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Les valeurs religieuses

Publié le 25/01/2020

Extrait du document

soit à un grand domaine naturel : Zeus ou Jupiter., le ciel, la foudre ; Poséidon ou Neptune, la mer, les tempêtes ; Héphaïstos ou Vulcain, le monde souterrain, les volcans ; Aphrodite ou Vénus, le désir, l’amour, etc. ;

soit à une nation donnée : Jéhovah, dieu des Juifs ; Baal, dieu des Phéniciens, etc.

Monothéisme (en grec monos = seul). Les hommes admettent l’existence d’un seul Dieu, qui sera peu à peu considéré comme tout-puissant, parfaitement bon, parfaitement juste, éternel.

Religion juive : un seul Dieu ayant fait « alliance » particulière avec un peuple.

Religion chrétienne : un seul Dieu mais en trois personnes ; Dieu le Père a envoyé son fils unique, le Christ, souffrir et mourir sur terre pour racheter les péchés des hommes. « Le Christ vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit. »

Religion musulmane : un seul Dieu vraiment unique ; refus de toute « idolâtrie » anthropomorphique, c’est-à-dire cherchant à représenter la divinité sous une forme humaine.

Réforme protestante : refus du culte de Marie et d’une Église autoritaire, intermédiaire obligée entre Dieu et chaque conscience.

Théisme, Déisme1. Conceptions des philosophes du 18e siècle, en particulier Voltaire, Rousseau, Diderot (ce dernier pendant une partie seulement de sa vie). Ces philosophes n’admettent plus une « Révélation » particulière de Dieu, ils tentent d’établir une religion naturelle et universelle.

Panthéisme (en grec pan = tout). Spinoza, Diderot (ce dernier pendant une partie seulement de sa vie1 2) :

« Dieu est l’être absolument infini, c’est-à-dire la substance qui consiste en une infinité d’attributs dont chacun exprime une essence éternelle et infinie. »

Les religions de l’Inde et de l’Extrême-Orient, pour leur part, ne sont pas fondées sur le divin mais sur le sacré. Dans la religion chinoise, rien ne correspond à ce que nous appelons

1. Étymologiquement les deux mots ont le même sens (deus en latin = theos en grec = dieu). Cependant, à partir de 1740, une distinction apparaît. Les théistes admettent non seulement l’existence de Dieu, mais l’immortalité de l’âme, les récompenses et les châtiments dans une vie future. Les déistes ne se prononcent pas sur ces derniers points (Lefranc de Pompignan [1709-1784], Questions sur l’incrédulité).

2. Il passera finalement à l’athéisme.

manuels de théologie et de philosophie1, aujourd’hui à peu près aucun écrivain croyant ne fait appel à ces preuves ni à aucune preuve. Tous disent très nettement qu’ils s’appuient sur une expérience qu’il leur est impossible de mettre en doute et dont ils constatent d’ailleurs qu’ils ne sont pas les seuls à l’avoir vécue. Tous s’appuient sur des témoignages, en particulier le témoignage du Christ, des saints, des mystiques.

Il est donc nécessaire en classe de Philosophie d’étudier quelques-uns de ces témoignages en recherchant comment il est possible de les expliquer soit par des causes naturelles, comme le disent les incroyants, soit par des causes surnaturelles ou métaphysiques1 2, c’est-à-dire par une « révélation », comme le disent les croyants.

Bien entendu, nous ne pouvons pas dans le cadre de ce livre faire cette étude nécessairement longue et délicate (il faut très bien connaître la psychologie et le milieu de l’auteur). Mais nous invitons tous les candidats que cette question intéresse à lire en entier le texte le plus célèbre à juste titre sur ce sujet, c’est-à-dire le récit extrêmement clair de sa conversion par Paul Claudel, dix grandes pages dans Contacts et circonstances (Gallimard, texte repris plus tard dans Pages de prose, chez Gallimard également). L’extrait suivant ne peut en donner que le moment décisif sans permettre de le juger :

«J’étais moi-même debout dans la foule, près du second pilier à l’entrée du chœur, à droite du côté de la sacristie. Et c’est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant mon cœur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d’adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une convic

1. Voici les principales de ces preuves :

Preuves ontologiques.. Puisque notre esprit conçoit l’infini, le parfait, dont nous n’avons pourtant aucune expérience, c’est que cet infini, ce parfait, existent. Comment le parfait n’aurait-11 pas la première de toutes les qualités, l’existence ? Preuves par la cause première, le premier moteur.

« L’univers m’embarrasse, et je ne peux songer

Que cette horloge marche et n’ait pas d’horloger. » Voltaire,

Preuves par la finalité. De très nombreux phénomènes semblent n’être explicables que par rapport à des fins. Il est nécessaire d’admettre pour l’univers et pour l’homme une Fin suprême, Dieu.

Preuves par la morale. Tous les hommes ont une conscience, une idée du Bien, du Devoir, le sentiment d’obligations précises. Seul un Dieu parfaitement juste peut nous les avoir données avec une telle force.

2. Sur-naturel et méta-physique sont formés de la même façon, le premier mot sur le latin, le deuxième sur le grec. Physis signifie nature en grec.

« l~---1 Des objections graves, nombreuses, apparaissent tout de suite.

Les conceptions de la divinité, ou plutôt des divinités, ont varié continûment au cours des âges, en rapport avec les milieux sociaux au sein desquels elles étaient écloses.

L'ÉVOLUTION ·DES RELIGIONS L'idée de Dieu est plus floue encore que celle de bonheur puisque non seulement chaque grande religion, mais chaque groupe particulier à l'intérieur des grandes religions, essaie d'imposer la sienne, n'hésitant pas, dans les cas les plus graves, à tuer et à massacrer pour la soutenir.

En Europe, en Inde, partout, les guerres de religion ont été" parmi les plus cruelles de l'histoire, entre Catholiques et Protestants, entre Catholiques et Albigeois, entre Chrétiens et Musulmans, entre Musulmans et Bouddhistes, etc.

Père Malebranche (1638-1715) «L'homme humanise toutes les causes, même la divinité.

Il lui attribue des desseins humains, une conduite humaine, et jusqu'à ses propres passions.

,, Voltaire (1694-1778) «Si Dieu nous a faits à son image, nous le lui avons bien rendu.,, Chaque civilisation a vu Dieu à sa manière, s,elon les connaissances, les aspirations, les conditions de vie qui étaient les siennes ...

On peut même tracer, - en simplifiant beau­ coup, et en se limitant volontairement, pour faire court, à l'Occident, - une sorte de schéma de ]'évolution historique en ce domaine : Animisme (en latin anima = âme).

Les hommes attribuent une personnalité et un pouvoir à un très grand nombre d'êtres ou de forces de la nature ; ils essaient de se les rendre favorables par des pratiques diverses.

Polythéisme (en grec theos = dieu; poly = nombreux).

Les hommes admettent l'existence de dieux ou de demi-dieux (de moins en moins nombreux), de quelques divinités très puissantes, mais non toutes-puissantes, commandant chacune 31. »

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