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LA PERSONNE DE KANT

Publié le 20/03/2011

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L'enfance de Kant : son éducation morale, l'influence piétiste. — Emmanuel Kant naquit à Königsberg le 22 avril 1724 d'une famille bien modeste. Son père était sellier et si peu dans l'aisance que deux des sœurs de Kant furent servantes. Il semble cependant, s'il faut en croire Kant lui-même, que le caractère et la tenue morale de ses parents aient été au-dessus de leur condition. Il paraît avoir hérité de son père, homme d une droiture et d'une franchise remarquables, cette sévérité presque excessive à l'égard de toute altération de la vérité qui est un des traits distinctifs de son caractère. Mais c'est surtout sa mère qui paraît avoir contribué à sa formation morale. Elle était très pieuse, mais d'une piété vivante et profondément morale, avec peu de goût pour les dévotions extérieures et une heureuse disposition à faire de la piété le mobile de la vertu. C'est d'elle que Kant apprit de bonne heure à reconnaîtra la grandeur divine dans le spectacle de la nature, de sorte qu'il lui dut cette admiration dont il devait dire plus tard que son cœur était rempli pour le ciel étoilé au-dessus de sa tête et pour la loi morale au fond de son cœur. Mais le plus grand service qu'elle lui rendit fut de lui faire donner une éducation libérale. Elle le fit entrer en 1752 au Collège Frédéric : c'est là qu'il subit l'influence piétiste.   

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« systématique.

C'est bien ainsi qu'il faut développer et appliquer les principes, bien qu'une critique soit nécessairepour les découvrir et en fixer le vrai sens et l'usage légitime.

Lui-même doit à Wolf ce souci de l'ordre, de la rigueur,de la précision, qui sont les caractères de son génie, nullement primesautier et hasardeux.

Même pour le fond, il abeaucoup gardé de la métaphysique qu'il a reçue de Leibniz par l'intermédiaire de Wolf.

Seulement, les doctrines oules principes qu'il en retient, il les met à une autre place, il leur assigne un autre rôle et une autre valeur : il en faitdes hypothèses, des postulats, des principes régulateurs de la pensée ou de la science, etc...

Mais enfin, quelqueusage qu'il en fasse, c'est selon les formules de Wolf et de Leibniz qu'il sera métaphysicien.

Par là s'explique le motconnu de Th.

Green : les doctrines de Leibniz forment l'atmosphère permanente de l'esprit de Kant.

Surtout ce queKant retient de Wolf, c'est l'attitude rationaliste.

Ce n'est que par principes et non par sentiment que l'on peut jugerdu vrai, du bien, du beau; ce qui ne se laisse pas déduire logiquement n'est qu'une hypothèse, d'ailleurs plus oumoins nécessaire à la vie.

Encore ces hypothèses ne doivent-elles pas se mettre en contradiction avec la raison quien contrôle l'intelligibilité ou la vraisemblance.

Il n'y a de religion acceptable que dans les limites de la raison. La carrière professorale de Kant.

— Kant abandonna donc l'Université vers 1746 et resta précepteur, au service defamilles diverses, jusqu'en 1755.

Mais il visait à entrer dans l'enseignement officiel.

Il obtint la promotion, sorte dedoctorat ou de diplôme de fin d'études, avec une dissertation sur le feu (1755), et l'habilitation, sorte d'agrégationdonnant le droit d'ouvrir des cours libres à l'Université, avec ces deux thèses : Nouvel éclaircissement sur lespremiers principes de la connaissance métaphysique (1755) ; — De l'usage en philosophie de la métaphysique jointeà la géométrie, ou monadologie physique(1756).

Il put donc ouvrir des cours et il professa ainsi pendant quinze ans,à titre privé, avec le plus grand succès.

Ce n'est qu'en 1770 qu'il obtint l'ordinariat, ou la titularisation officielle.C'est à cette occasion qu'il écrivit, comme thèse inaugurale, la célèbre dissertation où s'affirme pour la première foi?la philosophie critique : De mundi sensibilis atque intelligibilis formâ et principiis.

Son succès et sa renommée allèrentcroissant.

On lui offrit une chaire, qu'il refusa, à l'Université de Halle.

II fut, à Königsberg même, membre du Sénatde l'Université (1780), recteur (1786-88), doyen de la Faculté de philosophie et de toute l'Académie (1792).

