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l'Histoire nous apprend-elle à vivre ?

Publié le 20/11/2005

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histoire

HISTOIRE

Gén. Terme équivoque qui désigne à la fois le récit du passé humain, et la réalité historique elle-même, le cours des événements. En ce dernier sens, l'histoire se distingue de la simple évolution car elle suppose plus qu'un changement. Un arbre, par ex., peut croître ou un papillon se métamorphoser, mais ils n'ont pas d'histoire dans la mesure où l'histoire suppose la conscience d'un changement et la possibilité, pour celui qui change, de se représenter la finalité de son évolution en faisant du présent le sens du passé et du futur le sens du présent. Quant au récit, il cesse d'être légendaire pour devenir scientifique dès lors qu'il veut expliquer et non plus simplement raconter en se contentant de recueillir des anecdotes pittoresques. Phi. Les philosophies de l'Histoire posent la question du but poursuivi par les hommes dans l'Histoire, et postulent en même temps que l'Histoire des hommes est celle de leur liberté. Or, si la connaissance du but permet en retour de comprendre la cohérence du processus historique, il semble bien difficile de concilier le double postulat de la rationalité historique et du développement de la liberté. Telle est l'aporie sur laquelle achoppe toute philosophie de l'Histoire. En effet, s'il est possible de dégager par avance une cohérence historique, alors tout se passe comme si l'Histoire était déjà faite, de sorte que l'idée même de liberté humaine se trouve niée. A l'inverse, si l'on suppose que les hommes sont libres, alors il est impossible de saisir le sens d'une Histoire que les hommes font « sans savoir l'histoire qu'ils font » (R. Aron).

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« tout ce qui fait l'intérêt de ces hommes d'expériences, ayant développé une sagesse pratique, comme on peut levoir avec Hume dans ses Premiers principes des gouvernements . b) Mais peut-être plus généralement, si l'histoire peut être bénéfique pour l'homme et ses affaires alors on peut direque l'histoire développe une certaine raison en l'homme en tant que prise de conscience de régularité et d'états defaits.

Or c'est bien en ce sens alors que nous pouvons dire que l'histoire nous apprend à vivre.

En effet,Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation (III) note bien : « L'histoire est pour l'espèce humaine ce que la raison ce est pour l'individu.

Grâce à sa raison, l'homme n'est pas renfermé commel'animal dans les limites étroites du présent visible.

[…] Seule l'histoire donne à un peuple une entière conscience delui-même.

L'histoire peut être regardée comme la conscience raisonnée de l'espèce humaine ; elle est à l'humanitéce qu'est à l'individu la conscience soutenue par la raison, réfléchie et cohérente, dont le manque condamne l'animalà rester enfermé dans le champ étroit du présent intuitif.

[…] L'écriture, en effet, sert à rétablir l'unité dans cetteconscience du genre humain brisée et morcelée sans cesse par la mort.

» c) Mais s'il y a sans bien un sens suivant lequel il semble légitime de pouvoir parler d'une histoire apprenant à vivrec'est bien l'histoire personnelle d'une espèce prise en particulier au cours de l'évolution des ères et le processus desélection naturelle tel que le développe Darwin dans De l'origine des espèces .

En effet, si l'histoire peut nous apprendre à vivre c'est grâce au développement d'un schéma perceptif particulier faisant chez tous les animaux,hommes et animaux, que nous avons des réflexes quasi instinctifs ou pour le dire de type pavlovien.

Il s'agit biend'un conditionnement historique en vue de la survie de l'espèce. Transition : Il semble bien alors que l'histoire puisse nous apprendre à vivre, non seulement en développant notre propreexpérience donc en insistant sur l'apport d'un sens pratique mais aussi en tant qu'elle crée en nous, de manièreinconsciente, des schémas de réflexion et d'appréhension du monde.

Cependant, si l'histoire a cette capacité, nerisque-t-on pas alors de s'enfermer dans le passé et de ne lire l'avenir seulement comme un passé réactualisé.

