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langue et langage.

Publié le 07/05/2013

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langue
langue et langage. 1 PRÉSENTATION langue et langage, systèmes structurés de signes oraux ou écrits qui permettent la communication entre les êtres humains. Plus précisément, le langage est la faculté que possède l'être humain de s'exprimer, ce qu'il fait au moyen d'une langue, système de communication propre à la communauté à laquelle il appartient. Dans la perspective des recherches sur la cognition, le langage joue un rôle dans la connaissance. 2 APPROCHES DU LANGAGE Le langage peut être étudié du point de vue de sa structure et de celui de son utilisation. La discipline à laquelle est spécifiquement dévolue l'étude du langage et des langues dans leur diversité est la linguistique. Un certain nombre des concepts de la linguistique a cependant pour origine des notions anciennement élaborées par la grammaire et la philosophie du langage. Pour ce qui est de l'étude de l'utilisation du langage dans ses formes littéraires, elle relève de la rhétorique, de la stylistique, de la poétique ou de l'herméneutique. 3 LANGAGE ET COMMUNICATION ANIMALE L'étude du langage comme moyen d'expression inclut nécessairement l'étude des gestes et des sons. Si l'on considère que les animaux s'expriment à l'aide de gestes et de sons, on peut se demander s'il est possible de parler à bon droit d'un langage animal. Ce qu'on appelle « communication animale « concerne la manière dont les espèces communiquent à l'aide de signes non verbaux. C'est seulement par métaphore que l'on peut parler de langage animal, dans la mesure où le langage ne peut pas être réduit à sa fonction de communication, et où il présente un certain nombre de différences irréductibles. Les langues offrent en permanence la possibilité de communiquer de nouveaux messages, ce qui n'est pas le cas de la communication animale. Elles distinguent le contenu communiqué des mots servant à le communiquer. Enfin, l'objet de la communication peut se référer au passé et au futur, caractéristiques que ne possèdent pas les systèmes de signes non verbaux. Voir aussi Comportement animal. 4 CARACTÈRES ESSENTIELS DE LA PAROLE Certains facteurs sont nécessaires à l'existence du langage humain. Il s'agit de facteurs physiologiques (le corps doit être capable de produire les sons de la parole), de facteurs grammaticaux (la parole doit avoir une structure), et enfin de facteurs sémantiques (l'esprit doit être capable de traiter le sens des paroles ; voir Sémantique). 4.1 Physiologie L'être humain semble être, parmi les organismes vivants, celui qui dispose du système de communication le plus efficace. Dans le cas de la parole, un souffle d'air est produit par les poumons et il est modulé par la vibration (ou l'absence de vibration) des cordes vocales, ainsi que le mouvement de la langue, du voile du palais et des lèvres (voir Voix). Le passage de l'air provenant des poumons peut être obstrué à des degrés divers ; il peut être ou non dirigé vers la cavité nasale ou, au contraire, en être détourné. (Voir Phonétique.) 4.2 Grammaire Les langues utilisent des sons pour produire du sens. Elles possèdent une structure hiérarchique descriptible à trois niveaux correspondant aux trois paliers de l'analyse grammaticale. Le niveau phonologique prend en charge la description des sons, ou, plus précisément, des phonèmes, c'est-à-dire les sons qui ont une valeur distinctive à l'intérieur du système d'une langue donnée ([f] est un phonème du français, mais non [?] de l'anglais thing, par exemple, qui existe en revanche dans d'autres langues). La morphologie étudie les unités significatives ou morphèmes, qui peuvent soit coïncider avec le mot, soit être une partie d'un mot. La syntaxe étudie la façon dont les mots se combinent pour constituer des phrases. ( Voir Grammaire). 