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La technique peut-elle améliorer l'homme ?

Publié le 05/02/2004

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technique

L'homme est démuni et le monde est une lutte pour la survie. La technique est alors un moyen d'adaptation de l'homme à un milieu farouche. Dès lors, la technique est aussi ce qui fonde la supériorité de l'homme et lui assure une maîtrise de la nature. Elle améliore certes la vie de l'homme, lui donnant les moyens de se protéger, de manger, de produire les éléments nécessaires à sa conservation, mais peut-on dire qu'elle apporte une amélioration à la nature humaine?   2. La technique aliène l'homme à une logique utilitaire Rousseau compris très vite que la technique ne se contentait pas de modifier notre manière de vivre mais encore nos manières de penser et de sentir( voir Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes). Pour le philosophe, il n'est pas certain que le progrès technique engendre un progrès dans les relations humaines et dans la civilisation. Au début du XXème, les espoirs engendrés par la technique ont été déçus. Celle-ci a provoqué des effets pervers. Son accroissement a d'une part séparé et opposé travail intellectuel et manuel qui produit une ségrégation des individus, mouvement inverse de l'humanisation et donc dépossédé le travailleur de son autonomie.

Si on demande si la technique peut ou non améliorer l'homme, c'est que cette thèse pose problème, fait difficulté. Le "peut-elle" sous-entend qu'il y aurait des obstacles à cela.

Pourquoi la technique ne pourrait-elle pas améliorer l'homme ? Le rend-elle "pire" ? Mais pire que quoi ? On peut répondre, tout simplement, qu'elle ne permet pas de le rendre plus moral : en effet, la technique, c'est quoi ? Une activité technique, c'est une activité dans laquelle on se demande : telle fin étant posée, comment atteindre cette fin ? Ici, je m'occupe des moyens, pas de la fin. Que la fin ait une valeur ou pas, ce n'est pas son souci. Exemple : comment fabriquer du poison, ou une bombe ? Qu'importe à quoi cela va servir, ce n'est pas le problème de la technique. Conséqauence possible sur l'homme, par conséquent : si on pense uniquement sur le mode technique, alors, on oublie de réfléchir aux valeurs, aux valeurs morales. On va tout considérer, à terme, comme un moyen, même l'homme (c'est ce qui peut se passer dans nos civilisations "technico-scientifiques" !). Bref, au bout du compte, c''est la perte même de l'homme, qui n'essaie même plus de construire un monde moral.

Pourtant, est-ce que cette absence de réflexion sur les fins est essentielle à la technique ? N'est-ce pas un usage que l'homme en fait ? La technique est certes amorale (elle n'a rien à voir avec le domaine de la morale) mais elle n'est pas pour autant immorale (contraire à la morale). Ce qu'il faut, c'est remettre la technique à sa place, c'est tout, ie, ne pas lui faire prendre toute la place. On peut donc ici réfléchir sur les conséquences de la technique (cf. aujourd'hui, bioéthique, pollution, etc.)

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« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »).• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la naturel'aurait pourvu du langage. TECHNIQUETout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.

La technique moderne s'appuie sur la science; mais elles'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche àproduire ce qu'on souhaite qui soit — qui n'est pas.

La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en unpouvoir par l'intermédiaire d'un savoir.Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis,et non des dons ou capacités innées. [Introduction] Conçue de façon classique, la technique a pour but, non de transformer l'homme, mais de faciliter ses tâches : del'outil à la machine, elle lui assure un travail plus aisé, et une production plus importante.

Cependant, ledéveloppement moderne des techniques invite à en modifier la définition : en élaborant progressivement un universartificiel dont l'homme ne peut plus se passer, en bousculant totalement l'ordre naturel, n'est-elle pas désormais enmesure de modifier, non seulement l'environnement, mais bien l'homme lui-même ? Se demander si la technique peutaméliorer l'homme, c'est alors s'interroger nécessairement sur ses capacités dans un tel domaine, mais aussi sur cequi pourrait être en mesure de contester ou d'interdire une telle amélioration.

