Devoir de Philosophie

Les maladies à prions

Publié le 24/08/2013

Extrait du document

QU'EST-CE QU'UN PRION ?

Plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer la nature

de ce qui est un agent transmissible

non conventionnel ou prion. Selon l'hypothèse la plus admise à ce jour, l'agent infectieux est une protéine anormale dérivée de la protéine prion (PrP), présente chez l'individu sain. Cet agent est appelé prion sous sa forme pathologique, et la transmission de l'infection passerait par des interactions entre protéines infectées (prions) et non infectées (PrP).

Le PrP est une molécule de la famille des protéines qui est présente exdusivement dans le cerveau de tout individu, malade ou non. Elle est produite gràce à un gène ffe gène PRNP) et possède une fonction au sein des neurones. Dans certains cas, la protéine prion adopte une forme anormale ne lui permettant plus de remplir ses fonctions initiales.

« pourrait résister aux procédures de stérilisation.

Le seul moyen d'éviter ce risque est d'utiliser du matériel à usage unique , ce qui est fait dans les hôpitaux par mesure de précaution .

De plus , dans les années 80, plusieurs cas de patients ayant été traités avec de l'hormone de croissance ont contracté la maladie de Creutzfled-Jacob qui est une ESST touchant l'homme .

Cette hormone était alors isolée à partir d'extraits d'hypophyses (glande du cerveau) prélevées sur des individus décédés .

Rapidement , l'avancée des connaissances a permis de comprendre que ces patients avaient été contaminés par des prions contenus dans les extraits d'hypophyse provenant d 'individus eux-mêmes malades.

Aujourd'hui, seules les hormones de croissance synthétiques sont administrées.

Plus récemment , des études cliniques ont suggéré de forts risques de transmission du prion par l'intermédiaire du sang, obligeant ainsi un dépistage du prion pour tout don de sang.

À l'heure actuelle, les mesures sanitaires prises pour limiter les cas de transmission des maladies à prion évoluent et s 'adaptent régulièrement en fonction de l'état des connaissances .

LES ESST CHEZ LES ANIMAUX Des cas d'encéphalopathies spongiformes ont été décrits chez différentes espèces animales dont certaines, comme les vaches ou les moutons, font partie de notre alimentation.

D'un point de vue sanitaire, il est donc crucial de bien savoir diagnostiquer ces maladies chez ces espèces afin d'éviter des risques de contamination éventuelle.

Chez les bovins, la maladie à prion est appelée Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ou maladie de la vache folle en raison des mouvements non-cordonnés et exagérés de l'animal.

À partir de l'apparition des premièrs signes de la maladie , lors desquels les animaux atteints peuvent présenter des comportements agressifs, les bêtes s'affaiblissent rapidement et meurent en moyenne au bout d'un an.

Les moutons sont aussi atteints par la version ovine de cette maladie , appelée tremblante du mouton .

De même , les bêtes touchées présentent des tremblements généralisés et se grattent de manière excessive à cause de démangeaisons sur tout le corps.

En Europe, par mesure de précaution, les troupeaux dans lesquels un cas d'ESST est détecté sont systématiquement abattus .

Les agriculteurs perçoivent alors des aides financières de l'État de nourrir tout ruminant avec des pour chaque animal perdu.

Par ailleurs, farines animales fut décrétée.

Le d'autres espèces animales comme les système d'alimentation des bovins fut chats , les pol'CS, les singes ou les souris remplacé afin d'utiliser des produits à peuvent aussi être atteints par une maladie à prion .

Dans tous les cas, le cerveau de l'animal présente le même type de pathologie que chez l'homme et l'agent infectieux est aussi une forme anormale de la protéine prion .

LA CRISE DE LA VACHE FOLLE Du MOUTON À L'HOMME C'est à la fin des années 80 que des vétérinaires anglais décrivirent un premier cas d 'Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) .

En l'espace de quelques années , le nombre de cas d 'ESB augmenta de manière vertigineuse, obligeant les éleveurs à abattre des troupeaux entiers .

En 1992, on recensait près de 40 000 cas en Angleterre alors qu'en 1998 , le nombre de cas avait atteint 170 000.

Rapidement, la composition de l'alimentation des bovins fut incriminée .

