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La technique peut-elle améliorer l'homme ?

Publié le 04/02/2004

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technique

Les techniques médicales ont désormais la capacité d'intervenir sur les personnes elles-mêmes et sur ce qui les définit traditionnellement. De tels aboutissements inaugurent-ils une ère radicalement neuve, dans laquelle l'homme pourrait être « amélioré« ? ou s'agit-il seulement d'une amplification de phénomènes déjà anciens ?

[II. Les améliorations déjà effectuées]

D'un certain point de vue, on peut admettre que la technique a déjà amplement amélioré la vie de l'homme, y compris dans son aspect biologique. L'amélioration de l'hygiène, le développement de la diététique, les victoires remportées sur quelques épidémies ou maladies endémiques ont par exemple allongé la moyenne de l'espérance de vie, mais aussi provoqué un accroissement de la taille, ou supprimé de nombreux risques de mortalité infantile. D'autre part, il est clair que les changements dans les conditions de la vie quotidienne ont produit des rythmes d'existence, des usages du temps qui n'ont plus rien de commun avec ce qu'ils furent il y a deux ou trois siècles (du moins dans les sociétés industriellement « développées «). Ce faisant, c'est bien la mentalité globale qui change : l'individu s'habitue à profiter d'un temps de loisir, mais ses intérêts, ses sentiments, sa vision du monde se modifient aussi en fonction des loisirs qu'il privilégie.On sait combien de telles transformations des habitudes et des mentalités suscitent de discussions : certains applaudissent sans restriction les nouveaux mode de spectacle (télévision), d'autres les critiquent et montrent une nostalgie à l'égard des loisirs antérieurs (lecture), jugés plus « enrichissants « ou moins « abrutissants «. Il en va désormais de même avec les modes de communication : on peut s'extasier sur l'ouverture à un savoir universel que propose Internet, ou juger au contraire que la navigation y prend beaucoup de temps pour le peu d'informations effectivement utiles qu'on en retire.

- Le « peut-elle « est ambigu : possibilité ? ou droit ? (Qui, dans ce cas, peut le lui contester ? et au nom de quoi ?) - Question implicite : pourquoi « améliorer « l'homme, en totalité ou dans certains aspects de son existence ? dans quel but ? selon quelles intentions ? Ou encore : que peut-on, de l'homme, vouloir améliorer ? - Trois défauts à éviter : éloge ou critique systématique, de la technique, mais aussi simple alignement d'arguments favorables ou défavorables à la technique.

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« [III.

Au nom de quoi améliorer ?] Il est facile de dénoncer, derrière le développement d'Internet, des intérêts financiers considérables, mais cela a aumoins l'avantage de rappeler que la technique est aussi liée à l'économie : on ne fabrique pas gratuitement denouveaux instruments.

Pas davantage de nouveaux médicaments.

On peut donc se demander si les progrèstechniques – et même dans les cas où ils améliorent clairement les conditions de vie – ne visent pas en prioritél'augmentation du profit.

La machine à laver le linge facilite évidemment le travail de la mère de famille.

Mais lesentreprises qui en fabriquent ont aussi intérêt à en vendre le plus possible – d'où la productionpériodique de modèles « nouveaux », annoncés comme encore plus performants, et une fabrication de moins enmoins résistante.

De ce point de vue, la technique encourage la consommation, l'appropriation interminable d'objetsdevenus nécessaires, et favorise l'aliénation du consommateur moderne, qui consacre, et finalement conçoit, sonexistence nettement plus à « avoir » qu'à « être ».Au-delà, c'est évidemment la dimension politique du processus que l'on peut questionner.

L'histoire du XXe siècle estriche, hélas, en projets qui ont affirmé la possibilité d'améliorer le sort de l'homme, notamment en modifiant sa «nature » : les différents totalitarismes ont eu en commun ce programme.

Qu'il s'agisse du nazisme ou du stalinisme,on constate que les efforts accomplis pour façonner un « homme nouveau », officiellement annoncé comme «supérieur» à l'ancien, se sont soldés par des catastrophes et des millions de morts.

Or certaines techniques ont étémises au service des idéologies en question – et elles n'étaient pas toutes étroitement militaires.

On peut mêmeconsidérer que la nouveauté du totalitarisme, dans ses différentes formules historiques, a consisté en une allianceentre la puissance politique et la technique qui n'avait encore jamais été établie de cette façon.Faut-il considérer que la technique a, dans de tels contextes, été dévoyée ? Rien n'est moins sûr.

Car la technique,en elle-même, est « libre », c'est-à-dire sans visée spécifique ; mais cela a pour conséquence qu'elle est à ladisposition du pouvoir qui pourra s'en emparer et lui fournir une orientation.

On comprend que des chercheurséprouvent quelques inquiétudes lorsqu'ils imaginent comment les possibilités de la biotechnologie pourraient êtreutilisées, pour instaurer un eugénisme à connotation désormais « scientifique » : c'est qu'on devine mal au nom dequelles valeurs il pourrait être décidé qu'un organisme « anormal » n'a pas le droit de vivre – à partir de quel seuilfixer l'« anormalité » ? Et s'il est un jour possible de choisir en cours de grossesse le sexe, la couleur des yeux, oumême l'intelligence d'un futur nouveau-né, qui décidera des choix à effectuer ? [Conclusion] La technique nous apporte continuellement de nouvelles possibilités, dont il est parfois difficile de savoir si ellesconstituent en elles-mêmes un progrès univoque.

Mais lorsque c'est l'homme lui-même, en tant que per-sonne, quise trouve en cause, il est clair que le projet de l'améliorer n'appartient pas à la technique : il dépend de décisionsqui donnent à la technique ses orientations et ses usages.

Il est alors nécessaire de s'interroger sur le fondement deces décisions, l'amélioration de l'homme ne pouvant en aucun cas être considérée comme un projet ayant une valeurabsolue. Demande d'échange de corrigé de hussein MAHMOUD ( [email protected] ). Sujet déposé : La technique peut elle améliorer l'homme ? INTRODUCTION Le mot « technique » vient du grec « tekhnè» qui désigne en grec l'art au sens de savoir faire, l'habileté ou lapossession pratique des procédés pour exécuter telle ou telle chose, la technique est donc l'ensemble de procédésdont la mise en ½uvre permet d'obtenir un résultat déterminé, ces procédés sont fondés sur des connaissancesscientifiques et employés à l'investigation et à la transformation de la nature.

Cependant la technique peut elleaméliorer l'homme ? Cette amélioration peut aussi bien signifier que la vie de l'homme devient plus agréable, quel'homme peut progresser au sens moral et que la technique aide l'homme à être meilleur et plus tolérant.

Deuxparties distinctes se dégagent de cette problématique.

Tout d'abord, la technique peut elle contribuer a. »

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