Devoir de Philosophie

Le Nom de la rose

Publié le 12/04/2013

Extrait du document

« Au fond, la question de base de la philosophie (comme de la psychanalyse) est la même que celle du roman policier : à qui la faute ? Pour le savoir (pour croire le savoir), il faut présumer que tous les faits ont une logique ... «, écrit Umberto Eco dans une apostille qui suit son roman. Peut-être est-ce pour cette analogie que le sémiologue, devenu romancier, a choisi d'écrire un polar. Mais un polar pas comme les autres, où, assure-t-il, le détective est tenu en échec ... Auteur d'une thèse sur l'esthétique de saint Thomas, le romancier italien semble tellement aimer le Moyen Age qu'il a pu déclarer : « Je ne connais le présent que par la télévision tandis que, du Moyen Age, j'ai une connaissance directe. «

« EXTRAITS La découverte des lunettes et la bonne magie -Bien sûr, acquiesça Guillaume, mais fais attention que l'épaisseur du verre doit changer selon l' œil auquel il faut l'adapter, et il faut essayer quantité de ces verres sur le patient, tant qu'on ne trouve pas la bonne épaisseur.

- Quelle merveille ! s'extasiait Nicolas.

Et cependant beaucoup parleraient de sorcellerie et de manipulation diabolique ...

- Certes pour ces choses, tu peux parler de magie, confirma Guillaume.

Mais il est deux formes de magie .

Il y a une magie qui est l' œuvre du diable et qui vise à la ruine de l'homme à travers des artifices dont il n'est point permis de parler .

Mais il y a une magie qui est œuvre divine, là où la science de Dieu se manifeste à travers la science de l'homme.

Le rire est-il maléfique ? -Je me demande , dit Guillaume, pourquoi vous êtes tellement contre la pensée que Jésus ait jamais ri.

(.

.

.) -Les bains sont une bonne chose, dit Jorge, et le Docteur angélique lui-même les conseille pour chasser la tristesse, qui peut être passion mauvaise quand elle ne s'adresse pas à un mal qui se puisse éloigner par l'audace.

Les bains restituent l'équilibre des humeurs .

Le rire ébranle le corps, déforme les linéaments du visage, rend l'homme semblable au singe .

- Les singes ne rient pas, le rire est le propre de l'homme, il est le signe de sa rationalité, dit Guillaume .

- La parole aussi est le signe de la ratio­ nalité humaine, et avec la parole on peut blasphémer Dieu.

Un cadavre de moine découvert dans une baignoire Nous regardâmes dans les premières baignoires, qui étaient vides.( ..

.

) A première vue, à la lumière de notre lampe, la surface du liquide nous sembla calme : mais comme la lumière donna dessus, nous entrevîmes sur le fond , inanimé, un corps d'homme, nu.

Nous le tirâmes lentement de hors del' eau: c'était Bérenger.

Les livres se parlent entre eux Jusqu'alors j'avais pensé que chaque livre parlait des choses, humaines ou divines, qui se trouvent hors des livres.

Or je m' aper­ cevais qu'il n 'est pas rare que les livres parlent de livres, autrement dit qu'ils parlent entre eux.

A la lumière de cette réflexion, la bibliothèque m'apparut encore plus inquiétante.

Elle était donc le lieu d'un long et séculaire murmure, d'un dialogue imperceptible entre parchemin et parche­ min, une chose vivante, un réceptacle de puissances qu'un esprit humain ne pouvait dominer, trésor de secrets émanés de tant d'esprits, et survivant après la mort de ceux qui les avaient pro- duits, ou s'en étaient fait les messagers.

Traduit de l ' italien par Jean-Noël Schifano, Grasset , 1982 « Ce ne furent pas les muraill es qui l 'entouraient de tou s côtés qui m 'étonnèrent , semblables à d'autres que je vis dan s tout le monde chrétien ...

» Umberto Eco DerName der Rose Roman Hanser N O TES DE L'É DI TEU R qui pourraient paraître trop didactiques, il précise : « Après avoir lu le manuscrit, mes amis de la maison d'édition me s ugg érère nt de raccourcir les cent premières pages, qu'ils trouvaient trop absorba ntes et fatigantes.

Je n'eus aucune hésitation, je refusai.

Je soutenais que si quelqu'un voulait entrer dans!' abbaye et y vivre sept jours, il devait en accepter le rythme .

» et d'inspirer le cinéaste Jean-Jacque s Annaud qui en a tiré un film sorti en 1986.

Paru en Italie en 1980, ce livre, qui se prête à diverses grilles de lecture, est le premier roman d'un écrivain déjà réputé dans le monde entier comme sémiologue.

Dans l'apostille qui suit l'édition revue et augm entée de l'ouvrage , Umberto Eco (né en 1932) raconte comment l'id ée lui est venue « d'empoisonner un moine » et de se lancer dans la fiction.

Quant a ux passages D e fait, son abord difficile n'a pas empêché l'ouvrage de devenir très vite un best-seller «Le Nom de la rose est un roman "hén aurme" », écrit son traducteur Jean­ Noël Schifano, qui parle de « danse de mort autour d'une bibliothèque interdite d 'où se font entendre les sep t trompette s de l' Apocalypse et le rictus du Diable et le rire d'Aristote.

» 1 L V and ers tock l 2 Hausbuch der Mendel sch en, Allemag ne.

XV Ie siècle , BP U Gen ève I Nico l as Bouv ie r 3 illustra t ion de Klau s Detjen, Hanse r Verlag.

Muni ch.

1984 EC0 02. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles