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"La vie est l'ensemble des fonctions qui résistent à la mort." Bichat, Recherches physiologiques sur la vie et la mort, 1800. Commentez cette citation. ?

Publié le 16/03/2009

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Dans sa célèbre définition de la vie, Bichat analyse le vivant comme un phénomène instable, qui tend inexorablement vers la perte de son unité. L'organisme vivant essaie de maintenir un équilibre nécessaire pour assurer le bon fonctionnement des organes. La vie est un combat qui, par définition, est limité dans le temps. Vivre, c'est résister aux lois de la physique qui conduisent vers une perte de l'organisation. En effet, si un être vivant n'absorbe pas une certaine quantité d'énergie sous forme de nourriture, sa structure est inexorablement condamnée à se désagréger.

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« à connaître le vivant ? Il faut certes reconnaître dans les êtres vivants une adaptation fonctionnelles de leursorganes.

Mais c'est le progrès même de la science positive qui rendra compte de cette originalité, laquelle ne justifieaucun vitalisme.b) Mais surtout, on ne peut pas réduire même du point de vue biologique la vie à la résistance à la mort même si elleest une composante essentielle.

Avec Monod dans Le Hasard et la Nécessité on peut voir que les êtres vivants se distinguent de toutes les autres structures par leur dessein et leur projet.

Quel est ce projet ? Conserver l'intégritéet la totalité de leur structure et la reproduire.

On parle alors de Téléonomie : activité cohérente, orientée etconstructive du vivant en vue de se conserver et de se reproduire ; de Morphogenèse autonome et invariancecaractérisent avec la téléonomie les être vivants.

La Téléonomie peut se décrire ainsi : « Plutôt que de refusercette notion (ainsi que certains biologistes ont tenté de faire), il est au contraire indispensable de la reconnaîtrecomme essentielle à la définition même des êtres vivants.

Nous dirons que ceux-ci distinguent de toutes les autresstructures de tous les systèmes présents dans l'univers par cette propriété que nous appelons la téléonomie.

» LaMorphogenèse autonome s'entend comme suit : les êtres vivants, parce qu'ils sont doués d'un projet, sont desstructures autonomes.

Ils s'édifient indépendamment de tout agent extérieur.

Des forces internes assurent laformation des structures vivantes.

Le ciseau du sculpteur dégage les formes d'Aphrodite, mais le corps de la déesses'épanouit de lui-même.

« La structure d'un être vivant résulte d'un processus (qui) ne doit presque rien à l'actiondes forces extérieures, mais tout, de la forme générale jusqu'au moindre détail ; à des interactions« morphogénétiques » internes à l'objet lui-même.

Structure témoignant donc d'un déterminisme autonome, précis,rigoureux, impliquant une « liberté » quasi totale à l'égard des agents ou conditions extérieurs, capables certesd'entraver ce développement, mais non de le diriger, non d'imposer à l'objet vivant son organisme.

Par le caractèreautonome et spontané des processus morphogénétiques qui construisent la structure macroscopique des êtresvivants, ceux-ci se distinguent absolument des artefacts, aussi bien d'ailleurs que la plupart des objets naturels,dont la morphologie macroscopique résulte en large part d'agents externes.

» Enfin, l'invariance reproductive désignele fait que les êtres vivants ont le pouvoir de reproduire et transmettre l'information correspondant à leur proprestructure.

En d'autres termes, de génération en génération, ils reproduisent le matériel génétique de l'espèce.c) Or si la vie ne se résume pas seulement à l'attente de la mort, il faut bien voir avec Bergson dans l' Evolution Créatrice que nous vie en tant que flux est immortelle et produira indéfiniment son influence dans l'univers.

