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LA QUATRIÈME SATIRE DE JUVÉNAL - Le Turbot de Domitien

Publié le 16/07/2011

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La IVe Satire nous montre Juvénal sous un aspect assez nouveau et nous découvre une forme inédite de son talent. Cette fois, c'est comme peintre d'histoire qu'il s'affirme, dans cette pièce qui est une des plus courtes de tout le recueil, mais aussi l'une des plus vigoureuses.

Il est naturel qu'avec sa forte imagination, avec la richesse des couleurs dont il disposait, Juvénal ait été tenté de peindre à sa façon quelques-uns des épisodes de l'époque féconde en drames politiques qu'il lui avait été donné de vivre.

Il est un de ces tableaux qui n'appartient pas à cette IVe Satire, mais où il a atteint quelques-uns de ses plus puissants effets : c'est celui de la chute de Séjan, en 31 de notre ère. Ce passage est si impressionnant qu'il mérite d'être cité ici en manière d'introduction, ou comme élément de comparaison, au seuil même de la pièce fameuse sur le turbot de Domitien.

« 82QUATRIÈME SATIRE Castra praetoriaoù leprince avait groupé sagarde, jusqu'alors dispersée dans plusieurs casernes de Rome. Le crédit dont iljouissait auprès de Tibère lui valait unprestige immense : ilpassait, après celui-ci,pourlepremier personnage del'Empire ». Quand Tibère se fut retiré dans l'île de Caprée, Séjan, demeuré présentà Rome, semblaitle véri table empereur. La tentation fut trop forte pour lui : il essaya de mettrelamain sur le pouvoir suprême.

Il entraîna à l'adultère la femme de Drusus, filsdeTibère, et fitempoisonner Drusus lui-même. Il nesemble pas, au surplus, que Tibère l'aitsoupçonné de ce dernier crime.

Mais certains rapportslui ouvrirent les yeux sur les menées ambitieuses de son favori.

Il se mit àexpédier de Capréeau Sénat une série de lettres où il soufflait tour àtour le chaud et le froid. Puis une dernière épître arriva, où sous la forme verbeusedu style transparaissait sa volonté de perdre Séjan.

Le Sénat fut tout aise d'obéir sansdélai. Séjan fut jeté en prison et mis à mort.

Son cadavre resta trois jours exposé aux outrages, puis jeté dans le Tibre. Il y eut un grand carnage des complices de la con juration 2. Ses enfants eux-mêmes furent massa crés, sur l'ordre du Sénat.

Safemme n'attendit pas i. L'empressement de laservilité autourde lui est décrit par Tacite, Annales,VI, 8;IV, 74 ; et par Dion Cassius, LVIII, 5.2-2.

Tableau pathétique de cemassacre dansTacite, Ann.,VI,19 et dans Suétone, Tib., 62.. »

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