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La vraie morale se moque de la morale disait Pascal. Qu'en pensez-vous ?

Publié le 18/02/2004

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morale
B. - La morale « du jugement » est celle à laquelle appartient « le sentiment ». Il ne s'agit pas ici de l'affectivité ni d'une faculté proprement irrationnelle. Il s'agit plutôt, comme le note BRUNSCHVICG, de « ce que DESCARTES appelait intuition ou évidence ». Il semble bien en effet que, quoiqu'il ait écrit (fr. 294) que « rien, suivant la seule raison, n'est juste de soi », PASCAL ait admis chez l'homme un certain « jugement moral naturel » indépendant de la loi contenue dans la révélation (cf. R.-E. LACOMBE, L'Apologétique de Pascal, p. 137-138).
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« L'Homme et ses actions sont régis par la morale.

Il en tient compte dans ses actes comme dans ses pensées et la considère comme une règle indéfectible à laquelle il doit se conformer.

La morale peut émaner de lui ou être, aucontraire, imposée à lui par les autres, par son environnement.

Si elle provient de lui, il peut alors la considérercomme une vraie morale dictée par la Loi ; pour lui elle est la vérité et il se doit d'y obéir.

Dans le cas contraire, ellen'est que la morale au sens général du terme, n'appartenant pas à son seul jugement mais étant la résultante dejugements extérieurs et de composantes socioculturelles hétéroclites et elle s'impose à lui en tant que règle desociété et de vie commune.

Peut-on dire que la vraie morale, émanant de l'individu même, se moque de la morale ?En est-elle indépendante et peut-elle l'ignorer ? Nous verrons tout d'abord la distinction entre la vraie morale et lamorale puis les relations entre ces deux idées et enfin les conséquences d'une vraie morale se moquant de la morale. Tout d'abord, il faut faire la distinction entre la vraie morale et la morale.

La vraie morale serait donc une morale ayant un rapport à la vérité, existant dans l'idée d'un principe de pensée et d'action propre à chacun et quis'exprime à la conscience de l'Homme comme un devoir.

La vraie morale relève d'un impératif catégorique :puisqu'elle est la vérité, elle s'impose d'elle même à moi et je peux reconnaître immédiatement qu'elle est nonfaussée par des facteurs extérieurs mais résulte de principes de pensées qui me sont propres.

Ainsi les maximes quime gouvernent doivent être par devoir universalisables pour former cette vraie morale.

Pour Kant « agis de tellesorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle ».

Donc l'Homme à travers lui représentetoute l'humanité et les devoirs auxquels elle doit se soumettre et c'est ainsi qu'il reste Homme.

Cette vraie moralevient donc de l'homme lui même dans le sens où l'Homme est vérité du point de vue ontologique du terme et que luiseul peut déterminer quelle peut être la morale jugée comme vraie et qu'il reconnaîtra en tant que sienne.

L'Hommeexerce donc librement son devoir moral par devoir. Au contraire la morale qui est ici confrontée à la vraie morale désigne une morale populaire imposée par la société issue d'une culture historique et religieuse.

Cette morale peut être différente d'un pays à l'autre et mêmed'une époque à l'autre.

Elle évolue avec la société et suggère aux Hommes qui la composent des règles de conduite,voire de pensées, à respecter sous peine d'en être exclus.

Cette morale est donc changeante.

Pour exemple, auMoyen-âge, la morale était souvent liée à la religion et ainsi l'homosexualité était considérée comme un péché etdonc comme une faute répréhensible dans la société, puis au XX ème siècle après la révolution sexuelle, la morale a changé et l'homosexualité fut admise dans les mœurs sociales considérées comme « normales ».

Ainsi cette moraleest souvent fonction de l'époque et de l'environnement social et même de l'évolution et des progrès de la technique.Cette morale est donc un devoir pour l'homme relevant d'un impératif hypothétique : il peut l'admettre telle quelle etagir conformément au devoir pour ne pas être en marge de la société ou l'admettre en lui même et la faire devenirsienne, s'il la reconnaît. Ces différences entre la vraie morale et la morale en tant que règle de l'Homme en société amènent à discuter de leur rapport à l'Homme et de la façon par laquelle elles s'imposent à lui.