4.3 Sémantique Conçue initialement par Michel Bréal comme une « science des significations «, la sémantique peut également être considérée comme recueillant tout l'héritage de la philosophie antique et médiévale, dans le domaine de la réflexion sur la signification. La sémantique s'efforce de répondre à des questions comme « quel est le sens du mot X ? «, « que signifie X ? «, non pas en disant « X signifie x ! «, ce que tout locuteur parlant la langue dans laquelle X existe est capable de faire, mais en étudiant la manière dont les signes réfèrent à des choses extra-linguistiques et s'opposent entre eux au sein du système d'une langue donnée. La sémantique linguistique, celle qui traite du sens des mots et des expressions, est nécessairement plus restreinte que celle qui, traitant du sens des phrases et des énoncés, inclut la composante pragmatique, c'est-à-dire des considérations sur l'intentionnalité et la différence entre le sens littéral d'un énoncé et son sens intentionnel. Littéralement, un énoncé tel que « Pourriez-vous me passer le sel ? « est une question, mais du peu de probabilité d'une réponse telle que « oui, je peux, ce n'est pas très difficile «, on peut déduire que son sens intentionnel n'est pas d'être une question, mais une demande polie. Selon qu'on définit la sémantique comme l'étude du sens, comme l'étude du sens des mots ou comme celle du sens des mots, des phrases et des énoncés, on lui assigne un domaine dont l'ampleur est variable. ( Voir Sémantique.) 5 LANGUES DU MONDE La communication, qu'elle passe par la parole, par le geste ou par d'autres types de signaux, implique les mêmes processus pour tous les humains. Toutefois, les langues parlées actuellement dans le monde sont très nombreuses, et il existe de grandes différences entre elles sur le plan des systèmes phoniques comme sur celui des structures grammaticales. 5.1 Classification par la forme Les langues peuvent être classées selon la forme de leur grammaire. Au début du XIXe siècle, les linguistes se sont efforcés de regrouper les langues selon quatre catégories morphologiques ou typologiques qui sont liées à la façon dont les mots sont formés. Il s'agit des catégories dites « isolantes «, « agglutinantes «, « flexionnelles « et « incorporantes «. Les langues dites isolantes possèdent, en général, des mots indépendants et isolés, sans préfixes ni suffixes. La langue qui représente le mieux ce type est le vietnamien, dans lequel le nombre de mots correspond de façon assez exacte au nombre de morphèmes. Dans les langues dites agglutinantes (du latin, agglutinare « coller sur «), les mots sont composés de racines ou éléments de base, et d'un ou de plusieurs morphèmes de sens différents. Parmi les langues agglutinantes, dont les mots sont constitués par des suites de morphèmes agglutinés, on trouve le turc, où äv signifie la « maison «, ävdä « dans la maison «, ävlär « les maisons « et ävlärda « dans les maisons «. Les morphèmes sont simplement accolés les uns aux autres et conservent leur identité morphologique dans les mots, si bien qu'ils sont facilement repérables. Dans le cas des langues flexionnelles, l'unité de base a fusionné avec les parties ajoutées qui n'ont plus de signification indépendante. En latin, la personne et le nombre du sujet se reflètent dans la forme du verbe, comme dans fero (« je porte «), ferimus (« nous portons «) et ferent (« ils portent «). Une langue incorporante se caractérise par le fait que les compléments d'objet directs, indirects et les autres éléments de la phrase sont incorporés dans le verbe. Par exemple, en swahili ( voir Afrique, langues d'), le mot hatukuviwanunulia signifie « Nous ne les avons pas achetées pour eux « (« les « : « choses « ; « eux « : « les gens «). Les composants de ce mot sont ha (négation), tu (« nous «), ku (indication du passé), vi (« les «), wa (« eux «) et nunulia (« acheter «). 5.2 Classification génétique Deux langues peuvent avoir des modes similaires de formation des mots, sans être pour autant apparentées. Établir les relations de parenté unissant des langues consiste à étudier leur généalogie et à les classer génétiquement. À la différence d'une classification typologique, une classification génétique suppose que l'on compare des unités de sons et de sens de différentes langues dans le but de découvrir une origine commune. Comme dans le cas des ressemblances entre individus d'une même famille, les similitudes entre langues apparentées ne dépendent ni de l'endroit ni de la période pendant laquelle les langues sont parlées. Les membres d'une