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l'histoire est-elle ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ?

Publié le 19/11/2005

Extrait du document

histoire
« Les individus, et même les peuples entiers, ne songent guère au fait qu'en poursuivant, chacun comme il l'entend et souvent l'un contre l'autre, les fins qui leur sont propres, ils vont de l'avant en suivant sans le savoir, comme un fil conducteur, le dessein de la nature qui leur est lui-même inconnu, et travaillent à favoriser sa réalisation ; ce qui, même s'ils le savaient, leur importerait pourtant assez peu. » Kant, Idée d'une histoire universelle. ·         D'après Kant, L'histoire est un produit de l'homme, non volontaire, mais qui connaît tout de même une réalisation. ·         En faisant l'histoire, l'homme s'accomplit, il oeuvre, sans le savoir, à son bien être. ·         Le dessein de l'histoire n'est pas, selon Kant raisonnable. C'est dans la nature qu'il faut le chercher. Mais cela n'empêche que sa réalisation est humaine. ·         L'histoire qui arrive par l'homme a ici un aspect universel, elle vise à donner à tout les hommes un bien être, un accomplissement, une réalisation. Elle n'est plus un simple témoignage particulier. ·         C'est l'histoire, dans son ensemble, des hommes, dans leur ensemble, qui permet de réaliser le dessein de la nature.

Analyse du sujet :

·         On remarquera tout d'abord que le terme Histoire, écrit en lettre majuscule désigne en règle générale l'histoire de l'humanité et non d'un homme seul. Nous pouvons donc nous centrer sur ce sujet en tant qu'il s'agit d'Histoire universelle et non particulière (sont éliminés aussi les histoires que l'on se raconte tels les comtes et fables).

·         Ensuite, l'Histoire est un repère chronologique, dans le temps, qui permet à chacun de se situer lui aussi dans le temps. L'Histoire à donc une utilité.

·         Enfin, toujours concernant le terme même d'Histoire, la signification originelle, grecque, fait état de témoignage : il s'agit donc en ce sens de faire part de ce qui à été vu. L'histoire est donc une enquête sur ce qui s'est passé, et un axe pour comprendre ce qui va se passer.

·         Concernant désormais la forme de du sujet, on constate qu'il s'agit d'une alternative : l'un ou l'autre. Il faut donc bien comprendre ce que chacun des deux choix contient :

o   Ce qui arrive à l'homme : l'homme ne maîtrise rien, il subit l'histoire. Il est lié à son destin, c'est un déterminisme.

o   Ce qui arrive par l'homme : l'homme crée sa propre histoire. C'est lui qui fait l'histoire. Mais alors, c'est lui qui choisit ou décrète aussi ce qui est et n'est pas histoire.

·         Attention, enfin, à la relative simplicité d'un tel sujet : on pourrait facilement être tenté de répondre que les deux choix sont possibles ensembles. Or, l'alternative proposée n'admet pas cette possibilité. Il faudra donc bien déterminer, même si l'on a des arguments en faveur des deux voies, en qui il est impossible de les liés.

·         Enfin, si l'Histoire est majuscule, l'homme ne l'est pas. En sachant de quel homme nous parlons dans les deux sens proposés, nous pourrons peut-être trouver une réponse satisfaisante.

Problématisation :

L'Histoire est ici liée à l'homme. Cependant, c'est la nature de ce lien qui pose problème : soit elle est ce qui arrive à l'homme, soit ce qui arrive par l'homme. Il faut donc, résolument, comprendre ces deux sens de l'Histoire : en qui peut-elle être ce qui arrive par l'homme ? Pourquoi serait-elle ce qui arrive à l'homme ? Une fois déterminées ces deux acceptions et mis en place leur signification, il nous restera alors à comprendre en quoi elles ne peuvent cohabiter, pourquoi l'une et pas l'autre ?

