LES PLANTES SUCRIÈRES

« firent établir des droits à l'importation sur les sucres de canne, eEnfin, en maints endroits, la suppression de l'esclavage désorganisa les plantations de canne ct la betterave se développa au point qu'elle fournissait au début du xx• siècle, les 2/3 du sucre mondial ct que certains pays (Allemagne, France) instau1 ·èrent des primes à l'exportation pour éco u ler une production cxcé­ dcn tai re.

• En 1902, la Conférence de Bruxelles en rétablissant les conditions d'une concurrence normale entraîna une baisse du pdx du sucre qui pro, ·oqua un accroissement très sensible de la consommation.

• La guerre de 1914-18 redonna pour un temps la suprématie à la canne à sucre dont les plantations s'étendirent; seulement, dès 1919, la production de betteraves fut réorganisée et retrouva assez vite ses chiffres d'avant-guerre.

• Pendant ce temps, la consommation pro­ gressait lentement et, la crise économique mon­ diale aidant, elle représentait vers 19.~0 à peu p1·ès 617 de la production, de sorte que, chaque année, 4 l\lt de sucre restaient invendues.

Un essai d'entente intemationale, le plan Chadbournc, échoua, car beaucoup d'importa­ teurs, la Grande-Bretagne entre autres, accru­ rent leur p1·od uction nationale pour essayer de sc suffire; de leur côté, certains exportateurs refusèrent de se plier à la discipline commune et les pays qui adhérè1·ent au plan ne repré­ sentaient pas la moitié de la p1·oduction mon­ diale.

La situation continuant de se dégrader, la confé1·encc de Londres, en 1937, rcg1·oupa un ensemble de pays produisant plus de 95 o/o du sucre mondial.

On décida que chaque année, des contingents d'exportation seraient atll'ibués en (onctio n de l'état du marché, cependant que di,·crses meslll·cs de\·aicnt cncouragc1· la con­ sommation.

Telle était la situation lorsque éclata le deuxième conflit mondial.

LA CANNE A SUCRE Les exigences de la pl~ La canne était à l'origine une petite graminée des montagnes d'Asie; c'est pourquoi , bien que la plante cultivée soit en tous points très dif­ férente de la plante sam·age, on recourt aux stations de montagne pour fournir des boutures lorsque les plants dégénèrent.

La tige , de couleur jaune verdâtre ou rouge, est coupée de nœuds comme un bambou.

Son diamètre est de 2 à 6 cm et sa hauteur de 2 à 5 rn; c'est elle qui renferme le jus de sucre, k vesou.

Le système radiculaire comprend un rhizQme d'où partent de nombreuses racines qui peuvent descendre jusqu'à 2 rn de profondeur : il faut donc des sols profonds et meubles qui doivent également être riches.

Les graines étant très fragiles, la reproduction sc fait par bouturage : on met en terre un morceau de tige comprenant au moins deux nœuds, dont chacun donnera un bourgeon d'oit partira une touffe de 10 à 15 tiges; puis, au plus tôt vers le 12• mois, apparaissent les fleurs ,·iolcttes annonçant la maturité.

Selon les es­ pèces, la canne occupe le sol de 12 à 18 mois.

01·, elle craint le froid car les gelées tuent les jeunes pousses et au moment de la maturation, la température ne doit pas descendre au-dessous de 20" cc qui limite la culture de la canne aux zones chaudes du globe .

Les exigences en eau sont, elles aussi, assez précises : il faut au moins 1 rn de pluies par an cl une forte pluviosité accroît le rendement; mais il est bon qu'une sécheresse relative inter­ vienne à la fin de la période végétative quand sc fait la concentration du suc1·e.

C'est pour­ quoi, bien qu'elle vienne dans les zones équa­ toriales , la canne sc rencontre surtout dans les regions subtropicales; elie apparaît même, grâce à l'irrigation , dans les pays tropicaux secs.

Le s t es de culture La cu !tu re de la canne peut être menée de deux façons bien diffé1·entes.

• Après une première récolte, on laisse les rhizomes en terre; ils donnent de nouvelles tiges que l'on coupera l'a;nnée suivante.

Cette pi·ati­ quc peut, su1· les mciileures tenes, se poursui­ \Te pendant une dizaine d'années, mais le rende­ ment s'affaiblit; aussi, le dessouchage intervient­ il souvent après 3 ou 4 récoltes.

Cette méthode qui économise de la main-d'œuvre est la plus généralement employée.

• Pour évitc1· que la canne ne concurrence dangereusement les cultures vivrières, les Hol­ landais avaient décidé qu'elle ne pourrait occu­ per les terres plus de deux années consécutives; il en résulta la mise au point d'un système en­ core utilisé en Indonésie où l'on arrache les souches après chaque récolte : cette méthode exige beaucoup plus de travail, mais donne de meilleurs rendements à l'hectare et ce, d'autant que les Hollandais, dans la station expérimen­ tale de Pasocroean avaient sélectionné des va­ riétés à haule p1·oductivité, susceptibles de ré­ sister aux ennemis de la canne dont le plus connu est une maladie à virus, la mosaïque.

De toute façon, la culture de la canne exige beaucoup de t1·avail, surtout au moment de la récolte.

Il est \'l'ai que la mécanisation est aujourd'hui réalisée dans la plupart des grandes plantations : la canne doit être coupée le plus bas possible, car la base de la tige est la partie la plus riche en sucre; en même temps on dé­ tache la cime de la tige, le bout blanc qui ren­ ferme du glucose incristallisable et qui fournira les boutu1 ·cs pou1· de futures plantations.

La fabrication du sucre Une fois coupée, la canne doit être traitée dès que possible pour éviter la perte de tene ur. »