Car, avant d'approuver cette dernière,il convient sans doute de se demander dans quel but elle pourrait être accomplie. [I.

Les possibilités de la technique moderne] Le développement des techniques a modifié le monde humain.

Non seulement en donnant à l'homme des possibilitésd'action sans commune mesure avec ses propres forces physiques, qui se trouvent multipliées dans des proportionsdifficilement calculables, mais aussi en transformant son environnement.L'environnement humain est intégralement constitué par les résultats de la technique, que ce soit par la proliférationdes constructions (de la hutte à la mégapole contemporaine), par le perfectionnement des moyens de transport, oupar la production d'une multitude d'objets qui sont quotidiennement utilisés.

Mais notre environnement est aussicomposé, au-delà de ces manifestations « culturelles », par notre situation dans la nature.

Or, cette dernière setrouve elle-même transformée en profondeur par une technique dont les effets sont désormais planétaires :restructuration des paysages, modification éventuelle des climats, pollution industrielle, rupture des écosystèmes –depuis quelques dizaines d'années, l'actualité ne cesse de dénoncer les retombées négatives de notre activitétechnique, même si par ailleurs elle entonne les louanges de la technologie de pointe lorsqu'elle semble sans danger.Le développement récent des biotechnologies ajoute aux soucis écologiques de nouvelles interrogations : il est clairqu'avec la procréation assistée, le diagnostic prénatal, la possibilité d'intervenir médicalement ou chirurgicalementsur le foetus, s'ouvrent des perspectives totalement inédites, qui ne vont pas sans ambiguïté.

Les techniquesmédicales ont désormais la capacité d'intervenir sur les personnes elles-mêmes et sur ce qui les définittraditionnellement.

De tels aboutissements inaugurent-ils une ère radicalement neuve, dans laquelle l'homme pourraitêtre « amélioré» ? ou s'agit-il seulement d'une amplification de phénomènes déjà anciens ? [II.

Les améliorations déjà effectuées] D'un certain point de vue, on peut admettre que la technique a déjà amplement amélioré la vie de l'homme, ycompris dans son aspect biologique.

L'amélioration de l'hygiène, le développement de la diététique, les victoiresremportées sur quelques épidémies ou maladies endémiques ont par exemple allongé la moyenne de l'espérance devie, mais aussi provoqué un accroissement de la taille, ou supprimé de nombreux risques de mortalité infantile.D'autre part, il est clair que les changements dans les conditions de la vie quotidienne ont produit des rythmesd'existence, des usages du temps qui n'ont plus rien de commun avec ce qu'ils furent il y a deux ou trois siècles (dumoins dans les sociétés industriellement « développées »).

Ce faisant, c'est bien la mentalité globale qui change :l'individu s'habitue à profiter d'un temps de loisir, mais ses intérêts, ses sentiments, sa vision du monde se modifientaussi en fonction des loisirs qu'il privilégie.On sait combien de telles transformations des habitudes et des mentalités suscitent de discussions : certainsapplaudissent sans restriction les nouveaux mode de spectacle (télévision), d'autres les critiquent et montrent unenostalgie à l'égard des loisirs antérieurs (lecture), jugés plus « enrichissants » ou moins « abrutissants ».

Il en vadésormais de même avec les modes de communication : on peut s'extasier sur l'ouverture à un savoir universel quepropose Internet, ou juger au contraire que la navigation y prend beaucoup de temps pour le peu d'informationseffectivement utiles qu'on en retire.

De même, l'usage des ordinateurs domestiques favorise le travail à domicile, etva développer un commerce ne nécessitant plus de déplacement hors de chez soi : faut-il s'en réjouir, en arguantque l'on aura davantage de temps à consacrer à la vie familiale, ou craindre, à la fois, un dépérissement desrelations sociales et une confusion – en effet nouvelle – entre le temps du travail et le temps privé ? Dans de telsexemples, ce que certains considèrent comme une amélioration des conditions de vie est, d'un point de vuedifférent, considéré comme une détérioration de l'individualité et de ses conditions d'existence.. »

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