famille de langues sont unis par un lien historique et descendent tous d'une même langue originaire. Les arbres généalogiques montrent les relations de parenté entre les langues. La langue la plus ancienne que l'on connaisse se trouve à la cime de l'arbre, et les branches inférieures indiquent les liens de parenté, plus ou moins distants, qui existent entre les membres vivants de la famille. Des langues peuvent être dites « apparentées « dans la mesure où elles présentent des correspondances régulières systématiques à la fois sur le plan du son et sur celui du sens. 5.2.1 Familles asiatiques et européennes La famille de langues la plus connue est l'indo-européen, qui représente environ 1,6 milliard de locuteurs et comprend la plupart des langues de l'Europe et du nord de l'Inde. L'indo-européen se compose des langues romanes, germaniques, celtiques, baltes, slaves, indo-iraniennes, du grec, de l'arménien et de l'albanais, auxquels s'ajoutent le hittite et le tokharien aujourd'hui disparus. Les relations de parenté d'une langue comme l'anglais avec d'autres langues indo-européennes comme le suédois (groupe germanique nord), le latin (groupe roman) et le sanskrit (groupe indo-iranien) sont de plus en plus lointaines, selon qu'il s'agit du suédois, assez proche, ou du sanskrit. Il existe plusieurs dizaines de familles de langues, et l'indo-européen n'est que l'une d'entre elles ; des regroupements plus larges ont également été proposés, les diverses classifications des langues ne faisant pas l'unanimité parmi les linguistes. Il existe, en Europe, d'autres langues que celles de la famille indo-européenne. Le basque est une langue isolée, qui n'a pas de liens de parenté connus avec d'autres langues ; le finnois, l'estonien, le sami (lapon) et le hongrois sont les membres les plus occidentaux de la branche finno-ougrienne de la famille ouralienne (qui comprend également diverses langues des montagnes de l'Oural et de la Sibérie). La famille altaïque a pour branches principales le turc, les langues mongoles et le mandchou (voir Altaïques, langues). Plusieurs langues sibériennes, qui ne sont pas apparentées, sont désignées sous le nom de langues paléo-sibériennes. Dans le Caucase, trois groupes de langues, qui sont peut-être apparentés, ont été identifiés. Le géorgien est la plus connue des langues caucasiennes. De nombreuses langues de l'Inde et des régions voisines du nord-ouest appartiennent à la branche indo-iranienne de l'indo-européen. Deux autres groupes -- les langues mounda, habituellement considérées comme une branche des langues austroasiatiques, et la famille dravidienne -- représentent plus de 80 millions de locuteurs (voir Inde, langues de l'). En Asie du Sud-Est, les langues sino-tibétaines sont parlées par des millions de locuteurs. Les principales branches de cette famille sont représentées par le tibéto-birman et le chinois (qui inclut de nombreuses langues distinctes). On a pu rattacher à cette famille les langues thaïes (qui comprennent le thaï proprement dit ou siamois), mais certains ont considéré qu'elles n'avaient pas la même origine. 5.2.2 Langues de l'Afrique et du Pacifique Dans le Pacifique, il existe trois grands groupes de langues. On trouve d'abord la famille des langues malayo-polynésiennes, qui possède une branche occidentale ou indonésienne et une branche orientale ou océanienne ; on trouve ensuite les langues papoues, qui constituent un groupe régional de la Nouvelle-Guinée composé de différentes langues isolées et de familles de langues (dont certaines sont peut-être apparentées) ; enfin, il existe les langues des Aborigènes d'Australie, qui sont apparentées les unes aux autres, sans être liées aux langues non australiennes. La langue aujourd'hui disparue de Tasmanie pourrait représenter un quatrième groupe. Les langues de la famille chamito-sémitique ou afro-asiatique sont parlées au Proche-Orient et en Afrique. Cette famille est constituée de cinq branches : les langues sémitiques, qui comprennent l'arabe et l'hébreu, le tchadien, qui comprend le haoussa, très répandu en Afrique de l'Ouest, le berbère, le couchitique et l'égypto-copte (aujourd'hui disparu). Trois autres familles importantes existent en Afrique. De la famille Niger-Kordofan, la branche principale est le nigéro-congolais ; celui-ci comprend les langues bantoues (comme le swahili et le zoulou), qui constituent le groupe de langues le plus répandu en Afrique. Dans la famille nilo-saharienne, le groupe principal est le chari-Nil ; sa branche nilotique comprend des langues comme le massaï. La famille khoisan inclut les langues parlées par les populations du désert du Kalahari. Voir Afrique, langues d'. 