Orest-ce possible ? II – La valeur de l'oubli a) Cependant, l'histoire ne doit pas non plus nous apprendre à vivre de manière intrinsèque.

Pour le dire autrement,l'histoire est aussi ancrée dans l'identité mémorielle de la personne, et l'oubli est nécessaire justement pour ne pastrop subir son histoire et l'histoire en général et c'est bien ce sens que l'on peut comprendre la critique deNietzsche dans la Seconde considération intempestive .

En effet, dans ce texte, nous pouvons assister à la mise en scène d'un troupeau qui ignore ce qu'est hier et aujourd'hui.

L'homme se compare à l'animal dont il envie de bonheur.« L'animal vie d'une vie non historique, car il s'absorbe entièrement dans le moment présent.

[…] L'homme aucontraire s'arc-boute contre le poids de plus en plus lourd du passé qui l'écrase ou le dévie… ».

En ce sens, à tropvouloir s'attacher à l'histoire et à en trouver les leçons et le sens nous sommes écraser par cette histoire et nousn'avons pas la capacité d'aller de l'avant.

Croire que l'histoire pourrait nous apprendre quelque chose ce seraitjustement ruminer l'histoire ; et nuire à notre bonheur : « « C'était autrefois… », cette formule appelle sur l'homme lalutte, la douleur et la satiété, et qui lui rappelle que son existence n'est en somme qu'un imparfait qui ne s'achèverajamais.

Lorsque enfin la mort apporte l'oubli tant désiré, elle nous dérobe à la fois le présent et l'existence, et metun sceau sur cette vérité, qu'être n'est qu'un avoir été ininterrompu, une chose qui vit de se nier et de seconsumer, de se contredire elle-même.

» b) Pourtant, comme Nietzsche le note bien dans la Seconde considération intempestive , le vivant a pourtant besoin de l'histoire, de son histoire en tant qu'elle le favorise en créant un ensemble de règles bénéfiques pour sasurvie : « Que la vie ait besoin d'être servie par l'histoire, c'est un fait dont il faut prendre conscience, tout autantque du principe que nous aurons à défendre plus tard, à savoir qu'un excès d'histoire nuit au vivant.

L'histoireappartient au vivant pour trois raisons : parce qu'il est actif et ambitieux – parce qu'il a le goût de conserver et devénérer – parce qu'il souffre et a besoin de délivrance.

» c) Or si la fonction de l'oubli est si nécessaire c'est bien parce qu'elle est psychologiquement nécessaire.

Cettevaleur positive de l'oubli a été bien mise en valeur par Bergson dans Matière et mémoire puisque selon lui la finalité de l'oubli est l'action.

Cela signifie en somme qu'oublier, créant alors cette infidélité, c'est rejeter hors du champ dela conscience les souvenirs inutiles à nos besoins pratiques.

La mémoire est donc infidèle pour des besoinspratiques, elle ne retient que ce qui lui est nécessaire et utile.

Et c'est bien là la possibilité de redéfinir la mémoire.Nous n'oublions pas ce qui est nécessaire pour nous à la vie et l'on peut comprendre en ce sens le double sens dupropos de Nietzsche ci-dessus.

Nous ne retenons de l'histoire que ce qui nous intéresse dans un but pratique maisaussi afin de passer outre les épisodes traumatisants du moi qui nierait voire détruirait notre vie comme le dit Freud dans ses Leçons de psychanalyse . Transition : Ainsi si l'histoire peut éventuellement nous apprendre quelque chose, ne faut-il pas rester ancré ou englué dansl'histoire, c'est-à-dire dans le passé à la ruminer.

L'histoire, nous la sélectionnons en vue de l'intérêt pratique, c'est-à-dire en vue d'agir, donc en vue de vivre.

Toute l'histoire ne nous intéresse donc pas.

L'oubli est nécessaire etsalutaire.

Mais ne faut-il pas aller plus loin et voir si l'on ne pourrait pas faire une critique radicale du sujet au nomd'une conception de l'histoire mettant en exergue le fait qu'elle ne se répète pas, qu'elle est unique donc qu'il serait. »

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