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Le père Goriot est-il un personnage sublime ou pathétique ?

Publié le 30/10/2014

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Le père Goriot vous paraît-il pitoyable ou admirable ? Le père Goriot est un personnage du roman éponyme écrit par Honoré de Balzac et paru en 1835. Balzac (1799-1850) fut romancier, dramaturge, critique d'art et de littérature et journaliste. Le Père Goriot fait partie des Scènes de la vie privée de La Comédie humaine. La Comédie humaine est une oeuvre littéraire unique en son genre puisqu'elle regroupe plusieurs romans avec des liens entre les volumes, des personnages récurrents, des passerelles. Le personnage du père Goriot est néanmoins un personnage unique. Le Père Goriot raconte l'initiation du jeune provincial Eugène de Rastignac monté à Paris pour réussir ses études en Droit et se faire une place dans l'aristocratie parisienne. Arrivé à la capitale, il s'installe à la pension Vauquer où habitent des personnages hauts en couleurs tel que le père Goriot, un homme totalement dévoué à ses filles qu'Eugène rencontrera également plus tard. Le père Goriot, dans son amour inconditionnel pour ses filles, nous paraît-il pitoyable ou admirable ? Nous étudierons premièrement en quoi le père Goriot suscite la pitié et par la suite nous verrons si ce personnage pathétique n'est-il pas également admirable. Tout d'abord, le père Goriot suscite la pitié, on éprouve pour lui de la compassion. Effectivement, le père Goriot est l'objet pires bassesses et moqueries des pensionnaires de la maison Vauquer, y compris Rastignac au début du roman. Ainsi, quand le père Goriot paraît pour la première fois sans perruque et sans poudre, il dégoûte tout le monde comme l'illustre la réaction de Mme Vauquer qui « laissa exclamation de surprise en apercevant la couleur de ses cheveux, ils étaient d'un gris sale et verdâtre ». Le point de vue interne de Madame Vauquer utilisé dans cet extrait montre par ailleurs le mépris que lui inspire Goriot, selon elle, il est désormais certain que « la couleur dégoûtante de ses cheveux provenait de ses excès et des drogues qu'il avait prises pour les continuer ». De plus, le père Goriot est le souffre-douleur des pensionnaires, mais également de gens qu'il ne connait pas : de jeunes étudiants en Médecine le déclarèrent ainsi « atteint de crétinisme ». Les pensionnaires de la maison Vauquer sont tout aussi cruels : dans la salle à manger, piégé au milieu des inventions verbales et des jeux d'esprits des pensionnaires, Goriot est symboliquement mis à mort lorsque son nom est littéralement taillé en pièce,...

« au «   Goriorama   » et au «   milord Gâô riotte   ». Les domestiques  également ne le   respectent pas   : en guise de caf é pour le p ère Goriot, on lui sert ce qu’a bu le chat.

  Nous, lecteurs, ne prenons pas part au m épris, au contraire, nous nous sentons en   empathie avec Goriot, nous avons envie de le d éfendre comme le fait Rastignac.   De plus, l’aveuglement du p ère Goriot vis­ à­vis de ses filles nous  émeut, il est si na ïf   qu’il en est path étique. En effet, le p ère Goriot est monomaniaque   : il ne vit que par   l’interm édiaire  de ses filles, une v éritable vie par procuration, notamment lorsque   Goriot d éclare   :   «   Je n’ai point froid si elles ont chaud.

  » Cette phrase marque le   d évouement illimit é de Goriot   : il est  pr êt à tout sacrifier au point d’avoir froid, mais le   fait qu’il sache que ses filles ont chaud gr âce  à lui le r échauffe. De  plus, il  avoue   guetter ses filles,  écouter les confidences des femmes de chambre ou les interroger   voire les payer pour savoir tout ce qu’elles font. D’ailleurs, si Goriot s’int éresse  à   Rastignac, c’est uniquement parce que le jeune homme est un intercesseur entre lui et   ses filles. Ainsi, d ès que Goriot apprend que Rastignac a fait la connaissance d’une de   ses filles, il le questionne pour avoir de leurs nouvelles. Puis, il ira jusqu’ à acheter une   gar çonni ère  à Rastignac afin de faciliter sa liaison avec Delphine de Nucingen, une   des filles du p ère Goriot. Enfin, sur son lit de mort, apr ès un bref moment de lucidit é   dans lequel il r éalise l’ingratitude de ses filles, il retombe dans l’aveuglement en   accusant ses gendres d’avoir caus é la perte de ses filles, il menace m ême de les tuer.

  En fait, Bianchon r ésume extr êmement bien la situation  à Rastignac d ès le d ébut du   roman, dans le premier chapitre : « je lui ai pris la t ête : il n’y a qu’une bosse, celle de   la paternit é, ce se ra un P ère Eternel ». En bref, cet aveuglement l’emp êche de   s’int éresser  à autre chose qu’ à ses filles et supplante toute notion morale .    Enfin, l’amour que voue Goriot  à  ses filles, cette passion destructrice, le tuera. En   effet, on assiste tout au long du roman  à une d ég radation  é conomique (due  à une   d égradation morale)  du p ère Goriot   :  à son arriv ée, il poss ède un trousseau   magnifique, une nombreuse argenterie, une tabati ère d’or, des diamants et des bijoux.

  Puis, «   il en  était arriv é à ne d îner en ville que deux fois par mois   ». Ensuite, sa   pension diminua petit  à petit alors qu’il montait de plus en plus haut dans les  étages,   symbole de son appauvrissement. Alors que l es pensionnaires mettent ce d éclin sur le   compte d’une «   lente diminution de fortune   », nous apprendrons plus tard que l’argent   du p ère Goriot  est en fait uniquement destin é à ses filles,  à leur moindre caprice ou   souci financier. On assiste  également  à une d égradation physique du p ère Goriot. A  . »

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