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L'Europe dans l'affrontement américano-soviétique de 1947 à 1975 (histoire)

Publié le 24/02/2012

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Introduction- bornes chronologiques : 1947 (doctrines Truman et Jdanov) ; 1975 (Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe),1991 (chute de l'Union soviétique). Deux périodes sont possibles : 1947-1975 la guerre froide au sens strict et 1945-1991 au sens large.- problématique : Quels sont la place de l'Europe dans l'affrontement américano-soviétique de 1947 à 1975 ?- plan : L'Europe, victime de la rupture de la Grande Alliance (1947) ; l'Europe sous tutelle américano-soviétique (1948-1961) ;les conséquences de la détente américano-soviétique en Europe (1961-1975)1re partie : L'Europe, victime de la rupture de la Grande Alliance américano-soviétique (1947) Au sortir de la guerre, l'Europe « n'existe plus « face aux deux superpuissances. L'organisation de la paix (Yalta, Potsdam) n'empêche pas l'éclatement de la Grande Alliance (cf. le discours prophétique de Churchill en 1946 « un rideau de fer est descendu sur le continent «). Cette Grande Alliance n'ayant plus de raison d'être, l'ennemi commun nazi ayant disparu. Chacundes deux vainqueurs va ensuite vouloir régler le sort de l'Europe à son avantage.

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« totalitaire soviétique (marxisme-léninisme ; dictature du prolétariat ; toute-puissance du parti unique ;centralismedémocratique) s'oppose la démocratie libérale américaine.2.

L'opposition des deux modèles économiques est laplus flagrante.

Le fonctionnement de l'économie soviétique reste fidèleaux principes hérités de l'entre-deux guerres(collectivisation-étatisation des moyens de production ; planification ; priorité àl'industrie lourde), tandis que l'économiecapitaliste libérale étatsunienne (initiative privée ; recherche du profit) va impulser àl'Europe de l'Ouest croissanceéconomique et productivité importante, la présence des multinationales, l'usage du dollarcomme monnaie de référence.3.Les modèles sociaux s'affrontent.

Du côté soviétique, le pouvoir met en avant la « société sans classes » mais laviequotidienne des européens derrière le rideau de fer reste médiocre, encadrée par la police, la censure, dessyndicatsdevenus de simples courroies de transmission des ordres du pouvoir.

Du côté occidental, la société s'américanise etva allerprogressivement vers une société de l'abondance, du confort par le recours au crédit et à l'endettement, soutenue parledéveloppement du crédit et favorisée par la publicité.4.

Dans le domaine de la culture on assiste à l'offre de deux modèles.Celui de « l'homme nouveau », du « réalisme socialiste »du modèle soviétique auquel s'oppose la culture de masseétatsunienne basée du cinéma puis de la télévision naissante, lamusique et de la littérature populaires.Transition : 1947marque une véritable coupure idéologique en Europe confirmée dans la quinzaine d'années suivantes par lamise en place, àla faveur de crises, des blocs.2e partie : L'Europe sous tutelle américano-soviétique (1948-1961)A.

Trois crises (Berlin, 1948-1949 ; Corée 1950-1953 ; Berlin 1958-1961) mettent en oeuvre le partage de l'Europe endeux blocs dont les deux leadersgarantissent la sécurité par la possession de l'arme nucléaire.1.

La 1re crise de Berlin et ses conséquences :- De juin 1948 à mai1949, les Soviétiques mettent en place le blocus terrestre, fluvial et routier de Berlin-Ouest (enclaveoccidentale en zoned'occupation soviétique) que les Américains contournent par l'organisation d'un pont aérien quimaintient Berlin-Ouest dansle « camp de la liberté ».Si de part et d'autre l'irréparable n'a pas été commis (confrontation directe refusée), lesconséquences de la crise sontdoubles :- les zones d'occupation en Allemagne deviennent des Etats par la volonté des DeuxGrands : RFA (République fédéraled'Allemagne) en mai 1949) et RDA (République démocratique allemande) en octobre 1949et Berlin-Ouest est protégémilitairement par les Etats-Unis tandis que Berlin-Est devient la capitale de la RDA ;- Etats-Unis etURSS prennent en mains la défense de leur camp : pour la 1re fois de leur histoire, les Etats-Unis acceptent des'engager dansune alliance politique et militaire durable en temps de paix.

