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Les valeurs culturelles : la technique, l'art, la science, la religion, l'organisation sociale

Publié le 01/05/2011

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technique

Pradines écrit dans « le génie humain « (Traité de Psychologie générale, tome II) : « L'activité mentale spécifiquement humaine, celle par où l'homme s'est radicalement distingué des animaux mêmes auxquels le rattache la parenté la plus apparente, se caractérise par cinq modes de comportement bien définis : la technique, la religion, l'art, la parole et la vie sociale constituée. « Si l'on peut à bon droit penser que la parole, première expression du génie humain, est le substrat fondamental qui a servi de base à tout développement culturel, et le signe même de la communication sans laquelle rien ne se serait construit, il reste à analyser, en tant que valeurs culturelles, cinq grands modes d'activités et de réalités : la technique, la science, l'art, la religion, l'organisation sociale.

technique

« elle tente la même organisation dans tous les domaines qu'elle occupe, même les plus hypothétiques, — commel'histoire.Dès qu'elle éclaire un secteur du réel, la science en cherche l'explication rationnelle.

Son idéal est l'objectivité,c'est-à-dire une connaissance débarrassée des fantasmes de l'imaginaire, de la subjectivité, des croyancescollectives, des partialités historiques, psychologiques ou sociologiques,...

susceptible d'être enseignée et comprise(lutte contre l'ésotérisme du savoir),...

ouverte à tous les esprits, contrôlable par tous et universellement valable(Universités et Sciences).De cet idéal se déduit la méthode scientifique avec ses exigences générales, chaque science développant sesméthodes spéciales en fonction de son champ d'application.Dans son principe, et tout en étant parmi les plus indiscutables œuvres de l'esprit humain, la science est située endehors de la morale, en ce sens que ses acquisitions, ses découvertes et ses résultats peuvent servir au bien del'humanité tout autant qu'à son malheur (découverte des vaccins et des antibiotiques en biologie, mais aussipréparation de la guerre bactériologique :...

utilisation de l'énergie nucléaire pour la propulsion des bateaux maisaussi pour la fabrication des bombes atomiques, etc.).

On a souvent dénoncé la responsabilité des savants (mêmeparmi les savants eux-mêmes, tels Einstein ou Schweitzer), mais en elle-même la science est et reste a-morale ; lesresponsables sont les hommes, ainsi que l'égoïsme des nations et la fureur de leurs chefs politiques. 3 — L'art.

L'imagination peut paraître, à certains égards, comme un donné essentiel de la conscience humainecomme telle.

Il faut différencier plusieurs types d'imaginaires et tout spécialement distinguer entre l'imaginaire de lamémoire (mémoire imaginante dans la rêverie du passé), l'imaginaire comme expression des thèmes et des schèmesde l'affectivité et du subconscient, et l'imagination active qui permet de dépasser le donné et le réel pour se portervers le surréel, la prospective de l'opération à réaliser, de l'expérimentation à faire, de l'hypothèse à formuler et àvérifier, du monde à construire.Dans cette dernière forme tout particulièrement, l'imagination se révèle dans son essence même, qui est le pouvoirde déprendre l'homme du réel actuel, de l'automatisme ou de l'urgence pour errer dans le possible, dans le non-réel,dans le « Pourquoi pas ».

A ce niveau elle est peut-être la pensée même et l'auxiliaire naturelle de la raison.Cette fonction essentielle, lorsqu'elle travaille pour elle-même, est la source de l'art et des valeurs esthétiques.

Lesœuvres d'art, lorsqu'elles sont senties pour elles-mêmes par celui qui les goûte, nous arrachent au réel présent,chacune à sa manière, et déclenchent par là un plaisir particulier (« le ravissement ») qui est le plaisir esthétique.L'art a évidemment ses techniques et les œuvres d'art ont leur matérialité et leur réalité, mais il est par naturedésintéressé et individuel, expression gratuite, création de l'œuvre pour elle-même (c'est là la « finalité sans fin »dont parle Kant), pour la seule satisfaction de la faire exister et d'y prendre plaisir.Cette inutilité et cette individualité de l'art ont posé bien des problèmes aux philosophes soucieux uniquement del'action efficace ou de la cohésion sociale et, de ce point de vue, l'indépendance de l'artiste est parfois tenue pourdangereuse.

Certains ne veulent permettre à l'art que d'exprimer le milieu socio-historique dans lequel il naît ;d'autres veulent attribuer à l'artiste un rôle social, pendant que les créateurs d'art se partagent eux-mêmes entreles thèses de l'Art pour l'Art et de l'Art-mission sociale.Œuvrant dans le domaine du Beau, l'art s'intéresse aux qualités i et s'oppose par là à la science, quantitative parvocation.

Aussi I y a-t-il autant de formes d'art qu'il y a de qualités sensibles et de sens (lumières et couleurs,sons, formes, goût, odeurs).

Des arts plus particuliers jouant avec les masses (sculpture, architecture, modelage,arts chorégraphiques, sports de grâce) représentent un défi victorieux j aux lois de la matière et de l'équilibre,manifestent encore la possibilité humaine de s'arracher à la nécessité et aux lois du réel dans ce qu'elles ont de plusgénéral et de.

plus inévitable, comme par I exemple la pesanteur.j L'art n'est donc jamais réaliste.

Il est réalisation d'irréel, porteur et générateur d'irréel, déréaliste ou surréaliste ettous les degrés | existent, selon le génie propre des auteurs, entre la représentation J du réel (création d'unpseudo-réel déjà imaginaire), forme la plus j simple de l'art, jusqu'à la représentation du non-réel sous tous les jaspects possibles. 4 — La religion.

L'existence des religions est un fait humain qui s'impose à tout être qui réfléchit, quelles que soientses options personnelles.

Les origines se confondent avec la magie, sans que l'on puisse tirer de cette constatationl'idée que toute religion est d'essence magique, car l'origine historique de toute chose ne peut suffire à en donnerl'explication causale.

On peut envisager quatre types d'explications :A — L'impuissance de l'homme dans l'ordre des opérations réalistes et rationnelles, crée la magie puis la religioncomme recours de l'action.

C'est la thèse de Pradines (Traité de Psychologie Générale, Tome II).

«L'homme, écrit-il,n'a jamais tenté sérieusement de produire magiquement et sympathiquement ce qu'il pouvait produiremécaniquement, du moins sans risques, sans peine et sans frais ; il n'a été magicien que par impuissance à se faireassez universellement mécanicien ».Animé par le besoin de comprendre par les causes, l'homme a recours à une autre cause pour expliquer ce qui luiéchappe, de même qu'il recourt à l'évocation ou à l'invocation de cette puissance causale lorsqu'il éprouve sonimpuissance personnelle à agir.B — En même temps que l'intelligence dont l'exercice présentait des dangers, la nature aurait suscité une fonctioncompensatoire, la fonction fabulatrice, qui crée les Dieux.

C'est la thèse de Bergson L'intelligence fait courir un tripledanger à l'espèce : elle pousse l'individu à travailler pour lui-même (égoïsme), elle relâche le sentiment de lapérennité de la société par la réflexion sur la mort, elle décourage l'initiative en faisant mesurer les délais de l'actionsocialement utile.S'appuyant sur l'instinct et comme lui au service de l'espèce, la fonction fabulatrice, « faculté spécialed'hallucination », crée les « tabous » (interdictions socio-religieuses qui stoppent les initiatives individuelles nuisiblesau groupe), la croyance à la survie (négation de la mort) et enfin les Dieux (dont la puissance est d'abord tutélaire. »

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