La vie est bien dépassement de soi que l'on prenne cette expression au sens propre ou au sens figuré : « La vérité est quela vie est possible partout où l'énergie descend la pente indiquée par la loi de Carnot et où une cause, de directioninverse, peut retarder la descente, - c'est-à-dire, sans doute, dans tous les mondes suspendus à toutes les étoiles.Allons plus loin : il n'est même pas nécessaire que la vie se concentre et se précise dans des organismes proprementdits, c'est-à-dire dans des corps définis qui présentent à l'écoulement de l'énergie des canaux une fois faits, encorequ'élastiques.

On conçoit (quoiqu'on n'arrive guère à l'imaginer) que de l'énergie puisse être mise en réserve etensuite dépensée sur des lignes variables courant à travers une matière non encore solidifiée.

Tout l'essentiel de lavie serait là, puisqu'il y aurait encore accumulation lente d'énergie et détente brusque.

Entre cette vitalité, vague etfloue, et la vitalité définie que nous connaissons, il n'y aurait guère plus de différence qu'il n'y en a, dans notre viepsychologique, entre l'état de rêve et l'état de veille.

Telle a pu être la condition de la vie dans notre nébuleuseavant que la condensation de la matière fût achevée, s'il est vrai que la vie prenne son essor au moment même où,par l'effet d'un mouvement inverse, la matière nébulaire apparaît ».

Transition : Ainsi la vie ne se réduit à son défi face à la mort même si biologiquement tel peut être le cas.

Bien plus, il apparaîtque cette définition totale de la vie ou de la mort soit impossible dans la mesure où nous ne pouvons nous enextraire afin d'avoir un point de vue dessus.

Elles sont des a priori . III – L'impossibilité de penser la vie et la mort a) En effet, comme le développe Epicure dans sa Lettre à Ménécée : « La mort n'est rien pour nous ».

Nos corps sont de simples agrégats qui se dissolvent au moment de la mort.

En ce sens, nous ne devons pas craindre la mortcar sans corps nous n'aurons plus de sensation ; la peur de la mort est donc infondée.

Tant que je suis en vis jesens mais une fois mort toute sensation disparaît.

Alors nous n'avons à redouter nulle survie au-delà de la mort.Ainsi la mort n'est rien : il y a une contradiction logique entre la mort et le vivant, entre être et non-être.

Plusexactement il s'agit d'une incompatibilité d'être : tant que j'existe la mort ne me concerne pas et une fois mort jen'ai plus à m'en soucier car une fois la mort advenue se sera moi qui n'existerait plus.

La vie est une contradictionde la mort même au niveau temporel.

Autrement dit, on peut dire que la mort est pour nous un fantôme, unechimère qui n'existe que quand je ne suis plus.

Il n'y a donc pas d'angoisse à avoir à ce propos : la mort n'a aucunrapport avec les vivants hormis par l'effet de l'imagination et de la crainte qu'il faut dissiper ; et c'est bien ce quedit Epicure : « Habitue-toi avec l'idée que la mort n'est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation ; or la sensation est la privation complète de cette dernière […] Ainsi, celui des maux qui fait le plus frémirn'est rien pour nous, puisque tant que nous existons la mort n'est pas, et que, quand la mort est là, nous nesommes plus.

La mort n'a, par conséquent, aucun rapport ni avec les vivants ni avec les morts, étant donné qu'ellen'est rien pour les premiers et que les derniers ne sont plus.

»b) La mort n'est donc rien pour et c'est pour cela que l'on ne peut la penser : elle ne nous concerne pas.

Dès lors lacrainte de la mort résulte bien d'un effet de l'imagination et c'est bien ce que poursuit Lucrèce dans le De Natura , livre III, v.

870 à 909 : « Désormais il n'y aura plus de maison joyeuse pour t'accueillir, plus d'épouse excellente, plusd'enfants chéris pour courir à ta rencontre, se disputer tes baisers et pénétrer ton cœur d'une douceur secrète.

Tune pourras plus assurer la prospérité de tes affaires et la sécurité des tiens.

"O malheur" disent-ils, ô malheureux,tant de joies de la vie il a suffi d'un seul jour funeste pour te les arracher toutes".

Cependant ils se gardent bien. »

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