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Le bonheur à tout prix

Publié le 02/10/2013

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Le bonheur, tous les philosophes de l'antiquité gréco-latine en sont d'accord, est un bien que tout homme désire et que chacun doit rechercher à tout prix. Que faut-il entendre par «bien« cependant? S'agit-il d'un «bien extérieur«, pour reprendre une expression de Sénèque, des richesses et de l'argent en particulier? Le titre du roman de J. M. Le Clézio, Le Chercheur d'or, pourrait le laisser croire; mais le roman lui-même, surtout sa conclusion, montre plutôt le contraire et semble même illustrer le célèbre dicton : « l'argent ne fait pas le bonheur. « Y contribue-t-il seulement? Le sujet 5 tentera d'y répondre. L'argent, les richesses, créent des inégalités, des jalousies, des envies, en clair des divisions, peu compatibles avec le vrai bonheur, dans la mesure où ils suscitent des comparaisons entre les hommes, les conduisant à vouloir posséder toujours plus, afin d'être, croient-ils, «plus heureux que les autres«, comme l'écrit Montesquieu. N'est-ce pas risquer d'être toujours insatisfait, donc malheureux? Le sujet 6 pose la question. Le bonheur est une affaire individuelle, c'est-à-dire qu'il ne supporte guère la comparaison, il en souffre même. Est-il pour autant solitaire? Peut-on notamment être heureux au sein d'un malheur collectif? Il semble bien que non, en particulier pour les philosophes de l'utilitarisme. Contribuer au bonheur de tous n'est-ce pas accroître ses propres chances d'être heureux Ce serait même, selon Stuart Mill, la seule excuse au sacrifice : « Oui, la morale utilitariste reconnaît à l'être humain le pouvoir de faire, pour le bien des autres, le plus large sacrifice de son bien propre. Elle refuse seulement d'admettre que le sacrifice soit en lui-même un bien.«. Mais ce droit au bonheur étendu à l'ensemble de l'humanité, de façon systématique, n'est-il pas aussi une utopie dangereuse? Du droit au bonheur au devoir d'être heureux, le pas est, en effet, vite franchi et dans ce cas le mot « devoir « peut avoir des résonances funestes et lugubres, si l'on en croit Pascal Bruckner dans L'Euphorie perpétuelle : «Comment un mot d'ordre émancipateur des Lumières, le droit au bonheur, a-t-il pu se transformer en dogme, en catéchisme collectif? « 

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