5.2.3 Langues amérindiennes Selon les classifications traditionnelles des langues amérindiennes, plus de cent cinquante familles sont identifiées. Beaucoup de petites familles de ces langues ne sont pas rattachées à des groupes plus larges, et il existe de nombreuses langues isolées. Le long de la côte arctique et au Groenland, l'inupiq (famille des langues eskimo-aléoutes) est parlé par les Inuits. Dans les régions subarctiques du Canada, il existe diverses langues athabascanes et algonquines. Aux États-Unis, à l'est du fleuve Mississippi, on trouve surtout des langues algonquines, iroquoiennes et muskogéennes. Dans les Grandes Plaines, la famille prédominante est le sioux, mais les langues caddo et algonquines de l'ouest sont également parlées. Les langues shoshones (de la famille uto-aztèque) sont dominantes dans le Grand Bassin ; elles sont bordées, au nord, par la famille sahapti. Sur la côte nord-ouest, on trouve les familles salish et wakash, le tlingit (que l'on pense apparenté aux langues athabascanes) et le haida, qui est probablement une langue isolée. La branche apache de la famille athabascane est répandue dans tout le sud-ouest, elle côtoie la famille yuman et la langue pima-papago (uto-aztèque) en Arizona et en Californie du Sud. La famille utoaztèque (aztèque ou nahuatl) est importante au Mexique et en Amérique centrale. La famille maya comprend environ deux douzaines de langues avec des millions de locuteurs. Selon les points de vue adoptés, les linguistes classent les langues d'Amérique du Sud en plus de quatre-vingt-dix familles et langues isolées ou bien en trois grands groupes qui englobent pratiquement toutes les langues. Ces grands groupes, qui correspondent à des familles élargies ou à des ensembles de familles qui peuvent être lointainement apparentées, sont les suivants : le macro-chibcha, l'andino-équatorial et le ge-pano-caraïbe. Voir Amérindiennes, langues. 5.3 Langue parlée et écrite Il existe toutes sortes de systèmes d'écriture. En chinois, on utilise un caractère écrit pour chaque morphème. La forme écrite du cherokee contient un symbole pour chaque syllabe composée d'une consonne et d'une voyelle. Le japonais s'écrit également avec un système de ce type, appelé « syllabaire «. Dans les systèmes écrits qui utilisent un alphabet, comme l'alphabet latin, chaque symbole représente théoriquement un phonème dans la langue parlée. L'alphabet latin comporte vingtsix lettres, et les langues qui l'utilisent font, en général, appel à toutes les lettres, quel que soit le nombre de phonèmes qu'elles possèdent. Un même phonème peut être retranscrit par plusieurs lettres ([f] peut être représenté par le digramme ph, par exemple). Une fois historiquement fixée, la forme écrite d'une langue est à peu près statique et reflète la forme de la langue à l'époque où l'alphabet, le syllabaire ou le système de caractères a été adopté. Au contraire, la forme parlée étant dynamique et soumise au changement, il est fréquent que les formes écrite et parlée ne coïncident plus (voir Orthographe). Dans le cas de langues dont les systèmes écrits ont été récemment créés, comme le swahili, ou réformés, comme l'hébreu, les formes écrites ou parlées ont plus de chances de correspondre. À la différence de la parole, l'écrit peut ne pas prendre en compte la hauteur d'un son ni l'accentuation, mais peut inclure des signes de ponctuation et des lettres majuscules. Les formes écrites et parlées d'une langue diffèrent également parce que l'écrit n'intègre pas les différences orales entre les dialectes. Par exemple, le locuteur d'un dialecte chinois peut très bien lire les caractères d'un autre dialecte chinois, alors qu'il est incapable d'en comprendre la langue parlée. De même, les locuteurs de différents dialectes allemands écrivent tous l'allemand standard, le hochdeutsch, ou hochsprache. 