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L'art pour l'art.

Publié le 29/09/2009

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Une idée répandue veut que l'art soit producteur d'une satisfaction désintéressée. Un palais n'a pas besoin d'être une ½uvre d'art, mais le plaisir de son possesseur trouve à s'alimenter dans la beauté des lieux, au-delà de leur aspect fonctionnel. Au XIXe siècle, cette idée a conduit certains artistes à élaborer une doctrine de l'inutilité absolue de l'art, qui ne chercherait à susciter chez le spectateur que le goût de la beauté : l'Art pour l'Art. Au travers des formulations diverses qu'elle a reçues, cette conception s'attache à protéger l'art de toute forme de subordination qu'elle soit idéologique, politique, morale ou sociale. Cependant, dire que l'art est inutile, signifie-t-il qu'il s'agit d'un luxe, d'une activité non nécessaire à ranger parmi les loisirs ? L'art peut-il être considéré comme superflu ? Une telle idée trouverait à s'alimenter dans certains faits historiques : au cours de l'histoire, les artistes ont très souvent produit leurs ½uvres pour les princes, les dignitaires de l'Eglise, les riches mécènes. Aujourd'hui, ce phénomène se perpétue avec les collections particulières. Cette conception se heurte à certaines objections. En effet, elle aboutit à donner de l'art une image assez péjorative, voire futile, puisqu'il semble n'être que le moyen de satisfaire les plaisirs d'une élite ou les loisirs de la plupart. Comment expliquer alors que l'artiste puisse consacrer son existence à une activité aussi peu importante, parfois jusqu'à sacrifier sa vie personnelle ? Faut-il considérer qu'il s'agit là de marginaux, comme on l'a parfois cru au XIXe siècle ? Au contraire, doit-on rechercher, derrière l'apparente inutilité de l'Art une fonction invisible mais essentielle, qui ne se révèle qu'indirectement ?

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