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L'homme peut-il être défini par la conscience de soi ?

Publié le 17/01/2004

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.. ? I La conscience de soi comme essentielle à l'homme : Descartes et Husserl - Descartes : le cogito permet à l'homme de découvrir un élément fondant la certitude de son existence, à savoir la conscience de soi (Discours de la méthode). Celle-ci apparaît dès lors non comme un élément marginal de l'existence, mais comme le principe même de toute existence humaine, celui qui permet à l'homme de trouver sa place dans la création et de connaître la nature de celle-ci. Ceci permet à Descartes de définir l'homme comme substance pensante, ou "consciente" au sens d'une conscience réflexive, permettant la conscience de soi. - Husserl : l'homme se constitue comme humain par la structure de la conscience, conçue selon la relation de l'intention, qui permet à l'homme d'avoir un accès au monde extérieur en tant qu'extérieur (Méditations cartésiennes). C'est cette structure qui définit son mode d'existence et de connaissance, et le statut même du monde qui lui fait face : cette structure se fonde dans la conscience de soi de l'Ego, qui fonde l'unité des perceptions de la conscience. L'homme se distingue donc par la conscience de soi, en un sens génétique (la conscience de soi produit sa propre distinction), du monde qui l'entoure. II La conscience  comme spécification insuffisante ? Leibniz et Kant -Cependant, le simple fait psychologique de la conscience de soi semble mince pour définir l'homme, et le distinguer de l'animal. Cette conscience serait un degré spécifique de perception, d'une nature différente de la perception animale.

L'homme semble être le seul être vivant à posséder un sentiment de lui-même, susceptible d'être exprimé dans un langage articulé, composé d'un réseau permanent de signes, extérieur à lui-même. Ces caractéristiques viennent de l'exercice de sa conscience réflexive, associant perception de soi et de l'extériorité du monde. Dès lors, l'unicité de cette conscience de soi ne pourrait-elle justifier une définition essentielle de l'homme basée sur cet état psychologique ? Et s'il nous faut prendre en compte la dimension pratique d'activité de la conscience, peut-être pour concevoir une définition à partir d'elle, faut-il alors penser la conscience de soi comme un accomplissement de l'essence humaine, guidé par sa raison ? A moins qu'un tel accomplissement ne soit qu'une illusion de cette même conscience, éloignant alors définitivement toute possibilité de définition... ?

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« - Kant partage cette conception de la conscience morale de soi comme - Bergson tire les leçons de cetteincapacité fondatrice de la conscience : si la conscience de soi ne peut faireconnaître que les négativités humaines, c'est parce qu'elle est elle-même uninstrument sélectif, critique, négatif, inapte à fournir la moindre définition réelle.La conscience réflexive rationnelle est ainsi déformation du réel, oubli du devenirirréductible de la réalité et de son mouvement, pour venir rigidifier et spatialiserce dernier ( La pensée et le mouvant ).

La conscience de soi ne saurait définir l'homme, car sa nature particulière lui interdit toute formation de définition : ellen'offre qu'une perception figée de nous-mêmes, séparée de la vie même de notreêtre. Conclusion -L'homme ne peut se définir par la conscience de soi. -Cette conscience ne peut pas simplement se confondre avec son étatpsychologique : elle est une activité rationnelle prétendant à une connaissancede soi, comportant en elle-même sa propre exigence, celle de se fonder commeconscience de soi autonome, visant ainsi une essentialité humaine qui pourraitservir pour une définition de l'homme. -Mais cette essentialité est un leurre : le travail critique de la conscience de soi n'a pas de fin.

La conscience n'esttout simplement pas capable de constituer ni de connaître une essence stable de l'homme : elle estfondamentalement une dénaturation, une activité culturelle de transformation de sa nature initiale, qui est uneoeuvre de la raison, laquelle ne s'identifie pas au sentiment de soi que fournit la conscience. « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtresvivants sur la terre.

Par là, il est une personne.

» Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798. Dès le moment où l'enfant commence à parler de lui à la première personne — moment décisif et irréversible —, il sesaisit lui-même comme sujet pensant et conscient.

Cette faculté de la conscience à se prendre elle-même pourobjet, qu'on appelle la « réflexivité » de la conscience, fait de l'être humain une personne, c'est-à-dire, chez Kant,un sujet moral responsable constituant une fin en soi. Conscience : « C'est le savoir revenant sur lui-même et prenant pour centre la personne humaine elle-même, quise met en demeure de décider et de se juger.

» Alain, Définitions, 1953 (posth.) La conscience réfléchie, par laquelle chacun prend conscience de ses propres états de conscience, est aussiconscience morale.

Car, portant mon attention sur mes véritables intentions, je suis à même d'en examiner la rigueuret la valeur morales. « La seule façon d'exister pour la conscience c'est d'avoir conscience qu'elle existe.

» Sartre, L'Imagination, 1936. « Connais-toi toi-même.

» Maxime gravée au fronton du temple de Delphes. Ce précepte, devenu la maxime favorite de Socrate, prête au contresens.

En effet, il ne doit pas être interprété comme une invitation àl'introspection, mais comme la nécessité pour l'âme de connaître les valeurs d'après lesquelles elle se détermine. « La maxime "Connais-toi toi-même", dans la bouche d'undieu et adressée aux hommes, est presque une méchanceté.

» Nietzsche, Le Gai Savoir, 1883.. »

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