5.4 Langue standard et non standard La forme écrite d'une langue a toujours été dotée de plus de prestige que la forme parlée. Elle peut également posséder une grammaire plus complexe et un vocabulaire particulier. Dans les pays arabophones, les gens cultivés utilisent parfois l'arabe classique aussi bien à l'écrit qu'à l'oral, tandis que les autres ne parlent qu'en arabe courant. Toute langue standard est un dialecte qui, pour des raisons historiques, administratives et politiques, a été imposé au détriment des autres. 5.5 Dialecte, argot et jargon Un dialecte est une variété de langue propre à un groupe géographique et qui diffère de la langue standard. Les gens qui ont des activités en commun, ceux qui exercent une même profession ou qui évoluent dans le même milieu professionnel, utilisent un jargon spécifique. Il existe, par exemple, un jargon des juristes, des membres du clergé et des critiques d'art. Ce qu'on appelle « argot « est initialement le vocabulaire de la pègre, un ensemble d'expressions permettant aux malfrats de se comprendre sans être compris des autres. Une partie du vocabulaire d'origine argotique se retrouve dans la langue courante et est recensé par les dictionnaires. 5.6 Pidgins et créoles Tout comme une langue peut se diversifier par l'existence de dialectes et d'argots, les langues peuvent changer globalement ; le latin, par exemple, a évolué sous la forme des différentes langues romanes. Parfois, des changements rapides résultent de contacts -- commerciaux, administratifs, institutionnels -- entre des locuteurs qui parlent des langues différentes. De telles circonstances peuvent donner naissance à un pidgin. Les pidgins sont fondés sur la grammaire d'une seule langue, mais leur vocabulaire est influencé par d'autres langues. Leurs systèmes phoniques sont relativement réduits, leurs vocabulaires limités et leurs grammaires simplifiées et modifiées. Les pidgins n'ont pas de locuteurs natifs. Quand les locuteurs d'un pidgin ont des enfants dont c'est la langue maternelle, le pidgin devient alors une langue créole. Tel est le cas du krio, qui est maintenant la langue nationale de la Sierra Leone, en Afrique de l'Ouest. Le krio est né de ce qui était à l'origine un pidgin fondé sur l'anglais. 5.7 Langues internationales Face à la diversité linguistique de la planète, un certain nombre de langues ont été proposées comme un moyen de résoudre les problèmes internationaux censés avoir pour origine les difficultés de la communication. On a parfois considéré que les langues naturelles étaient capables de remplir ce rôle. Plus souvent, des efforts ont été entrepris afin de construire des langues artificielles que chacun puisse apprendre. Un certain nombre de langues artificielles ont connu leurs heures de gloire, puis sont tombées en désuétude. Une langue artificielle comme l'espéranto a connu un certain succès grâce à une grammaire régulière, une prononciation facile et un vocabulaire fondé sur le latin, le grec ainsi que sur les langues romanes et germaniques. Mais pour des locuteurs parlant des langues autres que les langues romanes ou germaniques, l'espéranto était néanmoins assez difficile à apprendre. Le LOGLAN (« Logical Language «) est un nouveau langage destiné à un usage international. Présenté comme libre de toute attache culturelle, ce langage, créé en laboratoire, est censé permettre aux locuteurs d'exprimer leurs pensées clairement et sans ambiguïté. Son système phonique est limité et sa grammaire comprend peu de règles ; son vocabulaire provient des huit langues les plus parlées actuellement dans le monde. Même si une langue internationale parfaite était créée et adoptée, nous n'aurions cependant, en aucun cas, l'assurance que les problèmes de communication mondiale seraient ainsi réduits. Bien plus, on ne comprend toujours pas les processus de pensée qui lient les idées aux langues. Même si chacun apprenait sérieusement l'espéranto ou le LOGLAN, et l'utilisait dans les négociations publiques ou internationales, il est probable que des phénomènes de modification de langue apparaîtraient assez vite. Il existerait ainsi, de par le monde, des dialectes d'espéranto ou d'une quelconque langue internationale, qui aboutiraient finalement à une différenciation encore plus grande ou à des phénomènes de pidginisation ou de créolisation. L'anglais, qui à bien des égards fonctionne comme une langue internationale, a déjà commencé à se modifier dans les différentes parties du monde où il est parlé. L'anglais parlé en Inde est différent à la fois de l'anglais américain et de l'anglais britannique. 