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L'art chinois (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée) DES ARTS DE LA TRADITION

Publié le 15/05/2016

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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

Le mandarin comprend 10000 caractères, et il arrive que les lettrés ne tracent certains qu'une ou deux fois dans leur vie. Les artistes sont donc des lettrés, et vice versa. Cela signifie aussi qu'ils sont au service de l'empereur, attachés à l'ordre d'un monde que leur action de fonctionnaires impériaux et leurs créations esthétiques contribuent à rendre plus harmonieux. On est loin, ici, de la distance presque caricaturale qui s'est établie dans le monde occidental entre l'artiste et le bourgeois, ou, plus simplement entre le peintre et l'homme de lettres. C'est d’ailleurs sous l’influence de l’Occident à partir de la guerre de l'opium qui opposa la Chine à l'Angleterre de 1839 à 1842, que le genre de la calligraphie déclinera, associé à un monde perçu comme inefficace. La peinture et l'écriture achèvent alors de se distinguer, la

réalisations spectaculaires, avec notamment l'étonnante pagode de fer de Kaifeng, dans le Hubei. Li Jie donne en 1103 le tout premier traité d'architecture chinois, consacrant des principes qui, inspirés des traditions, vont continuer à régir le travail des architectes suivants ; un goût évident pour l'horizontal au détriment du vertical ; le respect du paysage et des contraintes de l'environnement (feng shui), comme l'humidité, l'orientation, l'énergie du lieu; l'art de mêler la pierre et le bois, le plein et le vide... L'ensemble de ces préceptes fait apparaître l'image d'une architecture tentant de nouer un lien étroit entre l’édifice et la nature, d'une part, la tradition d'autre part dans un esprit d'harmonie et de fidélité aux grandes lois qui régissent le monde. L'architecture chinoise, comme la peinture, se conçoit comme l'une des tentatives de l'homme pour contribuer à l'équilibre de l'Univers. C'est sans doute pour cette raison que les innovations seront longtemps peu prisées : innover, c'est mettre en danger cet équilibre, c'est menacer l'unité d'un monde, c'est séparer le présent du passé, les vivants des ancêtres à qui ils se doivent de rendre hommage.

 

Il n'est pas interdit, pour autant, de se distinguer. La période Qing (1644-1911), une période de stabilité dominée par les

reste, avec le temple des 10000

« léger et transparent de ces tableaux aux yeux de l'amateur occidental habitué à plus de fini et à l'opacité de la peinture à l'huile .

Xie He est d'ailleurs le premier à théoriser l'Importance du flou.

La dynastie Tang (618-907) est un âge d 'or de la peinture, avec les lavis de Wang Wei, les personnages stylisès de Wu Daozi, ou encore les chev11ux de H11n C11n ; l'évocation du mouvement une plus grande expressivité dans la reprèsentation des visages marquent cette époq ue, où le calme ambiant contr ibue à faire rechercher une certaine animation dans les beaux-arts.

Inversement le règne troubl é des dynasties du Nord et du Sud (907-960) voit le grand retour de la peinture de paysage, avec notamment l'école du Nord (Jin Hao) .

Plus calme, la dynastie Song (960-1279) voit le triomphe de la peinture académique, notamment reprèsentée par Xu Daoning et par l'empereur Huizong .

Des écoles indépendantes apparaissent et le Sud s'affirme de plus en plus comme le lieu d 'une culture différente .

C'est toutefois du Nord, sous le règne de la dynastie Yuan (1279-1368), que surgissent des artistes novateurs comme Wu Shen , qui donnent à l'art du paysage ses grands classiques : personnages minuscules , perdus dans des montagnes tourmentées, où quelques pins s'accro chent à des rochers entourès de nuages ; un peu d'eau, un pont suggère vers le bas du tableau la présence apaisante de la civilisatio n , mais c'est une échappée vers la nature qui est proposée.

Les tableaux de Qju Ying, 1500 (période Ming ), sont peut-€tre le plus bel aboutissement de cette histoire, qui traduit dans l'esthétique chinoise l'affleurement discret de la Les jaunes et les bleus qui traversent les œuvres de cette époque (comme le Pays enchanté de la source des fleurs de pécher ) marquent bien la distance immense entre ces paysages de rêve et une nature aux lignes plus confuses, aux couleurs plus ternes - celle que voient les profanes , quand l'œil du peintre saisit d'emblée ce qu'elle pourrait être si l'on n'en conservait que la beauté.

Au XVI' siècle est publié un manuel de peinture voué à rester célèbre, et qui consacre ces principes dans un titre évocateur : Le Jardin grand comme un grain de moutarde .

Le peintre-jardinier est celui qui sélectionne LE JADE : L'ESSENCE DU CIEL ET DELA HRRE Vénéré par les Chinois depuis le néolithique, le jade (dont la couleur varie s'il sagit de jadéite ou de néphrite) se popularise dans les arts décoratifs à la fin du M' et au début du XVII' siècle.

longévité et de protection, la pierre semi-précieuse est si utilisée que vers 1500 av.

