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LES OREILLES DU LIÈVRE - LA FONTAINE.

Publié le 14/02/2011

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fontaine

   Un animal cornu blessa de quelques coups  Le lion, qui plein de courroux,  Pour ne plus tomber en la peine,  Bannit des lieux de son domaine  Toute bête portant des cornes à son front.  Chèvres, béliers, taureaux aussitôt délogèrent;  Daims et cerfs de climat changèrent :  Chacun à s'en aller fut prompt.  Un lièvre, apercevant l'ombre de ses oreilles,  Craignit que quelque inquisiteur  N'allât interpréter à cornes leur longueur,  Ne les soutînt en tout à des cornes pareilles.  « Adieu, voisin grillon, dit-il ; je pars d'ici :  Mes oreilles enfin seraient cornes aussi;  Et quand je les aurais plus courtes qu'une autruche,  Je craindrais même encor «. Le grillon repartit :  « Cornes cela ? Vous me prenez pour cruche ;  Ce sont oreilles que Dieu fit.  — On les fera passer pour cornes,  Dit l'animal craintif, et cornes de licornes.  J'aurai beau protester; mon dire et mes raisons  Iront aux Petites-Maisons «.1    LA FONTAINE.    1. Les Petites-Maisons étaient un hôpital de fous situé à Paris.    Vous présenterez de ce poème un commentaire composé. Vous pourrez par exemple montrer par quels moyens La Fontaine a égayé son sujet, en vous inspirant de cette formule de sa Préface aux Fables : « Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire, mais un certain charme, un air agréable, qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux. «

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