6 DÉVELOPPEMENT, CHANGEMENT ET CROISSANCE DES LANGUES Défini comme la production et la compréhension de la parole, le langage a connu une évolution qui a suivi celle de l'espèce humaine. Comme système de communication, il peut être rapproché des systèmes de communication d'autres animaux. Toutefois, comme nous l'avons indiqué précédemment, le langage humain a une dimension de création et d'interprétation qui le rend unique. Les scientifiques pensent que la parole humaine implique la spécialisation d'une partie de l'hémisphère gauche du cerveau (ère de Broca). Il est possible que ce soit cette spécialisation physiologique qui marque la séparation entre le langage humain et la communication animale. L'immense diversité des langues dans le monde montre qu'une fois apparu au cours de l'évolution de l'Homme, le langage humain s'est modifié très vite. S'il a existé une langue originelle, ses sons, sa grammaire, son vocabulaire nous restent à jamais inconnus. La linguistique historique, qui s'efforce de découvrir et de décrire comment, pourquoi et sous quelle forme les langues apparaissent, peut simplement suggérer des hypothèses qui expliquent les changements des langues. Au XVIIIe siècle, Leibniz suggéra que toutes les langues anciennes et modernes provenaient d'une protolangue unique. Cette théorie est appelée « monogénétisme «. La plupart des chercheurs pensent qu'une telle langue peut, dans le meilleur des cas, être considérée uniquement comme un ensemble de formules hypothétiques à l'origine des différentes langues, et qui expliquerait leurs liens de parenté. Il est peu probable que cette reconstruction corresponde à une langue originelle qui ait été effectivement parlée. Bien que beaucoup de langues modernes dérivent d'un ancêtre commun, il est également possible que le langage soit apparu simultanément dans un grand nombre d'endroits du globe. On appelle « polygénétisme « la théorie selon laquelle les familles de langues actuelles découlent de nombreuses langues originelles. Que le langage relève en définitive du monogénétisme ou du polygénétisme, on peut considérer que les différences entre les langues sont assez superficielles. Même si des langues comme le chinois, le français et le swahili ont apparemment peu de points communs, ce qui distingue les langues est finalement de moindre importance que ce qui les rapproche. Les sons et les combinaisons de sons, malgré les spécificités de traitement propres à chaque langue, sont tirés d'un ensemble universel de sons possibles qui sont à la disposition de toutes les langues. De même, les langues possèdent des structures individuelles qui proviennent d'un fonds commun de structures possibles. En d'autres termes, les sons et les structures d'une langue peuvent être assimilés par n'importe quel individu, même si ce dernier ne les utilise pas dans sa langue maternelle. Le champ des variations possibles semble ainsi limité par les structures universelles du langage. Lorsqu'une langue connaît des changements importants, à la fois sur le plan du vocabulaire, sur celui du son et sur celui de la structure, c'est la langue dans son ensemble qui devient autre. Ce phénomène se rencontre dans les cas de pidginisation ou de créolisation d'une langue ; il s'est également produit lors de la formation des langues romanes modernes issues du latin. Quand un dialecte minoritaire devient dominant et se sépare des autres dialectes, il devient, en fin de compte, inintelligible pour les autres dialectes et il peut donner naissance à ses propres dialectes, ou se créoliser, dans un mouvement sans fin. Ces phénomènes de formation et de développement caractérisent le langage sous toutes ses formes, et sont l'expression vivante à la fois de la nature humaine et de la culture. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
langue

