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L'ART DE L'ÉTRURIE & L'ART DE ROME

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Le voyageur qui parcourt les routes pittoresques de la Toscane ne peut manquer de s'arrêter souvent, surpris, devant les ruines imposantes des nécropoles étrusques. Il se prend alors à évoquer le destin surprenant d'un peuple qui apparut tôt dans l'histoire de l'Italie et faillit, bien avant Rome, établir son hégémonie sur l'ensemble de la péninsule. La civilisation étrusque brilla d'un vif éclat, du viie au IIIe siècle avant notre ère, au coeur de l'Italie. Quand elle succomba sous les coups des légions romaines, son souvenir demeura vivace dans la mémoire des hommes. Et cependant la science actuelle se heurte encore à de difficiles problèmes la concernant. D'où venaient les Étrusques?

Quelle langue parlaient-ils? L'accord n'est pas fait sur ces questions essentielles et le sphinx étrusque garde encore son secret. Sur les origines du peuple étrusque, l'Antiquité avait une opinion à peu près unanime. Déjà Hérodote, au ve siècle avant notre ère, nous raconte les péripéties qui auraient amené les Tyrrhéniens depuis la Lydie jusque sur les côtes de Toscane. Au XIIe siècle avant notre ère, une forte disette aurait éprouvé le pays Lydien. Le Roi décida d'envoyer au-delà des mers une partie de son peuple sous la conduite de son propre fils, Tyrrhenos. Les émigrants parvinrent jusque sur les côtes occidentales de l'Italie où ils s'installèrent. Ils changèrent alors leur nom de Lydiens contre un nom emprunté à celui de leur chef.

« L'ART DE L'ÉTRURIE Presque tous les écrivains anciens, grecs .· ou romains, adoptèrent le point de vue d'Hérodoté et l'on trouve couramment dans leurs textes les Etrus­ ques de l'époque historique qualifiés du nom de Lydiens.

Sénèque voulant citer un exemple de migration de tout un peuple évoque le cas des Etrusques et écrit que « L'Asie revendiquait la paternité des Toscans».

Toutefois un rhéteur grec, vivant à Rome à l'époque d'Auguste, Denys d'Halicarnasse, s'oppo­ se à la tradition généralement suivie.

Au début de son vaste ouvrage sur l'Histoire Romaine, il ·se déclare partisan de l'autochtonie des Etrusques, peuple très ancien, singulier par sa langue et par sa religion, et qui serait né de la terre même qui fut la leur.

Rien ne les rapprochait des Lydiens dont ils ne vénéraient même pas les Dieux.

Dans les temps modernes, la querelle s'est rallu­ mée et une troisième thèse a été lancée par un éru­ dit du XVIII• siècle, Nicolas Fréret.

Selon lui, les Etrusques auraient eu une origine septentrionale et, comme les autres peuples italiques, ils seraient venus d'au-delà des Alpes.

Ainsi s'expliquerait le nom des Raeti, des Rhètes, peuplade alpine contre laquelle guerroya Drusus, beau-fils d'Auguste, ce nom paraissant apparenté à celui des Rasenna.

Dans la région occupée par les Rhètes, effective­ ment des inscriptions sont apparues, rédigées en une langue voisine de l'étrusque.

Mais la théorie de Fréret ne résiste pas à un examen approfondi.

Les Rhètes, s'ils ont bien quelques rapports avec les Etrusques, n'apparaissent qu'à une date tardive et doivent être considérés comme des Etrusques, chassés de leur patrie par des pressions extérieures et venus se réfugier dans les vallées alpines.

En vérité, bien des faits linguistiques et archéolo­ giques militent en faveur de la thèse de la prove­ nance orientale des Etrusques et l'on comprend dans ces conditions que le monde savant lui ait conservé sa faveur.

Si la langue étrusque reste isolée parmi les famil­ les des langues connues, une découverte opérée en 1885 dans l'île égéenne de Lemnos, fit apparaître le seul texte que nous connaissions et qui soit rédigé, hors d'Etrurie, dans une langue voisine de l'étrus­ que.

Une stèle funéraire, mise au jour près du villa­ ge de Kaminia, présente la figure d'un guerrier armé de la lance et deux textes gravés, l'un sur la face antérieure, l'autre sur l'une des deux faces laté­ rales de la stèle.

Celle-ci peut être datée du VII• siè­ cle avant Jésus-Christ, c'est-à-dire d'une époque précédant largement la conquête de l'île, en 510, par les Grecs.

Si les textes sont rédigés en alphabet grec, la langue qu'ils utilisent n'est pas le grec mais présente de nombreux points de contact avec l'étrusque.

Désinences et formation des mots sont, 13120 Il y a.

dans cette figurine de trépied du ye siècle avant notre ère, une de ces imagea.

la Gorgone en roccurenca.

dont les Etrusques ont toujours été amateurs parce qu'ils y découvraient.

dana rhorreur d'un viaage, reHroi d'un .

univers différent.

celui de la mort.

qui lea hantait.

Cette œuvre, qui rappelle certains masques de théltre, a une force cfexpresaion a888Z exceptionnelle où la mytho­ logie de la Méditerranée rejoint le surréalisme contem­ porain.

(Photo Lauros Giraudon) ici et là, semblables.

ù'autres fragments et inscrip­ tions découverts par la suite sont rédigés dans une langue identique.

Celle-ci était donc la langue par­ lée par les Lemniens, avant la conquête de Thémis­ tocle.

Naturellement, cela cadre très bien avec le récit de la tradition car, si les Tyrrhénien& ont pour pro­ venance l'Anatolie, ils ont très bien pu faire escale et laisser quelques-uns d'entre eux dans une île égéenne telle que Lemnos.

Depuis longtemps, l'île de Lemnos n'a pas été l'objet de fouilles systémati­ ques.

On souhaiterait qu'une prospection métho­ dique y soit entreprise et permette la découverte de monuments semblables à la stèle de Kaminia.

Bien des usages, bien des croyances rapprochent les Etrusques des contrées orientales qui, selon la tradition, ont été leur premier berceau.

Rappelons seulement ici les faits les plus importants.

La place tenue par la femme dans la vie privée et publique des Etrusques suscitait l'étonnement des Anciens eux-mêmes et était fort éloignée de l'humble condition de la femme grecque.

Comme en Crète et à Mycènes, la femme étrusque partici- Page 2. »

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