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L'Eunuque de Terence

Publié le 05/04/2013

Extrait du document

Le comique latin Térence utilise deux pièces de Ménandre, L'Eunuque, d'où il a pris son intrigue principale, et Colax, qui lui a fourni deux personnages supplémentaires, celui du parasite et celui du soldat. Il est arrivé plusieurs fois à Térence de combiner deux pièces grecques pour obtenir une intrigue plus riche en incidents. Térence composa six comédies dont tous les titres originaux sont grecs: L'Andrienne, L'Eunuque, L'Hécyre, Plwrmion (nom du parasite qui mène le jeu), l' Heautontimoroumenos et Les Adelphes.

« «Mais n'est-ce pas Thaïs que je vols?( ...

) Me voici int erdit •..

,.

~------- EXTRAITS - --- ---~ Phédria se demande s'il doit renouer avec la courtisane Thaïs PHÉDRIA.

-Ainsi donc, que faire ? Ne pas y aller, même maintenant qu'elle me fait appeler d'elle-même, et me mettre plutôt en posture de ne pas subir des avanies de courtisanes ? Elle m'a congédié; elle me rappelle : je reviendrais ? Non, dût-elle m 'implo­ rer ! Oui bien, par Hercule, si tu en étais capable, rien de mieux et de plus courageux.

Mais si tu commences et n'as pas l 'énergie de persévérer, si, ne pouvant plus y tenir, alors que personne ne te réclamera, sans avoir fait la paix, tu viens à elle de toi-même, laissant voir que tu aimes et que tu ne peux pas résister, l'affaire est faite ; c'est réglé ; tu es perdu ! Elle se jouera de toi, dès qu'elle te sentira vaincu.

Ainsi donc, tandis qu'il en est temps, réflé­ chis encore et encore ...

PARMÉNON.

- Maître, une chose qui ne comporte en soi ni raison ni mesure aucune, tu ne peux pas la régler par la raison .

Il y a dans l'amour toutes sortes de misères , à savoir : affronts, suspicions, hostilités, trêve, guerre, paix derechef.

Si tu prétends soumettre tous ces dérèglements à la règle de la raison, tu ne feras rien de plus que si tu donnais tes soins à délirer raisonnable­ ment.

Quant à ce que tu remues aujourd'hui à part toi dans ta colère : «Moi je la ...

! Elle qui le...

! Qui me...

! Qui ne...

! Laisse seulement; j'aimerais mieux mourir! Elle verra qui je suis ! », de tels propos, par Hercule, avec une petite larme feinte qu'elle s 'arrachera à grand 'peine en se frottant misérablement les yeux, elle en éteindra le feu , et elle sera la première à t'accuser, et toi le premier à t'offrir au supplice.

Ché ré e sollicite l'aide de Th aïs CHÉRÉE.

- Maintenant je te demande d'être mon auxiliaire dans cette affaire, je me remets et me livre à ta discrétion ; je te prends pour patronne, Thaïs : je t'en conjure, je mourrai sije ne l'épouse.

THAÏS.

- Mais si ton père ...

CHÉRÉE.

- Ah quoi ! Il consentira , j'en suis sûr, pourvu qu'elle soit citoyenne.

THAÏS.

- Si tu veux attendre un petit peu, le frère même de la jeune fille sera là à l'instant; il est allé chercher la nourrice qui l 'a élevée petite enfant.

Tu assisteras toi-même à la reconnaissance , Chérée.

CHÉRÉE .

- Bien sûr que je reste .

« Par Pollux, pour ces paroles et pour tes actes, scélérat, je te chât ierai si bien que tu n e te seras pas joué de n ous impunément ! ,.

, NOTES DE L'EDITEUR «Tel qu'il était, Térence a prodigieusement amusé ses contemporains, séduit la postérité jusqu •à marquer chaque renaissance du théâtre; tel que, c'est-à-dire souple, subtil et pénétrant, pittoresque sans charge et l)ans caricature, d'une malice dénuée de méchanceté, définissant les âmes avec une précision de traits qui ne leur enlève rien de leur complexité, d'une incomparable aisance dans le dialogue.

A le lire dans l'opacité des traductions, nous _ éprouvons quelque langueur : rendu à son texte, il reprend sa fraîcheur et son éternelle nouveauté.

» Gonzague Truc, Histoire des littératures, Pion, Paris, 1952.

« Les " expériences psychologiques " auxquelles s •intéresse l'auteur se développent pleinement, non seulement dans chaque scène, mais d'un bout à l'autre de la pièce; et le ton s'exalte ou se modère, de la façon la plus naturelle, par crescendos ou decrescendos presque musicaux.( ...

) Le dialogue, très coupé, ne donne pourtant pas souvent une impression de vivacité ; il s'attarde trop; les monologues, et surtout les récits, sont au contraire souvent des pièces achevées : ils semblent avoir été vécus sentimentalement par le poète, qui avait peut-être des qualités de romancier plus que de dramaturge.

De toute façon Térence, jeune lui-même, se plaît aux timidités et aux audaces des adolescents qu'il porte au théâtre, à la simple et saine beauté de leurs partenaires féminines : l'idéal de l'art grec postclassique rayonnait alors en Italie .

» Jean Bayet, Littérature latine, Colin, Paris, 1965.

1 coll.

Yiollet 2, 3 , 4 , 5 gravures pour l.'E un uque , s.

n., M.

de 1493 /B .

N.

TÉRENCE02. »

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