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Le mythe du Bon Sauvage (analyse et critique)

Publié le 22/02/2012

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En fait, l'image du « bon sauvage » est liée au concept de primitif. Pour les Grecs anciens, la nature est haïssable ; pour les Romains, déjà — cf. Tacite —, le passé est placé sous le signe de la valeur : la Rome primitive est préférable à la ville décadente. Ainsi s'amorce la constitution du mythe du « bon sauvage » en relation avec le temps, le paradis perdu. A la fin du XVIe siècle, les Européens ont cru voir se matérialiser cet âge d'or en Amérique : la découverte de terres nouvelles semblait donner confirmation de l'idéal antique d'une terre où l'humanité aurait vécu plus heureuse selon les règles de la justice. Lévi-Strauss évoque le mythe du bon sauvage et montre qu'il participe d'une vision culturelle de l'autre. Il recherche précisément les facteurs qui ont cristallisé et développé l'imaginaire de l'autre. Qui est, d'ailleurs, lié au sien propre puisque Lévi-Strauss ambitionne de rejoindre ses grands modèles culturels.

« constantes de fonctionnement qui ramènent l'autre au même et qui intègrent les Occidentaux dans un ensemble plusvaste, celui de l'humanité tout entière.

Ainsi, la relation à l'autre, désormais, ne saurait être autre chose qu'unerelation au même.

Non seulement parce qu'il y a assimilation des cultures mais aussi, et surtout, parce que la cultureoccidentale se définit comme un cataclysme pour celles qu'elle détruit. 2.

L'autre, cette illusion ?Selon Lévi-Strauss, le voyage engendre une désillusion : il finit par approcher un groupe vraiment primitif, les Mundé,tellement sauvages que la communication devient impossible.

Alors, l'ethnologue symbolise cette civilisationoccidentale à laquelle il voulait tendre le miroir de son ethnocentrisme.

Son projet est ambigu parce que, d'une part,il dégage les particularismes mais, d'autre part, il vise à dissoudre la notion même d'autre en visant l'universel.L'analyse conceptuelle souligne, en effet, les analogies de comportement et d'organisation et réduit l'autre aumême. 3.

Du bon usage du relativismeIl s'agit non tant de nier le progrès que de chercher à savoir s'il se réalise en harmonie avec la nature de l'homme.Le bon sauvage, en tant que mythe, exprime la nostalgie de l'authenticité propre à l'Occidental.

En tant que réalité,il donne une leçon sur le crime colonialiste.

L'Occident devrait savoir en tirer les conséquences pour progresser dansle bon sens...

Il lui reste à prendre conscience du fait que l'âge d'or ne se situe pas, forcément, dans le passé maisqu'il peut aussi être vécu au présent si l'individu accepte d'évoluer en harmonie avec ce qu'il est — autrement ditavec l'autre qui est aussi en lui. Conclusion L'autre est le même pour deux raisons :1.

Naturelle : l'impératif biologique fait de tout homme un représentant de l'humanité.2.

Culturelle : Lévi-Strauss a l'impression que l'aventure, le départ vers l'autre, se réduisent à un retour vers lemême.L'histoire a séparé ce qui devait être uni...

Le schéma grandeur et décadence innerve toute évolution historique ;les civilisations se succèdent l'une à l'autre.

L'Inde et l'Europe ont constitué l'une pour l'autre une représentation del'exotisme qui n'était autre que l'expression d'une attirance profonde, révélatrice d'une communauté plus profondeencore.

Ainsi, les cultures auraient pu demeurer unies si l'esprit de tolérance pouvait régner entre les hommes.Cependant, certains contre-modèles portent en eux la division et ne sauraient se perpétuer sans diviser.. »

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