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Le respect de la liberté d'autrui fait-il obstacle à ma propre liberté ?

Publié le 11/03/2004

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Il semble que non. En effet, Rousseau recommande la liberté civile, car cette liberté, bien que plus petite est garantie. 
II.               Autrui garant de ma liberté. 
Hannah Arendt va même plus loin, pour elle la liberté ne peut être que politique, autrement dit, elle n'existe pas sous un autre mode. Ainsi elle défend qu'il n'y a pas d'autre liberté possible, que la liberté civile où chaque liberté s'épanouit dans une limite mutuelle. La liberté n'est en rien individuelle, elle n'a cours qu'en tant qu'elle est partagée, qu'en tant qu'elle publique. C'est parce que notre liberté est vue et qu'elle est reconnue qu'elle est liberté. En effet, c'est parce qu'autrui délimite un champ de liberté et un champ de non-liberté (un champ où le déterminisme règne), que je peux savoir que je suis libre. Ainsi, L'on comprend qu'autrui est l'élément qui me permet d'être libre, mais aussi que c'est lui qui me garanti le cours inébranlable de ma liberté.
La liberté peut avoir différente définition : on peut se considérer comme libre lorsqu’on fait ce que l’on veut quand on le veut, ou encore lorsque nos actions ne connaissent aucun obstacle empêchant la réalisation, ou encore lorsqu’on travaille, ou enfin lorsque l’on pense d’une certaine façon. Malgré tous ces différents modes de liberté, il semble que le premier élément qui bafoue notre liberté soit autrui. Bien souvent cette impression vient du fait qu’il est protégé par des lois. Ainsi, je ne peux pas prendre un fruit à l’étalage d’un commerçant sans payer, car c’est du vol, ou encore, je ne peux pas entrer chez mes voisins et m’installer dans leur canapé, parce que je trouve leur salon agréable. Il semble donc qu’autrui marque la limite de ma liberté. Mais alors, les libertés s’entrechoquent-elles dans une lutte permanente ? Dans le même temps, c’est parce que je ma liberté est limitée par le respect que je dois à celle des autres et que l’Etat me garantie qu’entre tous les individus un traitement égal à cours, que je sais ma liberté garantie. Mais alors, autrui est-il le garant ou bien la limite de ma liberté ?


« INTRODUCTION « La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis à celle d'autrui : elle consiste à ne passoumettre la volonté d'autrui à la nôtre.

» RousseauEn effet, aussi longtemps que l'on vit en communauté, la notion de « liberté » consiste davantage à ne pas êtreétouffé par les désirs de l'autre qu'à réaliser nos propres volontés.

En ce sens, le respect de la liberté d'autrui est-ilun obstacle à ma propre liberté ? Ma liberté est-elle dans le pouvoir de nier celle d'autrui ?Selon Rousseau, en niant la liberté d'autrui, c'est la liberté en général que je nie, et par là, c'est ma liberté que jedénie.

Peut-on exercer sa liberté seul ? N'est-ce pas autrui qui donne un contenu à ma liberté ? Partant de la définition première de la liberté, à savoir « absence de contrainte », oui, la liberté d'autruidiminue la mienne.

Par exemple, dans la vie quotidienne, entre mari et femme, frère et sœur, ami et ami, le choixd'une sortie, d'un film, d'un achat, s'il est imposé par l'un, est subi par l'autre.

Si autrui m'impose sa présence, je mesens dépossédé de mon entière liberté à agir selon mes désirs.

De plus, de par notre société de consommation, trèsindividualiste, où chacun a son téléphone portable, où chacun a sa voiture, autrui m'impose encore plus sa liberté àagir seulement pour lui, en niant mon existence.Quand autrui agit librement, qu'advient-il de la liberté qu'il me laisse ? Qu'en faire ? Cette prise de consciencepermet une remise en question de notre champ d'action, ce qui nous amène à limiter notre liberté immédiate.

Notremarge d'action est, par conséquent, réduite dans le périmètre laissé par l'autre.Si l'on se réfère maintenant à un deuxième niveau de la définition de la liberté, où ce concept renvoie à unecapacité de l'homme à se déterminer en « toute connaissance de causes », c'est-à-dire où l'individu sait qu'il a unemarge de manœuvre dans la limite du respect, de la moralité, qu'advient-il de notre liberté face à autrui quipratique, lui aussi sa liberté ? On prend alors conscience que l'on n'est pas le maître de la situation.

La liberté del'autre paraît menaçante et angoissante.

Ainsi s'inscrit en moi la liberté de l'autre, cette image inquiétante d'unautrui libre qui pourrait agir contre moi.

Ainsi, toute forme de liberté exercée par autrui limite la mienne ; de par la présence d'autrui, nous devons refreinernos désirs et nous ne pouvons réaliser tout ce dont on a envie.

Vivant en société, on ne peut se soustraire decette relation à l'autre ; mais qui est cet autre ? Nous est-il nécessaire ? L'autre est une donnée fondamentale.

En effet, vivant en collectivité, il est impensable de vivre sans lesautres.

Mieux, c'est cette impossibilité à évoluer sans l'autre qui garantit notre intégration dans le monde humain.Reconnaître l'existence de l'autre, c'est l'accepter, en tenir compte, le reconnaître comme « libre ».

L'autre devientalors un sujet face à nous et nous donne à son tour le statut de « sujet », à la manière d'une symétrie.

Aristoteévoquait autrui comme un miroir de soi-même : « Quand nous voulons apprendre à nous connaître, plutôt que de seregarder dans un miroir, regardons le regard d'autrui puisqu'il est un autre soi-même.

» En effet, par sesressemblances et ses différences, l'autre nous permet de mieux nous cerner, nous connaître.

En ce sens, respecterla liberté de l'autre ne nous apparaît pas comme un obstacle mais comme un enrichissement.

On apprend plus sur soidans le regard de l'autre qui est, en réalité, un autre « moi ».Dans ces différences, l'autre nous interpelle, nous questionne ; c'est parce qu'il est différent qu'il est intéressant.Se trouver face à un autre différent de soi amène des questions, voire des remises en question comme revoir sesconvictions.

La relation à l'autre est très importante ; elle fait qu'il compte pour moi, tout en restant libre.

Endécoule de cette relation le respect.

Par l'exercice de ce respect de la liberté d'autrui, l'individu exerce sa propre liberté au milieu d'individus libres aussi.C'est à travers ce respect de la liberté d'autrui que l'on confirme la sienne.

On n'est vraiment libre que lorsque les êtres humains qui nous entourent le sont aussi.

Mieux, la libertéd'autrui est la condition nécessaire et la confirmation de la nôtre.

« Deviens ce que tu es » écrivit Nietzsche :l'autre nous aide à devenir ce que nous sommes.

Ils peuvent nous inspirer, nous construire.

Cette expérience durespect et de la prise en compte de la liberté de l'autre étend la nôtre.

Plus on se confronte aux libertés des autres,plus notre éventail d'actions et de pensées possibles grandit, et plus on devient libre.

Aussi longtemps que l'onrespecte l'autre dans nos choix, on se respecte soi-même puisque l'autre est mon alter ego.

Ma liberté personnelledevient alors universelle.

CONCLUSION : L'autre s'impose à nous comme une conscience pareille à nous ; sa liberté est semblable à la nôtre et on se doit dela respecter.

Au-delà de la tolérer, on s'enrichit de la liberté de l'autre.

L'existence d'autrui, et par conséquent, desa liberté m'apparaît alors comme une donnée fondamentale.

« Si tu diffères de moi, loin de me léser, tum'enrichis.

» Saint Exupéry. »

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