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Les modèles soviétique et américain dans les années 1950 et au début des années 1960 : entre attraction et rejet.

Publié le 19/03/2011

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Introduction

Les années 1950 et 1960 marquent l’apogée des modèles soviétique et américain dans le cadre de la Guerre froide. A prétention universaliste, chacun d’entre eux s’efforce de rayonner et d’être attractif s’attachant à discréditer les valeurs et les pratiques de son adversaire. Cette opposition contribue puissamment à polariser les relations internationales de cette époque. Pour répondre aux critiques de l’autre camp, chacun des modèles engage des tentatives de réformes.

I. Chaque modèle s’efforce de mettre en avant ses valeurs…

A. Fondements et valeurs du modèle soviétique

Fondements Idéologiques. Réaliser une société nouvelle fondée sur l’égalité entre les hommes ; liberté et fraternité entre les peuples. Réaliser un homme nouveau ; une société fondée sur le dévouement à la collectivité. La société communiste réalise la prospérité. Plans quinquennaux, redistribution des richesses. Avancées sociales, qualité de l’éducation, de la santé, des prestations sociales. L’URSS défend les peuples du monde entier. Un guide pour l’humanité, influence sur les partis communistes du monde entier et pour les pays en voie de décolonisation. Des relais parmi les intellectuels étrangers.

B. Fondements et valeurs du modèle américain

La défense des libertés Individuelles. Démocratie parlementaire ancienne, garantie des droits et de la liberté des personnes. Idéal de liberté Réussite individuelle, ascension sociale par le travail, capitalisme libéral, niveau de vie élevé, confort et équipements. La diffusion de l’ « American Way of life ». Le rôle des medias (Hollywood, « voice of America »).

II. … mais critique les insuffisances du modèles adverse…

A. Les limites du modèle soviétique

La propagande américaine cherche à dénoncer le totalitarisme stalinien. Culte de la personnalité, persécution des opposants politiques, surveillance, embrigadement de la population. Une dictature reposant sur le pouvoir du parti unique (PCUS). Pas de liberté d’expression. Une société répressive Purges de 1949, « complot des blouses blanches » en 1953, déportations et internement dans le Goulag (env. 5 millions de détenus à la mort de Staline). Dénonciation des échecs de la politique stalinienne. L’effort pour l’industrie se fait au détriment de l’agriculture, l’économie soviétique ne résout pas la question des pénuries, contradiction d’un système qui privilégie la nomenklatura en prônant l’égalité pour tous.

B. Les limites du modèle américain.

La lutte contre le communisme se fait contre les principes de tolérance et de liberté proclamés. La « chasse aux sorcières » menée par le sénateur Mac Carthy, exécution des époux Rosenberg en 1953. Un modèle qui ne réduit pas les inégalités sociales. Les « pauvres invisibles » ; les mouvements pour les droits des noirs (Luther King et Malcom X), la ségrégation tenace et persistante même après la conquête des droits civiques en 1964 sous la présidence de Johnson.

III. … tout en s’efforçant de se réformer pour conserver une force d’attraction.

A. La volonté de réforme en URSS et ses limites

La déstalinisation de Khrouchtchev. La critique du pouvoir personnel de Staline ne remet pas en question le projet de société soviétique. Limite visible avec la répression du soulèvement de Budapest en 1956. L’échec des réformes Economiques. Echec du projet de dépasser l’occident, nécessité d’importer du blé hors d’URSS. L’entrée dans une ère de stagnation sous Brejnev. Remplacement de Khrouchtchev par Brejnev en 1964 en raison de ses échecs intérieurs et sur le plan international, stagnation économique, pesanteurs administratives et sociales.

B. Des réformes lentes du modèle social américain

Les réformes engagées par Kennedy et poursuivies par Johnson 1960, la politique de « nouvelles frontières » pour lutter contre la pauvreté, le chômage et les discriminations raciales, le programme Medicare et Medicaid. Apparaître de nouveau les champions de la défense des libertés. La résistance à la pression soviétique et le soutien marqué aux Berlinois après la construction du mur ; la résistance américaine dans la crise des missiles de Cuba.

Conclusion

La compétition que se livre les deux modèles soviétique et américain se traduit donc par une propagande intense pour exalter la suprématie de leur modèle. Dans le contexte de la Guerre froide, ces modèles suscitent attraction et rejet. Les critiques formulées pour dénoncer l’adversaire conduisent ces modèles à se réformer, des réformes dont les effets restent cependant limités.

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