Elle était alors fabriquée à base de farine de mouton (muscles et os broyés et séchés) et il fut établi que certains lots de ces farines animales avaient auraient alors été contaminées par simple ingestion.

Afin d'éviter toute propagation de l'épidémie, l'utilisation de farine animale fut formellement interdite.

Cependant , malgré cette interdiction, de nouveaux cas de vache folle continuèrent d'apparaître en Angleterre.

Cela signifiait que des vaches contaminées n'ayant pas encore déclaré la maladie pouvaient transmettre le prion à leur veau .

Par ailleurs , au début des années 90 des cas de chats et de porcs atteints d'ESST furent décrits, suggérant fortement que la maladie pouvait se transmettre d 'une espèce à l'autre .

Au même moment, plusieurs cas atypiques de maladie de Creutzfeld-Jacob furent décrits en Angleterre et en France.

!.'.étude de ces cas cliniques montra la présence de prions proches de ceux observés dans des cas d'ESB .

La contamination de l'homme par le prion bovin par voie orale devenait de plus en plus probable .

COMMENT SORTIR DE LA CRISE ? A la fin des années 80, face au grand nombre de troupeaux atteints d'ESB et aux risques de transmission à l'homme, les gouvernements européens mirent en place une série de réglementations visant à contrôler la propagation de l 'épidémie.

Tout d'abord , l'interdiction base de soja .

Certains abats de bovins comportant un risque potentiel de transmission du prion à l'homme ont été exclus de la chaîne alimentaire .

C'est le cas de la cervelle, du ris de veau (thymus) , des amourettes (moelle épinière) et des intestins.

Par ailleurs , les gouvernements établirent de nouvelles règles concernant l'étiquetage systématique des animaux pour permettre la traçabilité des viandes et des produits d 'origine bovines .

Des informations telles que le lieu d'élevage de l'animal devaient y être spécifiées.

Quant aux agriculteurs , ils furent obligés d 'abattre tout troupeau dans lequel un cas d'ESB se serait déclaré , selon le principe de précaution.

Malgré les subventions versées par les gouvernements et par l'Europe pour chaque animal abattu, la crise de la vache folle occasionna de des tests de dépistage furent distribués aux éleveurs afin de pouvoir identifier les animaux atteints le plus vite possible pour limiter les abattages systématiques.

OBSERVATIONS CLINIQUES CHEZrHOMME Chez l'homme , il existe plusieurs types de maladies à prion dont la plus fréquente et la plus tonnue est la maladie de Creutzfeld-Jacob .

Les causes de leur survenue sont multiples.

Elles peuvent être aléatoires (cas sporadiques), familiales (origine génétiqu e) ou contr actées après contamination par l'agent infectieux (origine iatrogène ).

Pour toutes ces affections , des lésions au cerveau apparaissent ce qui entra îne des troubles mentaux et du comportement , qui se déclarent progressivement.

Les symptômes ressemblent à ceux d'autres maladies neurologiques progressives comme les maladies d'Alzheimer et de Parkinson.

Il est donc nécessaire d 'établir un tableau clinique précis de tous les symptômes afin de diagnostiquer correctement la maladie pour administrer le traitement adéquat.

Un sujet atteint par une ESST sombre dans un état dépressif et présente un état de confusion mental avec des pertes des repères spatiaux-temporels et de mémoire.

De plus, le patient présente des défauts de coordination des mouvements, d'élocution et est atteint par des crises de tremblement.

Dans tous les cas, l'encéphale adopte un aspect spongiforme et les neurones meurent progressivement.

Même si la maladie survient en général après 50 ans, certains individus peuvent présenter des symptômes dès l'âge de 20 ans.

Après la survenue de premiers signes cliniques , l'évolution de certaines ESST peut être très rapide et entraîner la mort en un an.

LA MALADIE DE CREUTZFELD-JACOB De toutes les maladies à prions , la maladie de Creutzfeldt -Jakob (Mü) est la plus connue car la plus fréquente et la plus médiatisée.

Elle est aujourd'hui responsable d'un décès sur 10 000 en France.

!.'.étude clinique des différents cas de Mü montre une grande hétérogénéité des causes de la maladie .

Dans 85 % des cas, son origine est inconnue.

Elle est alors appelée Mü sporadique et débute vers 60 ans.

Pour 10 % des MCJ, l'origine est génétique.

