action imposée étrangère, absurde. « Travail forcé, il n'est plus la satisfaction d'un besoin, mais un moyen de satisfaire des besoins en dehors du travail. » Ainsi on conçoit que « ce qui est humain devienne animal. » Mais, ajoute Marx : « on fuit le travail comme la peste. » « C'est pourquoi l'ouvrier n'a le sentiment d'être soi qu'en dehors du travail ». Le travail étant devenu animal, machinal, torturant, l'homme s'y voyant dépossédé de sa propre activité, ne peut plus se sentir lui-même qu'en dehors du travail. Or, ce qui existe en dehors du travail, c'est essentiellement (compte tenu, qui plus est, des conditions économiques dans lesquelles on maintient l'ouvrier), la satisfaction des besoins. « On en vient à ce résultat que l'homme n'a de spontanéité que dans ses fonctions animales : le manger, le boire, la procréation, peut-être encore dans l'habitat, la parure, etc. » Ainsi le comble de la perversion est-il atteint en ce que non seulement « ce qui est humain devient animal », mais encore « ce qui est animal devient humain ».
travail

« Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.L'homme est le seul animal qui soit voué au travail.

Il lui faut d'abordbeaucoup de préparation pour en venir à jouir de ce qui est nécessaire à saconservation.

La question de savoir si le Ciel ne se serait pas montrébeaucoup plus bienveillant à notre égard, en nous offrant toutes choses déjàpréparées, de telle sorte que nous n'aurions pas besoin de travailler, cettequestion doit certainement être résolue négativement, car il faut à l'hommedes occupations, même de celles qui supposent une certaine contrainte.

Ilest tout aussi faux de s'imaginer que, si Adam et Ève étaient restés dans leparadis, ils n'eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble, chanterdes chants pastoraux et contempler la beauté de la nature.

L'oisiveté eût faitleur tourment tout aussi bien que celui des autres hommes.Il faut que l'homme soit occupé de telle sorte que, tout rempli du but qu'il adevant les yeux, il ne se sente pas lui-même, et le meilleur repos pour lui estcelui qui suit le travail.

On doit donc accoutumer l'enfant à travailler.

Et où lepenchant au travail peut-il être mieux cultivé que dans l'école? L'école estune culture forcée.

C'est rendre un très mauvais service à l'enfant que del'accoutumer à tout regarder comme un jeu.

Il faut sans doute qu'il ait sesmoments de récréation, mais il faut aussi qu'il ait ses moments de travail.

S'iln'aperçoit pas d'abord l'utilité de cette contrainte, il la reconnaîtra plus tard.Ce serait en général donner aux enfants des habitudes de curiosité indiscrèteque de vouloir toujours répondre à leurs questions : pourquoi cela? A quoi bon? L'éducation doit être forcée, mais cela ne veut pas dire qu'elle doive traiter les enfants comme des esclaves. (Introduction) L'objectif que poursuit Kant à travers ce texte est double : d'une part il entend affirmer le caractère nécessaire dutravail pour l'homme en tant que la nature humaine l'exige pour sa conservation et même pour son bonheur; d'autrepart, il tient à montrer qu'il faut apprendre à travailler, que cet apprentissage doit commencer dès l'enfance et quel'école est le cadre le mieux approprié à cette fin.

Ces deux thèses pourraient sembler contradictoires : dire que letravail est nécessaire à l'homme, n'est-ce pas dire qu'il lui est naturel et dans ce cas, relève-t-il d'une éducation? Sile travail est indispensable à l'homme, pour sa survie et pour sa conservation, comment expliquer qu'il ne relève pasd'un instinct naturel et qu'il faille, dès l'enfance, faire l'apprentissage de sa nécessité? C'est que, pour Kant, l'hommene se réduit pas à une nature animale; mieux, l'homme est l'être unique en ce monde qui invente une nécessité, nonplus fondée sur les seules règles de la nature, mais qui prend pour fondement sa vie sociale et les contraintes qu'elleimpose.

Ce dépassement du niveau animal où règne une nécessité aveugle engendre d'autres nécessités, commecelle de travailler et d'apprendre, mais constitue aussi la condition de la-liberté de l'homme, ce privilège qui le placebien au-dessus du règne animal. (Explication et commentaire) « Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.

L'homme est le seul animal quisoit voué au travail.

Il lui faut d'abord beaucoup de préparation pour en venir à jouir de ce qui estnécessaire à sa conservation.

» Dans l'opposition qui sépare la nature humaine de la nature animale, les notions de travail et d'éducation occupentune place essentielle : de tous les animaux, l'homme est le seul pour qui ces deux notions ont un sens et unenécessité.

Aucun animal n'a besoin de travailler pour survivre et se conserver : il vit selon les règles de la nature,c'est-à-dire qu'il est soumis au bon « vouloir » de celle-ci quant à la profusion ou à la disette de ce qui estnécessaire à sa conservation.

Au contraire, l'homme entretient un rapport différent avec la nature et ne saurait secontenter d'attendre de celle-ci qu'elle lui offre (ou non) les conditions de sa survie.

C'est l'homme lui-même qui doitproduire, par son travail, les éléments nécessaires à sa conservation et cela implique qu'avant de jouir de ceux-ci, illes ait préparés, transformés, travaillés.

Alors que l'animal consomme immédiatement les produits fournis par lanature et satisfait ainsi ses besoins, l'homme, a cause de la richesse et de la diversité de ses besoins, ne peut secontenter de vivre passivement au sein de la nature, mais doit transformer celle-ci, l'exploiter à son profit, en unmot travailler.

Pour autant cette nécessité d'un travail de l'homme n'est pas innée à l'espèce humaine : l'enfant nesait pas, en naissant, qu'il doit travailler, qu'il va lui falloir travailler.

Par sa seule nature, l'enfant sait manger, boire,sentir, se mouvoir : mais le travail et la nécessité de travailler pour assurer sa conservation ne peuvent lui venir quede l'éducation, c'est-a-dire de l'intervention d'autres hommes lui apprenant cette nécessité.« La question de savoir si le Ciel ne se serait pas montré beaucoup plus bienveillant à notre égard...

L'oisiveté eûtfait leur tourment tout aussi bien que celui des autres hommes.

» En face de cette nécessité imposée aux hommesde travailler à leur conservation, bien des penseurs et des poètes, surtout dans l'Antiquité, furent tentés dereprocher au Ciel, c'est-a-dire aux Dieux ou a la Nature elle-même, d'avoir été injuste envers l'espèce humaine enl'obligeant a produire elle-même ses propres ressources plutôt que de lui fournir gratuitement tous les moyensnécessaires à son bien-être.

La référence au mythe de Prométhée, raconté par Platon, est ici explicite puisquePlaton évoque une soi-disant injustice des Dieux qui auraient si mal loti l'homme, l'obligeant par là à travailler.

Mais,selon Kant, aucun reproche ne peut être adressé au Ciel sur ce point, car c'est la nature humaine elle-même quiexige des occupations, fussent-elles contraignantes.

Si la nature se montrait prodigue envers l'humanité, si elle luipermettait de vivre dans une totale oisiveté, non seulement elle desservirait la destination finale de l'homme mais,. »

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