Devoir de Philosophie

L'étude du cerveau permet-elle d'expliquer la pensée humaine ?

Publié le 27/02/2004

Extrait du document

Les neurosciences permettent de créer des médicaments (Prozac, Ritaline, etc.) permettant d'influer sur l'humeur et sur les comportements humains. La conscience elle-même résulte de processus neurochimiques L'assemblage des neurones, constituant des réseaux d'informations en «boucle», permet d'expliquer comment la conscience «émerge» du cerveau. Pour Jean-Pierre Changeux, «le devenir conscient correspond donc à une régulation d'ensemble de l'activité des neurones du cortex (...).» (L'Homme neuronal.)   [Si l'on connaît de façon de plus en plus précise les neurones, on ne sait à peu près rien sur le cerveau. On ne peut pas le considérer comme une simple machine à penser. L'intelligence ne se déduit pas de la matière.] Il faut se méfier des tendances réductrices de la science Pour le matérialisme, l'esprit n'est pas un principe, mais s'explique par autre chose que lui-même : il est l'effet ou le résultat de processus matériels économiques (Marx), mais aussi atomiques (Épicure), pulsionnels et sexuels (Freud), cérébraux (neurosciences).

« ne peut pas le considérer comme une simple machine à penser.

L'intelligence ne se déduit pas de la matière.] Il faut se méfier des tendances réductrices de la sciencePour le matérialisme, l'esprit n'est pas un principe, mais s'explique parautre chose que lui-même : il est l'effet ou le résultat de processusmatériels économiques (Marx), mais aussi atomiques (Épicure),pulsionnels et sexuels (Freud), cérébraux (neurosciences)...

Lesupérieur s'explique alors par l'inférieur.

Mais le primat de la matière(comme cause) n'empêche nullement la primauté de l'esprit (commevaleur).

En effet que l'esprit soit déterminé par la matière n'est pas uneraison pour désirer se vautrer régressivement dans un matérialismevulgaire.

Que le supérieur (l'esprit) s'explique donc par l'inférieur (lamatière) n'empêche nullement de désirer le supérieur — cela permetmême de savoir pourquoi on le préfère.Le cerveau humain est la réalité la plus complexe de l'univers.

S'il estvrai que les neurosciences apportent quelques éléments positifs à lacompréhension des mécanismes mentaux, elles ne parviennent pas àexpliquer comment le cerveau est capable d'inventer lesmathématiques, de composer une symphonie.

Au sujet des passionshumaines, de la complexité des sentiments, les neurosciences sont bienobligées d'avouer leur ignorance.

Jean-Pierre Changeux dans L'hommeneuronal affirme que le cerveau fonctionne comme un ordinateur, c'est-à-dire par traitement de l'information, dont l'esprit en est en quelquesorte le programme. Le cerveau n'est pas une machineS'il en était une, il serait simple de le programmer.

Il serait également possible de le réparer.

Or, lespédagogues, les psychiatres savent très bien qu'il est vain de se faire une idée aussi simpliste du cerveau.

Lapensée, l'expérience ne cesse de le montrer, ne se laisse pas ramener à l'organe qui en est le siège: c'est-à-dire le système nerveux central. La pensée est la vieBergson, dans L'Evolution créatrice, définit la vie comme la conscience même, avec toutes ses virtualitéspossibles.

Tout comme la conscience, elle est un effort continuel pour se libérer de la matière.

La vie del'esprit, l'intelligence qui anime l'homme sont l'expression d'un «élan vital» qui ne se réduit pas à la somme deséléments qui composent le cerveau. Jean-Pierre Changeux, dans L'Homme neuronal, tente de montrer qu'il n'y a rien d'immatériel dans le psychismehumain, que son explication se résume à l'étude de l'activité des neurones.

Bien qu'homme de science, il nesoutient rien de moins qu'une thèse strictement philosophique, dans la mesure où il part d'un présupposé: iln'est pas utile de se référer à la notion d'«esprit» pour comprendre les phénomènes de pensée.

Se fondant surdes données d expérience, l'auteur aboutit à des conclusions qui n'ont plus rien de scientifique, mais quiressemblent fort à des prises de position idéologiques et quasi métaphysiques.

S'il ne faut pas rejetersystématiquement l'apport des neurosciences, si cet apport peut nourrir la réflexion philosophique, il estdangereux, voire condamnable, d'affirmer un point de vue en détournant de leur but un certain nombred'études strictement scientifiques.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles