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L'art médiéval en Occident : Aurore et apothéose de l'art roman

Publié le 17/01/2022

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Le Xe siècle et l'an mille. Après l'an mille, dit une légende qui eut la vie dure, les chrétiens, qui avaient cru, sur la foi de quelque prédiction ou interprétation des livres saints, que la fin du Monde devait arriver à cette date, se sentirent pleins de reconnaissance envers Dieu : l'Occident se couvrit d'un blanc manteau d'églises. C'est dans ces églises que se révèleront en leur déllnitif asse,mblage les caractères de l'art roman. Mais ce ne fut ni une création ex-nihilo, ni une révolution dans l'art de bâtir. Les formes que nous avons vu évoluer et vivre depuis des siècles trouvent là leur adéquation et leur rendement optima. Ce qui compte c'est alors la venue à maturité d'un « esprit roman qui déjà se manifestait au siècle précédent. Un certain nombre d'aspects de ce génie sont : le sens monumental, et celui de la figure, que nous avons vu ressurgir avec l'art carolingien; la tradition de la maçonnerie, jamais perdue en Gaule ni en llalie du Nord, et qui donnera au style roman sa base si solide et si féconde, pendant deux siècles, d'une architecture de maçons...

« 13140 L'ART MEDIEVAL EN OCCIDENT celles qu'ils ont réemp.-untées en Asie Mi­ neure, &gypte, Afrique du Nord, et véhicu­ lées avec eux au long de leur chevauchée.

Arcs outrepassés, sens de l'espace interne d'une densité également répartie, décor trés souplement plastique sur les murs ...

Saint­ Michd de Lino, Oviedo, SantuHano en dé­ pendent dans la première moitié du IX' siè­ cle.

Saint-.Michel d'Escalada t913) présente trois absides en fer à cheval, trés fermées, couvertes de coupoles à pans.

Mozarabe auss1 est, en Catalogne, Sainte-Quirse de Pedret.

Cette influence a gagné, on le sait, Germigny; mais aussi et surtout l'Auver­ gne.

Le Roman fut un style au sens propre : style de vie comme de pensée, conception du monde qui s'imposa en art, donnant une unité à mille manifesta lions individuelles ou régionales : ce qui explique la richesse d'écoles régionales vraiment originales, et cependant pl'Ofondément, indiscutablement romanes.

L'Auvergne constitua l'une des premières et des plus solides écoles romanes de üaule.

Carrefour d'influences, Massif-Central battu par les courants de la Méditerranée, de l'At­ lantique, des Barbares et des Nordiques, terre organisée architectoniquement s'il en fut dans l'équilibre bien établi de ses pro­ fils émoussés, cette région demeura l'une des plus stables de l'art roman.

On a cité, de 946, le petit déambulatoire à chapelles rayonnantes, séparées entre elles, contenant sarcupho~ges et autels.

Le déambulatoire s'était vu en Dalmatie, à Salom, en Macé­ doine, à Saint-üall dans les grandes églises du monastère : il était devenu nécessaire aux processions.

La nouveauté, c'est le culte des saints et des reliques qui, croissant, sus­ cite les chapeUes rayonnantes.

De même, citons la Cathédrale d'Orléans (990), Saint-.\lartin de Tours (994), la Cathé­ drale de Nantes (992), Notre-Dame de la Coulure au Mans (995).

N'y eut-il pas aussi une part de création indigène, spontanée? Cependant, So~int-Philibert de Tournus imite l' Auve•·gne.

Une autre nouveauté auvergnate apparait a Chamalières (x- siècle) : c'est le narthex a tribune (ailh:urs déjà connu); ici décoré à la manière mozaral>e.

La mise au point : XI• siècle.

Dès le début de l'art roman, on peut dé­ gager un certain nombre de caractéristiques Page 2 qui le distingueront et des styles antérieurs (ou absence de style) et du gothique.

Tout d'abord on peut généraliser : « l'art roman fut l'art de l'Occident et de l'Onent latin du x1• au xm• siècle :.

tL.

Bréhie.r).

compte tenu des dill'éreuces dans la vitesse d'évolu­ tion des diverses régwns.

En contrepartie, il faut aussitôt souligner que si l'esprit gé­ néral de l'art roman - complexe de problè­ mes techniques, constructiis, des situations politique el sociale, de pensée religieuse et philosophique - régne sur plus d'un con­ tinent, chaque région le matérialise à sa manière, selon ses traditions, ses expérien­ cet~ récentes ou anciennes.

Uissociatwn poli­ tique uwmentanée de l'Empire, infuswn de saug nouveau par les invaswns, les évolu­ tions des suzerainetés avant le regroupe­ ment lent et continu réalisé par la royauté autour de l'Ile de France, sont des facteurs très efficients de la vie de l'art.

Ceci confirme, par exemple, que le « pre­ mier urt roman » est une dénomination à valeur géographique, dont l'esprit s'exprime plu tôt par le sens de l'habillage extérieur, la conception esthétique, que par les solu­ tions constructives, presque toutes héritées de l'époque carolingienne.

La géographie.

à elle seule, permet de distinguer les divers foyers actifs de l'art roman : par ce qu'eUe comporte de tradition et par ce qu'elle im· plique comme lieux de passage, d'échanges, de convergences.

Mais, par exemple, sauf la Neustrie et l'Austrasie, le désir de vuùter tous les édifices, en toutes leurs parties, est un fait capital.

Capitale aussi est l'ac­ cession à la conception monumeutale, quasi biologique, qui confère à l'architecture en­ fin le primat sur les autres arts : cela sera à l'origine de la renaissance de la sculpture par les exigences formulées et les nécessités inéluctal>les.

A la fin du x• siècle et dans la première moitié du Xl', avant que ne s'établissent les disl10ctions d'écoles régionales, les éléments nouveaux qui deviendront communs et sur lesquels s'exerceront les initiatives locales se répandent progressivement.

Ainsi : le plan du chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes venu d'Auvergne, nous l'avons vu, se répète dans tous les centres à la fin du x• siècle; puis à Toumus, puis en 1019 dans la crypte de .Montmajour; le chevet, appe,lé bénédictin pour sa fréquence dans les monastères ne cel ordre, qui présente une abside ouverte sur un chœur à plu­ sieurs travées, communiquant par des ar- 10, 1953. »

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