« grandes différences entre elles sur le plan des systèmes phoniques comme sur celui des structures grammaticales. 5. 1 Classification par la forme Les langues peuvent être classées selon la forme de leur grammaire.

Au début du XIX e siècle, les linguistes se sont efforcés de regrouper les langues selon quatre catégories morphologiques ou typologiques qui sont liées à la façon dont les mots sont formés.

Il s'agit des catégories dites « isolantes », « agglutinantes », « flexionnelles » et « incorporantes ». Les langues dites isolantes possèdent, en général, des mots indépendants et isolés, sans préfixes ni suffixes.

La langue qui représente le mieux ce type est le vietnamien, dans lequel le nombre de mots correspond de façon assez exacte au nombre de morphèmes. Dans les langues dites agglutinantes (du latin, agglutinare « coller sur »), les mots sont composés de racines ou éléments de base, et d'un ou de plusieurs morphèmes de sens différents.

Parmi les langues agglutinantes, dont les mots sont constitués par des suites de morphèmes agglutinés, on trouve le turc, où äv signifie la « maison », ävdä « dans la maison », ävlär « les maisons » et ävlärda « dans les maisons ».

Les morphèmes sont simplement accolés les uns aux autres et conservent leur identité morphologique dans les mots, si bien qu'ils sont facilement repérables. Dans le cas des langues flexionnelles, l'unité de base a fusionné avec les parties ajoutées qui n'ont plus de signification indépendante.

En latin, la personne et le nombre du sujet se reflètent dans la forme du verbe, comme dans fero (« je porte »), ferimus (« nous portons ») et ferent (« ils portent »). Une langue incorporante se caractérise par le fait que les compléments d'objet directs, indirects et les autres éléments de la phrase sont incorporés dans le verbe.

Par exemple, en swahili ( voir Afrique, langues d'), le mot hatukuviwanunulia signifie « Nous ne les avons pas achetées pour eux » (« les » : « choses » ; « eux » : « les gens »).

Les composants de ce mot sont ha (négation), tu (« nous »), ku (indication du passé), vi (« les »), wa (« eux ») et nunulia (« acheter »). 5. 2 Classification génétique Deux langues peuvent avoir des modes similaires de formation des mots, sans être pour autant apparentées.

Établir les relations de parenté unissant des langues consiste à étudier leur généalogie et à les classer génétiquement.

À la différence d'une classification typologique, une classification génétique suppose que l'on compare des unités de sons et de sens de différentes langues dans le but de découvrir une origine commune. Comme dans le cas des ressemblances entre individus d'une même famille, les similitudes entre langues apparentées ne dépendent ni de l'endroit ni de la période pendant laquelle les langues sont parlées.

Les membres d'une famille de langues sont unis par un lien historique et descendent tous d'une même langue originaire.

Les arbres généalogiques montrent les relations de parenté entre les langues.

La langue la plus ancienne que l'on connaisse se trouve à la cime de l'arbre, et les branches inférieures indiquent les liens de parenté, plus ou moins distants, qui existent entre les membres vivants de la famille.