J.-C.

certains gisements s'épuisent Les Chinois doivent alors en importer d'Asie centrale .

Au néolithique, le jade sert à réaliser des objets rituels et de prestige à la symbolique énigmatique, des talismans et des armes; ensuite apparaissent les bijoux et les figurines, et enfin, au M' et XVI~ siècle, les objets de luxe comme les supports à pinceaux, des tasses à vin, des peignes , et autres accessoires .

Extrêmement difficile à travailler- c'est l'une des pierres les plus dures- , elle n'en reste pas moins la pierre la plus reprèsentative de la civilisation chinoise.

les meilleures espèces et les ordonne à sa guise.

Si l'on pratique beaucoup la copie des anciens à cette période , les lettrès imposent de nouvelles méthodes, plus stylisées et inspirées de la calligraphie .

Sous la dynastie mandchoue des Qing (1644-1911) apparaissent des courants individualistes, qui donnent lieu à quelques querelles, comme celle qui oppose les amis de Shi Tao et les quatre Wang.

plus respectueux de la tradition.

Mais la peinture chinoise semble avoir quelque peine à entrer dans le cadre du monde occidental qui s'Impose progressivement et c'est en Corée et au Japon qu'il faut chercher les signes d'un renouvellement au XIX' siècle.

Le rapport tumultueux entretenu par la Chine avec ses propres traditions au XX' siècle semble annoncer la mort d'un art intimement associé à un monde disparu .

Mais une rencontre inopinée se lait en Occident entre l'abstractio n moderne et les jeux aléatoires de l'encre et des couleurs; la notion de geste créateur , fondamentale dans la tradition chinoise, entre en rèsonance avec la culture de la «performance» qui, en Occident déplace l'Intérêt du rèsultat au processus.

l'œuvre d'un Zao Wou-ki , un artiste mondialement connu qui vit en France depuis plusieurs décennies, atteste que la peintu re chinoise a un bel avenir devant elle.

LA SCULPTURE ET l'ARCHITECTURE DES SCUlPTURES DkOAAnVES Moins bien repr èsentée que la peinture , sans doute parce que moins propice à l ' évocation méditative , la sculptu re chinoise a pourtant produit quelques pièces remarquables; la plupart appartiennent à des périodes très anciennes, comme la dynastie Qin (221- 206 av.

J.-C).

C'est de ce règne bref que date la sépulture de Qin Shi Hu11ngdi , le pour certaines.

Chaque fantassin, arbalétrier, cavalier, conducteur de char, conseiller ou général posséde un visage propre , une parure et une posture différentes, aucun ne se ressemble ...

On estime que 700000 personnes travaillèrent pendant près de trente ans à ce gigantesque chef-d'œuvre.

La statuaire se développe sous la dynastie Han (206 av.

J.-C.-220 apr.

J.-C).

et pendant la période Dong Han, qui correspond aux deux premiers siècles de notre ère, sont inventès des parcs et jardins artificiels dans lesquels les statues jouent un rôle primordial.

Hommes , bêtes fantastiques et divinités de pierre contribuent tt l'harmonie d'espaces qui trouveront leur plus belle expression dans les jardins zen.

C'est f-----------~ aussi de cette époque que datent les PORCELAINl, LAQUE ET CÉRAMIQUE Pratiquée depuis le Néolithique, la poterie s'impose très tôt en Chine comme un art à part entière.

Les formes se trouvent les canons s'Imposent et assez vite, c'est dans la qualité de la matière et le raffinement des illustrations que les œuvres vont se différencier.

Les techniques connaissent leur développement le plus net sous le règne de la dynastie Song (960-1279), qui voit l'apparition des porcelaines translucides et du grès émaillé «peau de lièvre ».

La porcelaine bleu et blanc.

elle, apparaît un peu plus tard, sous les Yuan (1279-1368) .

La période Ming (1368-1644) voit l'art du laque et celui de la porcelaine trouver leur plus bel épanouissement.

Les arts dits mineurs, dans la culture chinoise, sont tenus dans une haute estime, participant d'un art de vivre dont le sens profond est de contribuer à la beauté et à l'harmonie du monde .

Le lettré aime à s'entourer d'objets choisis avec soin, dont l'art fait écho à ceux qu'il pratique : calligraphie , peinture.

grandes stèles qui se dressent le long de certaines routes chinoises .

La statuaire chinoise , pourtan~ va se développer dans d'autres directions.

L1nfluence grandissante du bouddhisme, à partir du V' siècle, amène nombre d'artistes à se spécialiser dans les statues du Bouddha, en bois, en bronze, en pierre .