Il avaitété nommé membre de l'Académie de Berlin en 1786, de l'Académie de Saint-Pétersbourg en 1794 et il fut élu à cellede Vienne en 1798.

Il avait alors, renoncé à l'enseignement (1796). Ce n'est là que sa carrière extérieure : ce qui est plus intéressant, c'est la matière et L'esprit de son enseignement. Il professait officiellement la métaphysique et la logique, mais il y joignait toutes sortes de matières plus concrètes.Nous avons sur le contenu véritable de son enseignement un témoignage bien suggestif dans l'un des programmesde ses cours : Avertissement d'Emmanuel Kant sur l'ensemble de ses leçons pendant le semestre d'hiver 1765-1766.Il faut donner, dit-il, aux jeunes gens la connaissance du réel dans toute sa variété ; il leur faut des idées précisessur le monde où ils doivent vivre, pour devenir des hommes intelligents et avisés, et non des pédants.

D'ailleurs, aupoint de vue même de la pure culture, il faut bien donner une matière et une base à la recherche philosophique desprincipes.

C'est pourquoi, sous le titre général de métaphysique, Kant traitera d'abord des corps bruts et des êtresvivants (physique, psychologie empirique et zoologie), pour ne passer qu'ensuite à l'ontologie, ou détermination desprincipes abstraits et généraux de toute réalité, d'où il s'élèvera au supra-sensible, d'abord à l'âme, comme sujetprofond de la vie morale, et de là à la considération de Dieu, principe premier du monde et de l'homme.

Sous le titrede logique, il traitera sans doute des règles de l'entendement (logique formelle), mais il y joindra l'étude des règlesdu goût : son sujet est en somme le bon usage des facultés théoriques de l'esprit.

De la façon dont il entend lamorale, Kant ne dit rien de bien précis; mais il est remarquable qu'il se propose de compléter son cours par lagéographie physique dans laquelle il comprend l'étude descriptive du monde terrestre tout entier, les trois règnes,l'homme avec la diversité des races, et les nations avec les causes naturelles de leur formation et de leurdéveloppement.

En somme, rien de moins abstrait et quintessencié que l'enseignement de Kant. Quant à l'esprit ou à la forme de cet enseignement, il faut rappeler que l'usage était alors de commenter un manuelconnu.

Kant suivait Baumgarten pour la métaphysique et la morale et Meier pour la logique ; mais il nous avertit lui-même qu'il ne s'astreint pas à reproduire la pensée de ces auteurs, qu'il prend sur lui de les rectifier et d'y ajouter.En effet, ses leçons, dont nous avons conservé quelques-unes, sont assez personnelles, c'est-à-dire libres à l'égarddu texte qu'il est censé suivre.

De savoir maintenant si Kant y va jusqu'au bout de sa pensée, et si ses leçons sonttout à fait d'accord avec ses ouvrages, — je dis naturellement ceux de la même époque, — ce serait une question,si Kant n'avait pris soin de nous dire qu'il y a une grande différence entre l'usage public ou officiel de la parole et sonusage privé, et que le premier requiert beaucoup de prudence et de modestie ou même le sacrifice de ses opinionspersonnelles en ce qu'elles ont de trop éloigné de la pensée commune. L'homme privé : son caractère et ses mœurs.

— La légende s'est emparée du caractère de Kant et l'a pousséquelque peu au ridicule.

Deux traits semblent le définir : une austérité intransigeante en matière de morale, et lamanie de la règle dans l'organisation matérielle de la vie. Certes Kant voulait que sa vie fût réglée et tout chez lui était calculé une fois pour toutes : le programme de sesjournées, la quantité de ses aliments, la durée de son sommeil, la façon de s'asseoir au travail, la manière de lesuspendre, etc.

11 n'est pas douteux non plus que sa morale soit sévère : la moralité lui paraît la seule chosenécessaire, en quoi il semble exclure tout ce qui fait l'agrément de la vie ; et il veut que, dans la vertu même, on sesoumette à la règle sans enthousiasme, avec une froide obéissance, en quoi il semble exclure tout ce qui fait labeauté de la vie. Mais il faut bien voir ce que cela signifie.

La réglementation minutieuse à laquelle Kant soumettait tous ses actesn'était nullement une manie de célibataire esclave de ses habitudes, mais une précaution indispensable contre la. »

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