Des langues peuvent être dites « apparentées » dans la mesure où elles présentent des correspondances régulières systématiques à la fois sur le plan du son et sur celui du sens. 5.2. 1 Familles asiatiques et européennes La famille de langues la plus connue est l'indo-européen, qui représente environ 1,6 milliard de locuteurs et comprend la plupart des langues de l'Europe et du nord de l'Inde.

L'indo-européen se compose des langues romanes, germaniques, celtiques, baltes, slaves, indo-iraniennes, du grec, de l'arménien et de l'albanais, auxquels s'ajoutent le hittite et le tokharien aujourd'hui disparus.

Les relations de parenté d'une langue comme l'anglais avec d'autres langues indo-européennes comme le suédois (groupe germanique nord), le latin (groupe roman) et le sanskrit (groupe indo-iranien) sont de plus en plus lointaines, selon qu'il s'agit du suédois, assez proche, ou du sanskrit. Il existe plusieurs dizaines de familles de langues, et l'indo-européen n'est que l'une d'entre elles ; des regroupements plus larges ont également été proposés, les diverses classifications des langues ne faisant pas l'unanimité parmi les linguistes. Il existe, en Europe, d'autres langues que celles de la famille indo-européenne.

Le basque est une langue isolée, qui n'a pas de liens de parenté connus avec d'autres langues ; le finnois, l'estonien, le sami (lapon) et le hongrois sont les membres les plus occidentaux de la branche finno-ougrienne de la famille ouralienne (qui comprend également diverses langues des montagnes de l'Oural et de la Sibérie).

La famille altaïque a pour branches principales le turc, les langues mongoles et le mandchou ( voir Altaïques, langues).

Plusieurs langues sibériennes, qui ne sont pas apparentées, sont désignées sous le nom de langues paléo-sibériennes.

Dans le Caucase, trois groupes de langues, qui sont peut-être apparentés, ont été identifiés. Le géorgien est la plus connue des langues caucasiennes. De nombreuses langues de l'Inde et des régions voisines du nord-ouest appartiennent à la branche indo-iranienne de l'indo-européen.

Deux autres groupes — les langues mounda, habituellement considérées comme une branche des langues austro- asiatiques, et la famille dravidienne — représentent plus de 80 millions de locuteurs ( voir Inde, langues de l').

En Asie du Sud-Est, les langues sino-tibétaines sont parlées par des millions de locuteurs.

Les principales branches de cette famille sont représentées par le tibéto-birman et le chinois (qui inclut de nombreuses langues distinctes).

On a pu rattacher à cette famille les langues thaïes (qui comprennent le thaï proprement dit ou siamois), mais certains ont considéré qu'elles n'avaient pas la même origine. 5.2. 2 Langues de l'Afrique et du Pacifique Dans le Pacifique, il existe trois grands groupes de langues.

On trouve d'abord la famille des langues malayo-polynésiennes, qui possède une branche occidentale ou indonésienne et une branche orientale ou océanienne ; on trouve ensuite les langues papoues, qui constituent un groupe régional de la Nouvelle-Guinée composé de différentes langues isolées et de familles de langues (dont certaines sont peut-être apparentées) ; enfin, il existe les langues des Aborigènes d'Australie, qui sont apparentées les unes aux autres, sans être liées aux langues non australiennes.

La langue aujourd'hui disparue de Tasmanie pourrait représenter un quatrième groupe. Les langues de la famille chamito-sémitique ou afro-asiatique sont parlées au Proche-Orient et en Afrique.

Cette famille est constituée de cinq branches : les langues sémitiques, qui comprennent l'arabe et l'hébreu, le tchadien, qui comprend le haoussa, très répandu en Afrique de l'Ouest, le berbère, le couchitique et l'égypto-copte (aujourd'hui disparu).

Trois autres familles importantes existent en Afrique.

De la famille Niger-Kordofan, la branche principale est le nigéro-congolais ; celui-ci. »

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