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Le travail permet-il à l'homme de s'accomplir ?

Publié le 12/02/2004

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travail
Donc, tandis que le travail aliéné arrache à l'homme l'objet de sa production, il lui arrache sa vie générique, sa véritable objectivité générique, et il transforme l'avantage que l'homme a sur l'animal en ce désavantage que son corps non organique, la nature, lui est dérobé.De même, en dégradant au rang de moyen l'activité propre, la libre activité, le travail aliéné fait de la vie générique de l'homme le moyen de son existence physique. »Marx, « Manuscrits de 1844 ».Dans le système capitaliste, l'ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail. Mais cette privation est l'expression d'une ALIÉNATION : Concept juridique (aliéner un bien, c'est le ceder par vente ou par don), psychiatrique (un aliéné est un fou) et philosophique (l'aliénation est le contraire de la liberté). Dans les trois acceptions, on trouve l'idée d'une chose ou d'un être devenu étranger à lui-même. On songera ici à Marx. aliénation dans l'acte même de la production. Le jeune Marx oppose ici le travail qui devrait être la réalisation de l'essence de l'homme au travail aliéné qui n'est plus qu'un moyen de satisfaire ses besoins physiques, et ramène l'homme au rang de l'animal.L'expression « être générique » est un terme philosophique, utilisé en particulier par Hegel.
travail

« Par–delà l'opposition entre travail et loisir. « Celui qui est saoul du jeu et qui n'a point, par de nouveaux besoins, deraison de travailler, celui-là est pris parfois du désir d'un troisième état, quiserait au jeu ce que planer est à danser, ce que danser est à marcher...»Nietzsche, Humain trop humain (1878). • Si l'on considère le travail comme aliénant (c'est-à-dire qu'il soumet l'hommeà autre chose que soi-même), on peut être tenté de penser que c'est dans leloisir que l'homme va pouvoir s'accomplir.

Mais Marx explique que le reposoctroyé au travailleur n'est en fait qu'un moyen de lui laisser le temps dereconstituer sa force de travail.• C'est pourquoi Nietzsche parle d'un «troisième état»: un état où travail etjeu se confondent.

C'est, par exemple, l'état de l'artiste.

Cela ne signifie pasque celui-ci ne peine pas au travail, ni qu'il ne doive pas apprendre à maîtriserde multiples techniques.

Mais au lieu d'être asservie à une productionutilitaire, son oeuvre, sa création, est une fin en soi, qui lui permetd'accomplir sa liberté. SUPPLEMENT: « Il [l'animal] produit seulement ce dont il a immédiatement besoin pour lui ou pour son petit ; il produit d'une façon unilatérale, tandis que l'homme produit d'une façon universelle ; il ne produit que sous l'empiredu besoin physique immédiat, tandis que l'homme produit même libéré du besoin physique et ne produit vraiment quelorsqu'il en est libéré.

[...]C'est précisément dans le fait d'élaborer le monde objectif que l'homme commence donc à faire réellement sespreuves d'être générique.

Cette production est sa vie générique active.

Grâce à cette production, la nature apparaîtcomme son oeuvre et sa réalité.

L'objet du travail est donc l'objectivation de la vie générique de l'homme : carcelui-ci ne se double pas lui-même d'une façon seulement intellectuelle, comme c'est le cas dans la conscience,mais activement, réellement, et il se contemple donc lui-même dans un monde qu'il a créé.

Donc, tandis que letravail aliéné arrache à l'homme l'objet de sa production, il lui arrache sa vie générique, sa véritable objectivitégénérique, et il transforme l'avantage que l'homme a sur l'animal en ce désavantage que son corps non organique, lanature, lui est dérobé.De même, en dégradant au rang de moyen l'activité propre, la libre activité, le travail aliéné fait de la vie génériquede l'homme le moyen de son existence physique.

» Marx, « Manuscrits de 1844 ». Dans le système capitaliste, l'ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail.

Mais cette privation estl'expression d'une aliénation dans l'acte même de la production.

Le jeune Marx oppose ici le travail qui devrait être laréalisation de l'essence de l'homme au travail aliéné qui n'est plus qu'un moyen de satisfaire ses besoins physiques,et ramène l'homme au rang de l'animal.L'expression « être générique » est un terme philosophique, utilisé en particulier par Hegel.

Chaque hommeappartient au genre humain.

Le genre dépasse l'individu.

En tant qu'être « humain », chaque homme est donc lereprésentant du genre, qui dépasse son être individuel.

Le genre est l'universel qui dépasse l'individu particulier.Comment cet « être générique » peut-il se manifester ? Par la conscience que chacun a de son appartenance augenre.

Mais la conscience demeure subjective, intérieure à l'homme.

En produisant des oeuvres et en transformantla nature, l'homme peut manifester « objectivement » cette humanité, à l'extérieur de lui-même.

Le monde créé parl'homme et la nature transformée par lui sont des miroirs où il se reconnaît en tant qu'homme.

Dans cetteproduction, ce n'est pas la satisfaction des besoins qui est le but.

A la différence de l'animal, l'homme ne produit passeulement pour satisfaire des besoins vitaux.

Marx dit même qu'il ne produit vraiment humainement qu'une fois lebesoin vital satisfait.

L'individu qui ne travaille que pour manger ne manifeste pas son humanité par son travail.Or c'est précisément ce qui se produit dans le cas du travail aliéné.

Dans ce dernier, l'homme est privé du produit deson travail et le travail devient un moyen au lieu d'être une fin en lui-même.Il est possible de donner de ce texte deux interprétations assez différentes.

Soit on dira que l'aliénation du travail ason origine dans la propriété privée et donc que l'abolition de la propriété permettrait de dépasser l'aliénation dutravail.

Soit on conclura que l'aliénation caractérisera toujours le travail, puisque le travail n'est vraiment humain quedébarrassé de la fonction de satisfaction des besoins.. »

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