La vraie morale est celle dictéepar notre propre conscience du bien et du mal car l'Homme place toutes ces actions sur une échelle de valeur ettend à faire le bien.

Elle respecte la Loi que l'Homme ne peut ignorer et c'est grâce à cette vraie morale intérieurequ'il peut améliorer sa condition d'Homme.

Cette vraie morale est immuable, tout comme la vérité, tandis que lamorale peut évoluer.

La morale imposée par les autres et les pairs socialisateurs ne s'impose pas toujours à moicomme une évidence puisqu'il y a toujours des actions et pensées considérées hors normes donc immorales par lasociété.

La vraie morale serait donc propre à chacun mais dans un objectif universel alors que la morale est celled'un groupe, évoluant et donc il ne semble ne pas y avoir de rapports entre ces deux morales qui s'imposentdifféremment à l'Homme et lui laissent toujours un choix à faire.

L'Homme ne peut ignorer la vraie morale comme il nepeut ignorer la vérité alors qu'il peut ne pas tenir compte de la morale qu'on veut lui imposer. Mais si la vraie morale est vraie, la morale est-elle fausse ? On peut d'abord remarquer qu'elles ne sont pas forcément antagonistes et peuvent aller dans le même sens en étant toutes deux admises par l'Homme.

En effet, lavraie morale peut être personnelle et donc différente de la morale mais cela ne signifie pas que la vraie morale soitl'inverse de cette morale extérieure.

Si la morale était fausse, les bases de la société le seraient également et ilserait probable qu'aucun Homme ne pourrait alors y participer.

En effet si la société est dans l'erreur et si l'Hommeest dans l'erreur, ils ne peuvent le savoir, tandis que l'Homme qui détient la vraie morale le sait puisque la vérités'impose clairement à celui qui la détient.

Ainsi si l'Homme est dans la vérité morale et que la morale qu'on lui imposeest fausse, l'Homme est tenté de ne pas tenir compte de la société puisqu'il sait détenir la vérité et ne peutmoralement pas y renoncer sous peine de commettre des actions qui lui paraîtraient moralement mauvaises.

Ainsi lavraie morale et la morale peuvent être différentes mais rarement complètement opposées, ce qui seraitinsupportable aux individus détenant la vraie morale et soumis à une morale fausse.

Cependant, il peut tout demême exister des différences significatives entre les bases des deux morales et peuvent alors apparaître des conflitsde devoirs qui s'imposent à l'Homme.

Celui-ci devra alors choisir et faire face au dilemme de la vérité contre lasociété ; de ses convictions profondes, de sa propre Loi à l'encontre des croyances populaires auxquels il est sensése soumettre en tant qu'individu membre de la société à laquelle il appartient. Malgré l'indépendance apparente de la vraie morale et de la morale, il existe des relations entre celles-ci.

La morale peut en effet servir la vraie morale en guidant l'Homme sur le chemin de la réflexion propre ou en appliquantune vraie morale commune universelle et admise par tous en tant que loi à respecter comme règle de société.

Eneffet, l'Homme est libre même avec ses déterminismes et la vraie morale ; il peut donc choisir, malgré l'impératifcatégorique, de faire le mal et dans ce cas la morale peut l'obliger à faire le bien pour la garantie de la protectiond'autrui et de la vie en société.

Alors on peut se demander quelle est la meilleure morale pour l'Homme et si elles nedevraient pas être complémentaires.

Seule la vraie morale doit engager l'Homme face à autrui et son environnementsuite à une réflexion engagée par lui-même.

Mais l'Homme peut y déroger et c'est donc la morale de la société quidoit garantir le bien universel pour sa propre sauvegarde.

Ainsi la morale peut apparaître comme une sûreté vis à vis. »

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