Les poses sont conventionnelles, et hors la matière , seule la taille fait vraiment la différence : les premiers bouddhlls gHnts chinois sont sculptès à Yungang et Longmen au w siècle.

C'est une centaine d'années plus tard, sous la dynastie Tang (618-907), que la sculpture bouddhique connaît son apogée .

Il faut également mentionner le développement un ou deux siècles auparavant d 'un art étonnant que l'on appelle gréco-bouddhique.

Ce sont l'essentiel des mais la visage, le plis du évoquent hellénistiqu e, il semble bien qu'une lointaine influence grecque se soit fait sentir jusqu'en Chine.

Mais la comparaison s'arrête là, et la sculpture ne prendra jamais en Chine l'Importance qu'elle a pu connaître en Occident Elle reste un art décoratif , destiné pour l 'essentiel aux temples et aux palais; un simple élément architectural, en somme.

l'ARCHITECTURE DE LA MESURE l'architecture elle-même est étroite ment associée à l'urbanisme , dès la dynastie Zhou (v.

105D-221 av.

J.- C) qui voit se développer les prem ières citès-palais .

Les célèbres p11godes à toit recourbé n 'apparaissent que plusieurs siècles plus tard, durant le règne bref et agité des dynasties du Nord et du Sud (907-9 60).

Pendant la dynastie Song (960-1279), alors que la sculpture bouddhique entre dans une période de déclin , l'architecture religieuse connaît quelques LES ARTS DE LA SdNE La dynastie Tang (618-907), qui apparaît comme le véritable âge d'or de la culture chinoise classique, voit le développement d'un tMiitre chtlnté, appelé ici «drame chinois», qui, entre épopée et mélodrame, se révèle très proche de notre opéra .

Masques et décors y dessinent un espace ritualisé, esthétisé à l'extrême, les visages peints devenant images, se figeant dans l'expression hyperbolique d 'un sentiment unique .

Si la dynastie Yuan (1279-1368) voit ce théâtre s'assouplir quelque peu, avec l'alternance de parties chantées et de parties récitées, les arts de la scène restent en Chine marquès par une distance au réel qui les rapproche davantage de la peinture que de la littérature.

Les catalogues de masques, que l'on peut aujourd'hui encore acheter pour quelques yuans dans les échoppes pékinoises , attestent bien cette dimension éminemment plastique du théâtre chinois et rèsument à eux seuls toute l'esthétique de l'empire du Milieu : distance au réel, immobilité des poses et des visages, l'ensemble composant un univers figé dans lequel peut éclater la note vibrante d 'un chant déchirant l'air comme le trait du calligraphe vient lacérer le blanc de la page .

réalisations spectaculaires, avec notamm ent l'étonnante pagode de fer de Kaifeng.

dans le Hubei.

Li Jie donne en 1103 le tout premier traité d'architecture chinois, consacrant des principes qui, inspirès des tradition s, vont continuer à régir le travail des architectes suivants : un goût évident pour l'horizontal au détriment du vertical; le respect du paysage et des contraintes de l'environnement (feng shuij , comme l'humid ité, l 'orientation, l'énergie du lieu; l'art de mêler la pierre et le bois , le plein et le vide ...

l'ensemble de ces préceptes fait apparaître l'image d'une architecture tentant d e nouer un lien étroit entre l'édifice et la nature , d 'une part la traditio n d'autre part dans un esprit d'harmonie et de fidél ité aux grandes lois qui régissent le monde .

l'architecture chinoise , comme la peinture, se conçoit comme l'une des tentatives de l'homme pour contribuer à l'équilibre de l'Univers .

C'est sans doute pour cette raison que les innovations seront longtemps peu prisées : innover , c'est mettre en danger cet équilibre, c 'est menacer l'unité d 'un monde , c'est séparer le prèsent du passé, les vivants des ancêtres à qui ils se doivent de rendre homma ge.

Il n'est pas interdit pour autant de se distinguer.

La période Qing (1644-1911 ), une période de stabilité dominée par les reste , avec le temple des 10000 bouddhiiS à Pékin .

Mais le renouveau tient davantage à la taille des édifices qu'à la modern ité des formes , et le choix des batiments bas contribue à gommer les effets de spectaculaire , loin de l'architecture ostentatoire développée en Europe à la même époque.

Sur l'ensem ble, c'est une étonnante stabilité qui l'emporte , comme si les formes traditionnelles avaient vocation à se perpé tuer sans vraiment varier .

L1rruption de la modernité , des guerres de l'opium à la révolution de 1911, va précipiter l 'avènement d 'une architecture occidentale , fonctionnelle et neutre , qui se développe dans les années 1930 avant de connaître un nouvel essor dans le boom économique des années 1990 .

Mais entre les édifices traditionne ls qui continuent à être bâtis çà et là et les buildings éblouissants de Shanghai, le lien reste encore à nouer .. »

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