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LE LIEU ET L'ESPACE

Publié le 13/06/2012

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a) Les arguments kantiens. La doctrine de KANT repose d'une part sur les principes généraux de sa Critique, dont l'exposé et la discussion appartiennent à là Critique de la connaissance, et en particulier sur la théorie des jugements synthétiques a priori, dont nous avons déjà noté le caractère sophistique (64), - et d'autre part sur les arguments suivants. KANT observe que l'expérience externe n'est possible qne par l'espace, en ce

sens que ce ne serait qu'en présupposant l'espace que je puis rapporter certaines sensations à des objets extérieurs. - De plus, dit-il, «il est impossible de se représenter jamais qu'il n'y ait pas d'espace, quoiqu'on puisse bien concevoir qu'il n'y ait pas d'objets en lui « : il est donc la condition de la possibilité des phénomènes. (Critique de la raison pnre. Esthétique transcendantale...

Le deuxième argument ne peut servir à démontrer le caractère a priori de la représentation de l'espace. Au contraire, il implique le caractère a posteriori de l'espace, puisque la représentation vide (ou espace imaginaire) dont parle Kant n'est (comme il le dit lui-même sans saisir le caractère contradictoire de son assertion) qu'un espace sans objets en lui, c'est-à-dire impliquant les corps (nier les corps, c'est les poser)...

« l'envisage d'un point de vue strictement philosophique, elle comporte nombre de difficultés.

- ARISTOTE a donné du lieu la définition suivante : le lieu est la superficie intérieure d'un contenant par rapport à son contenu, mais considérée comme immobile et n'ayant pas changé.

(Phys., IV, c.

Iv.) a) La surface intérieure.

Le lieu se trouve d'abord défini comme étant la superficie (ou limite) intérieure du contenant.

Il faut entendre ici la surface ou limite en tant qtte telle, et non comme chose :le lieu n'est pas constitué par le récipient de fer, mais par sa surface interne, laquelle n'est qu'une limite.

b) L'immobilité.

Le lieu, comme tel, est immobile, en tant qu'il ne change pas aussi longtemps et dans la mesure que son contenu ne change pas lui-même.

2.

Difficultés de la définition d'Aristote.- Quand ARISTOTE parlait d'immobilité, il pensait à l'immobilité absolue, réalisée en raison de l'immutabilité (supposée) de la Terre.

Mais il est évident que seule l'immobilité relatire au contenu est ici requise.

Cependant, deux difficultés subsistent.

La première vient de ce que la définition aristotélicienne ne s'applique qu'au cas des corps en repos.

Dans le cas où les corps enveloppants sont mobiles (milieux fluides), le lieu ne sera plus repérable.

La deuxième difficulté, qui est liée à la précédente, consiste à proposer du lieu une conception trop substantialiste, le lieu aristotélicien étant tenu pour un contenant ou un récipient.

- Sur ces deux points, ARISTOTE oriente d'ailleurs lui-même vers une meilleure définition du lieu, en disant que dans le cas de milieux mobiles (eau, air), le lieu devra être défini par des repères fixes non contigus (par exemple, pour une barque amarrée, par tel point de la rive).

Cela conduit à considérer le lieu comme signifiant essentiellement un rapport ; dans ce cas, la superficie contiguë à un corps pourra servir à déterminer le lieu de ce corps, mais ne le constituera pas proprement.

Le lieu se définira en général, non plus comme un récipient immo­ bile, mais comme un système de rapports entre un corps donné et d'autres corps pris comme repères.

3.

Les problèmes relatifs au lieu.

- De ce qui précède, on doit conclure que le lieu est quelque chose de réel, c'est-à-dire une manière d'être (ou accident) qui affecte réellement le corps el qui l'affecte en lui-même.

De cette notion du lieu naissent deux difficiles problèmes: l'un consiste à rechereher si et jusqu'à quel point l'impénétrabilité est une propriété des corps, - l'autre. »

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