Le 4 avril 1949 naît l'Alliance atlantique, alliancepolitique signéepour 20 ans entre les Etats-Unis, les 5 du traité de Bruxelles (France, Royaume-Uni, Benelux), l'Islande, laNorvège, l'Italie, lePortugal, le Danemark rejoints par la Grèce et la Turquie en 1952 et le Canada ; en 1950, l'alliancepolitique se double d'unealliance militaire (défensive) : l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), souscommandement américain et dontl'état-major s'installe en France.De leur côté, les Soviétiques renforcent leur contrôle sur les Etats sous leur contrôle : lespurges organisées de 1948 à 1952(Tchécoslovaquie, Hongrie), l'exclusion de la Yougoslavie du Kominform (1948) permettentde se débarrasser des dirigeantscommunistes locaux qu'ils jugent insuffisamment fidèles.

Plusieurs traités bilatéraux dedéfense mutuelle sont signés avecchaque État ; en 1949, le CAEM (Conseil d'Assistance Économique Mutuelle, en anglaisComecon) intègre les économiesdes « pays frères » dans un système contrôlé depuis Moscou.

La satellisation devienteffective et la démocratie populaires'impose.2.

La guerre de Corée et ses conséquences en EuropePour les gouvernementsoccidentaux, ce qui s'est passé en Corée peut advenir aussi en Europe et le lieu d'affrontemententre les deux camps se ferasur le territoire allemand.

Il devient donc urgent de repenser la défense du camp occidental enfavorisant le réarmement de laRFA.

En 1948 la RFA devient « l'égale des autres nations » en intégrant l'Alliance atlantiqueet l'OTAN.Les Etats-Unis mettent àla disposition de l'OTAN près de 70 divisions en 1953, soit près de 300 000 hommes.

En France, laCommunauté Européenne deDéfense qui aurait dû être constituée de contingents nationaux (y compris de contingents ouestallemands),est refusée parl'Assemblée nationale en août 1954 après trois ans de débats.

A l'automne 1954, les accords deLondres créent une Union del'Europe Occidentale (UEO) qui autorise le réarmement allemand.L'URSS, de son côté repense la défense du camp socialisteen Europe : en RDA elle autorise en 1956 la création d'unearmée populaire en réplique au réarmement ouest-allemand.

Ellecomplète les traités bilatéraux d'assistance mutuelle qui lalient aux démocraties populaires par la mise en place en mai 1955d'une alliance multilatérale : le « Pacte de Varsovie »,sous commandement soviétique.3.

La seconde crise de Berlin (1958-1961) et ses conséquencesInquiète de l'impact médiatique de la fuite des Allemands de RDA (Ossies) vers l'Ouest, l'URSSchoisit de rouvrir le dossierberlinois et en décembre 1958, un ultimatum est adressé aux Occidentaux : Berlin doit devenir lacapitale de la RDA ou bienêtre contrôlé par l'ONU [ce qui revient à exiger le départ des Occidentaux].

Devant le refusoccidental d'obtempérer, l'URSSs'incline.C'est finalement en août 1961 que la crise se résout par la construction du mur deBerlin : le « mur de la honte », comme ondit à l'Ouest, le « mur de la liberté », comme on dit à l'Est, rend désormaistotalement hermétique le « rideau de fer » abaissédès 1946-1947 et achève le partage de l'Europe.B.

Chacun dans leur camp,les européens ont-ils encore la possibilité d'agir indépendamment ?Plusieurs situations de la décennie 1950 permettent derépondre par l'affirmative et/ou la négative à cette question.1.

Quand il s'agit de prendre une initiative contestant l'autoritédu leader ou à affaiblir son camp, le désir d'indépendance estimmédiatement bloqué.Deux exemples dans les deux blocs :-dans le camp occidental : Anglais et Français l'apprennent à leurs dépens lors de « l'affaire de Suez » (1956).

Furieux devoirque la nouveau maître de l'Egypte, Gamal Abdel Nasser, met à mal leurs intérêts en nationalisant du canal de Suez ;français etanglais débarquent en Egypte, épaulent les israéliens engagés dans le Sinaï, occupent la zone du canal.

Laréplique américaineest immédiate : alors en pleine campagne électorale pour une éventuelle réélection, le présidentEisenhower exige de sesalliés le cessez-le-feu immédiat réclamé par l'ONU.

Les gouvernements anglais et français(menacés par ailleurs d'unhypothétique bombardement nucléaire soviétique) mettent fin à leur action : vainqueursmilitaires, ils découvrentl'humiliation politique en étant relégués au second rang.

Les Etats-Unis n'ont pas voulu se laisserentrainer par le jeu desalliances dans un conflit où leurs intérêts vitaux ne sont pas en jeu.- dans le camp soviétique : la « révolution hongroise » est. »

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