L'actuel mont Sinaï est-il celui de la Bible ?

« style et les techniques sont conformes à ce que l'on ren­ contre habituellement dans cette région, très riche en matière d'art rupestre .

Mais le nombre des scènes cul­ tuelles est tout à fait surpre­ nant, et les personnages en prière, au lieu de figurer à cô­ té d'un symbole (soleil, lune, animal) comme c'est l'usage, jouxtent un signe abstrait in­ déchiffrable.

Peu à peu, grâce aux fouilles minutieuses effectuées par Anati pendant des décennies, Har Karkom livre son histoire par bribes.

Sur le plateau, à 847 m d'altitude, une multi­ tude d'éclats de silex attes­ tent que la montagne fut un important centre d'approvi­ sionnement et de taille de la pierre au paléolithique (entre 1 OO 000 et 10 000 ans avant Jésus-Christ).

Délaissée pendant les quatre millénaires du néolithique, elle devient le théâtre d'une intense activité religieuse à partir de l'âge du bronze (3000 avant J.-C.).

Il existe alors au pied des falaises des villages pouvant regrouper plus de cent habitations.

« Au cours de cette période, écrit Anati, la montagne demeure un lieu de pèlerinage vénéré, où l'on observe des rites et des activités funéraires d'une extrême importance.

» Elle sera de nouveau abandonnée pendant plus d'un millénaire, jusqu'à ce que des pasteurs nomades (Nabatéens, Saphaï­ tes, tribus sémites) recom­ mencent à la fréquenter, ce jusqu'à l'époque romaine.

Naissance d'une hypothèse A u fil de ses découvertes, Anati en vient à se de­ mander si cette singulière montagne n'est pas le mont Sinaï de la Bible.

Depuis tou­ jours, à quelques exceptions près dans les années trente, les recherches en vue de loca- 1 iser la « montagne de Dieu » s'étaient orientées vers le sud de la péninsule, ce qui laissait supposer que les Hébreux, quittant l'Égypte pour se ren­ dre dans le pays de Canaan, avaient choisi un bien curieux itinéraire, descendant tout. »