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« La religion est l'opium du peuple. » Karl Marx, Contribution à la critique de « La Philosophie du droit » de Hegel. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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La religion est une drogue inventée par des hommes pour mieux faire supporter aux autres le poids de l'oppression sociale.




  




Marx (1818-1883) reconnaît, avec Feuerbach, que la critique de la religion est le point de départ de toute critique, mais il reproche à ce dernier sa conception abstraite de l'homme. Feuerbach, en affirmant que l'homme est raison, volonté, bonté manque la réalité de l'homme concret. L’homme n'est pas « une essence abstraite, blottie hors du monde «, il doit être conçu dans son existence réelle, dans « le monde de l'homme «, « l'Etat «, « la société « : « Feuerbach résout l'essence religieuse en essence humaine. Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente à l'individu isolé. Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux « («Thèse VI sur Feuerbach «).

« la fois expression de cette détresse et protestation contre cette détresse.

D'où la formule : « Elle est l'opium dupeuple.

»C'est parce que l'homme est aliéné économiquement, exploité socialement, qu'il réalise de manière fantastique sonessence dans un monde imaginaire.

C'est pourquoi « lutter contre la religion », C'est « indirectement lutter contre cemonde-là dont la religion est l'arôme spirituel ».

Ainsi, à travers la critique de la religion, la critique doit atteindre lasituation réelle de l'homme. « L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel.

Exigerqu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.

Lacritique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

» Supprimer l'illusion religieuse, c'est donc exiger le bonheur réel des hommes.

Dépouiller « les chaînes des fleursimaginaires », c'est du même coup inviter l'homme à rejeter « les chaînes » et cueillir « les fleurs vivantes ».

Plusfondamentalement, détruire les illusions de l'homme, qu'elles soient religieuses ou autres, c'est le rendre à la vraieréalité « pour qu'il pense, agisse, façonne sa réalité comme un homme sans illusions parvenu à l'âge de la raison,pour qu'il gravite autour de lui-même, c'est-à-dire de son soleil réel ».

C'est donc d'une véritable «révolutioncopernicienne » qu'il s'agit : passer de la religion, « soleil illusoire qui gravite autour de l'homme » à l'homme quigravite « autour de lui-même ». La première tâche de la philosophie qui est au service de l'histoire, c'est, certes, de dénoncer « la forme sacrée del'auto-aliénation de l'homme », mais aussi de démasquer « l'auto-aliénation dans ses formes non-sacrées».« La critique du ciel se transforme par là en critique de la terre, la critique de la religion en critique du droit, lacritique de la théologie en critique de la politique.

» Pour Marx, il s'agit donc d'aller plus loin que la simple critique de la religion à laquelle Feuerbach s'arrêtait.

C'est laraison pour laquelle il s'attaque à la philosophie spéculative allemande de l'Etat et du droit - philosophie qui pensel'Etat moderne en faisant abstraction de l'homme réel et qui ne peut satisfaire l'homme que de manière imaginaire,philosophie qui n'est au fond qu'une copie dont l'original est la religion.

C'est la raison pour laquelle il invite lesAllemands, qui, sur un plan politique, « ont pensé ce que les autres peuples ont fait », à aller jusqu'à la critiquepratique du monde réel, c'est-à-dire jusqu'à la transformation révolutionnaire de la société.

D'où la fameuse thèse XIsur Feuerbach. « Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de diverses manières, il faut le transformer ». Dans « L'Idéologie allemande », Marx affirme que le communisme (société sans argent,.

sans classes, sans Etat – quisuppose un plein développement des forces productives) n'est ni « un état qui doit être créé », ni « un idéal surlequel la réalité devra se régler », mais « tout simplement le mouvement réel qui abolit l'état actuel ».

Reste que larévolution d'octobre 1917 a soulevé un immense espoir et que, très vite, le communisme est devenu un idéal et lemarxisme d'une certaine manière, une nouvelle religion où l'homme à pris la place du Dieu de la théologie chrétienne.L'homme communiste, libéré de l'exploitation, du pouvoir étatique; l'homme désaliéné, ayant perdu, en particulier,ses illusions religieuses, est alors devenu l'équivalent de Dieu pour de nombreux intellectuels, et les partiscommunistes se sont mystiquement identifiés au prolétariat rédempteur dans le but avoué de réaliser d'abord, par larévolution, la société sans classes, puis de dominer progressivement la nature par la science et la technique.

Lerésultat, on le connaît.A Marx qui considère la religion comme protestation illusoire contre la misère, on peut opposer la réalité de certainsfaits.

Il y a des prêtres qui s'engagent réellement auprès de ceux qui souffrent et luttent pour transformer leschoses.

La religion n'est pas toujours « opium », elle peut aussi être un facteur de prise de conscience et favoriserles luttes.

On peut songer, en particulier, à la théologie de la libération en Amérique du Sud.

« Le fondement de la critique irréligieuse est celui-ci : l'homme fait la religion, la religion ne fait pas l'homme.

Plusprécisément : la religion est la conscience de soi et de sa valeur de l'homme qui ou bien ne s'est pas encoreconquis lui-même, ou bien s'est déjà perdu à nouveau.

Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait, installé horsdu monde.

L'homme, c'est le monde de l'homme, l'Etat, la société.

Cet Etat, cette société produisent la religion,une conscience du monde à l'envers, parce qu'ils sont un monde à l'envers.

La religion, c'est la théorie généralede ce monde, son compendium encyclopédique, sa logique sous une forme populaire, son point d'honneurspiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, le fondement général de saconsolation et de sa justification.

Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain nepossède pas de réalité vraie.

La lutte contre la religion est donc immédiatement la lutte contre ce monde dont lareligion est l'arôme spirituel. La misère religieuse est tout à la fois l'expression de la misère réelle et la protestation cotre la misère réelle.

Lareligion est le soupir de la créature tourmentée, l'âme d'un monde sans coeur, de même qu'elle est l'esprit desituations dépourvues d'esprit.

Elle est l'opium du peuple.

» MARX. 1) L'homme fait la religion .

Sous forme d'une affirmation nettement désignée (« le fondement est celui-ci ») Marx expose sa thèse : l'homme fait. »

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