 

histoire

« « Aussi bien la poésie est un genre plus philosophique et plussérieux que l'histoire : la poésie dit plutôt ce qui relève du général,l'histoire ce qui relève du particulier.

Fait partie du général l'espèced'hommes à qui il arrive de faire ou de dire telle espèce de chosesselon la vraisemblance ou le nécessaire, c'est le but de la poésiequi attribue des noms, tandis que le particulier c'est ce qu'a fait ousubit Alcibiade.

» Aristote, Poétique , 9, 1451a 36-b 11. · Aristote nous éclaire ici, l'histoire n'est que particulière.

Elle concerne chaque homme, nous éclaire sur son passé, mais nedonne rien sur un universel. · L'histoire, toujours selon Aristote, n'aurait alors put avoir de majuscule, comprenant alors non seulement une universalité, maisaussi une utilité. · L'histoire particulière de l'homme, celle qui arrive à chacun (« ce qu'a fait ou subit Alcibiade ») n'est pas une science, ellen'apporte aucune vérité. · Alors, dans ce cas, l'Histoire, majuscule, est-elle possible ? 2.

L'Histoire, ce qui arrive par l'homme. « Les individus, et même les peuples entiers, ne songent guère au fait qu'en poursuivant, chacun commeil l'entend et souvent l'un contre l'autre, les fins qui leur sont propres, ils vont de l'avant en suivant sansle savoir, comme un fil conducteur, le dessein de la nature qui leur est lui-même inconnu, et travaillent àfavoriser sa réalisation ; ce qui, même s'ils le savaient, leur importerait pourtant assez peu.

» Kant, Idée d'une histoire universelle . · D'après Kant, L'histoire est un produit de l'homme, non volontaire, mais qui connaît tout de même une réalisation. · En faisant l'histoire, l'homme s'accomplit, il oeuvre, sans le savoir, à son bien être. · Le dessein de l'histoire n'est pas, selon Kant raisonnable.

C'est dans la nature qu'il faut le chercher.

Mais cela n'empêche que sa réalisation est humaine. · L'histoire qui arrive par l'homme a ici un aspect universel, elle vise à donner à tout les hommes un bien être, un accomplissement, une réalisation.

Elle n'est plus un simple témoignage particulier. · C'est l'histoire, dans son ensemble, des hommes, dans leur ensemble, qui permet de réaliser le dessein de la nature. · Pour Kant, contrairement à Aristote, il y a une histoire universelle, philosophiquement valable, qui puisse être connue et concerner l'ensemble des hommes. · Mais alors, qu'est ce que l'Histoire ? Ce qui arrive à l'homme ou ce qui arrive par l'homme ? 3.

L'Histoire arrive-t-elle à l'homme ou par l'homme ? · Nous avons vu que l'histoire pouvait être particulière (voir même qu'elle n'était que particulière) avec Aristote. · Kant pose l'histoire en tant qu'universelle.

Elle concerne l'humanité, porte en elle un dessein, utile à l'homme. · Particulière ou universelle ? à l'homme ou par l'homme ? quelle solution trouver ? · L'histoire particulière ne peut être universelle.

Nous pouvons suivre Aristote dans ce sens .Mais il faut alors être aussi très clair sur le terme employé : il s'agit d'une histoire particulière, pas del'Histoire. · L'Histoire, même si elle est niée par Aristote, est postulée par Kant, mais bien différenciée aussi de l'histoire particulière de chaque homme. · Le dessein de l'histoire n'est pas dans le vécu de chacun, mais dans celui de l'ensemble des hommes. · Ce qui nous permet de différencier ces deux histoires est la majuscule appliquée en français, mais aussi le terme allemand qui différencie l'histoire au sens grecque, aristotélicien, Historie , et l'Histoire universelle, générale, qui englobe la totalité des histoires singulières, Geschichte . · L'histoire qui arrive à l'homme n'est pas celle qui arrive par l'Homme.. »

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