Le gène qui contrôle la production de la protéine prion (PrP) est incorrect et produit ainsi un prion anormal et pathogène.

Comme toute ------- maladie génétique , 1111•••11"' "1 cette forme de Müest transmise des parents aux enfants par l'intermédiaire des sperma­ """- --"--'..._..

tozoïdes et des apparaissent par contamination au cours de greffes, de transfusions de sang ou d 'injections d'hormones de croissance contaminées (formes iatrogènes).

Parallèlement est apparue dans les années 90 une variante de la Mü (vMü) liée à l'ESB .

Contrairement aux autres formes de Mü , l'apparition des symptômes est beaucoup plus précoce car certains patients ont déclaré la maladie dès 20 ans.

Le diagnostic de toutes ces formes de Mü repose tout d'abord sur l'observation de symptômes neurologiques et comportementaux .

Ensuite, des analyses plus poussées sont menées sur le cerveau (biopsies) et sur la forme de la protéine prion afin de valider le verdict .

Des traitements capables d'arrêter ou de freiner le développement de la maladie sont en cours d'élaboration .

LES AUTRES ESST HUMAINES En plus de la maladie de Creutzfeld­ Jacob, il existe trois autres formes de maladies à prion : le kuru, l'insomnie familiale fatale (IFF) et le Syndrome de Gerstmann-Straussler-Scheinker (SGSS) .

Ces trois maladies ne touchant qu'une faible partie de la population, il est particulièrement difficile de les étudier et de trouver une thérapie efficace pour les soigner ou ralentir l 'apparition des symptômes .

Néanmoins , comme ce sont toutes des maladies à prions, les études menées sur la maladie de Creuztfled-Jacob pourront certainement permettre de proposer des médicaments ayant aussi un effet thérapeutique sur les autres ESST humaines .

LE KURU Pour le kuru, les seuls cas connus ont été observés en Papouasie Nouvelle­ Guinée chez les Fore .

!.'.arrêt des pratiques cannibales lors des rites funéraires dans cette tribu a pratiquement éradiqué la maladie, sans toutefois la faire disparaitre complètement, suggérant aussi une origine génétique.

Les symptômes du kuru sont proches de ceux de la Mü , mais l'évolution de la maladie est beaucoup plus rapide.

LE SYNDROME DE GERSTMANN· STRAUSSLER·SCHEINKER Le syndrome de Gerstmann -Straussler­ Scheinker est une maladie d'origine génétique extrêmement rare dont les symptômes sont proches de ceux de la maladie d'Alzheimer .

rlNSOMNIE FAMILIALE FATALE l.'.IFF n'a été décrite que très récemment ; elle est aussi une forme rare d'encéphalopathie spongiforme d'origine génétique .

Les symptômes clinique s apparaissent vers 50 ans et sont caractérisés initialement par des troubles du sommeil, puis par une perturbation totale des cycles jour-nuit.

Bien que les maladies à prions restent des maladies rares, l'impact de la crise de la vache folle sur la santé , l'économie et la politique a stimulé fortement les efforts de recherche pour trouver des solutions thérapeutiques.

À l'heure actuelle, même si aucun médicament miracle n 'a encore été trouvé , certaines approches sont prometteuses.

Il semble aujourd'hui essentiel de traiter la maladie le plus tôt possible.

En effet, après un certain stade de développement de la pathologie , les lésions dans le cerveau deviennent irréversibles.

Ainsi , de nombreuses études sont menées pour améliorer le dépistage de ces maladies.

Par exemple, dans des familles à risque, les médecins peuvent proposer un dépistage génétique précoce pour analyser l'état du gène PRNP.

Une fois la maladie détectée, il semble que des traitements utilisant les mêmes principes que la vaccination puissent stimuler le système immunitaire de l'individu et permettre de combattre la prolifération du prion.

D 'autres approches utilisent des produits chimiques synthétiques ciblant spécifiquement la protéine prion anormale.

Plus récemment, l'équipe de Stanley Prusiner a montré qu'en l'absence du gène PRNP chez la souris, aucune anomalie n'était observée chez l'animal.

Ceci suggère que le rôle de la protéine prion normale n'est pas crucial pour le bon fonctionnement de l 'organisme .

Ainsi, certaines équipes travaillent pour mettre au point une molécule éliminant toute protéine prion, normale ou anormale .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles