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La pensée mythique a-t-elle encore une place, joue-t-elle encore un rôle dans nos sociétés modernes ? Si oui, en quel(s) sens et pourquoi ?

Publié le 12/03/2009

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N'y a-t-il pas des résidus mythiques dans nos sociétés actuelles? Mais, plus encore,  la science n'a-t-elle pas une fonction  proprement mythique ? Est-ce que l'on peut vivre sans mythes?  

L'explication mythique et l'explication scientifique: la raison chasse-t-elle le mythe ?                     

Dans la civilisation antique, la pensée mythique avait plusieurs fonctions. Elle fournissait aux hommes une explication du monde à l'aide d' histoires fantastiques mettant en scène héros et divinités. Cela ne relevait pas du simple folklore, dans toutes les sociétés "primitives" la pensée mythique avait un rôle fondamental. Le mythe, en effet, donne un sens à l'environnement des hommes et confère à un ensembled'individus des valeurs communes, des croyances communes. Il a donc à la fois un rôle de socialisation et d'explication.

  • I) Les mythes jouent encore un rôle dans nos sociétés.

a) Le moindre fait divers est mythique ! b) La publicité joue sur les mythes ancestraux de l'inconscient collectif. c) Un besoin de mythes inhérent à la nature humaine.

II) Les mythes ne jouent plus aucun rôle dans nos sociétés.

a) Le logos a remplacé le muthos. b) Les mythes sont victimes du progrès. D'un désenchantement du monde. c) Les mythes modernes sont inopérants.

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« "primitives" la pensée mythique avait un rôle fondamental.

Le mythe, eneffet, donne un sens à l'environnement des hommes et confère à unensembled'individus des valeurs communes, des croyances communes.

Ila donc à la fois un rôle de socialisation et d'explication.

Mircea Eliadeécrit: « Le mythe raconte une histoire sacrée ; il relate un événement qui a eu lieu dans le temps primordial, le temps fabuleux descommencements.

Autrement dit, le mythe raconte comment, grâceaux exploits des Êtres Surnaturels, une réalité est venue àl'existence ...

C'est donc toujours le récit d'une création : onrapporte comment quelque chose a été produit, a commencé à être». b) C'est peut être ce second rôle du mythe que la penséescientifique a pu prendre en charge à sa place.

Mais la science neprocède pas de la même façon que le mythe, même si, en quelquesorte, elle touche au même domaine.

Il s'agit, en effet, toujoursd'expliquer le monde, mais cela se fait selon une toute autre méthode:la méthode démonstrative et non plus narrative.

Mais il ne faut pascroire pour autant que d'un côté le mythe serait un mensonge et lascience la vérité.

L'histoire des sciences nous apprend que des théoriesscientifiques qui ont pu faire consensus dans la communauté scientifiqueont été falsifiées.

De plus, la science procède par hypothèses, hypothèses qui sont en elles-mêmes invérifiables.

c) Ainsi, le besoin de connaissance sur son propreenvironnement, que la science comme le mythe doit satisfaire, n'est pasle produit du seul désir de vérité de l'homme, mais aussi, du besoind'en avoir une explication "satisfaisante".

Or, peut -être que lamodernité est un âge qui ne se satisfait plus des narrations mythiquesparce qu'elles sont irrationnelles, mais qui croit à la véracité desexplications hypothétiques de la science, alors même que lesscientifiques reconnaissent aujourd'hui ce caractère hyptothétique.

C.Levi Strauss écrit dans Anthropologie structurale : "Peut-être découvrirons-nous un jour que la même logique est à l'oeuvredans la pensée mythique et dans la pensée scientifique, et quel'homme a toujours pensé aussi bien. " De sorte que la croyance en la science, incarnée par exemplepar le positivisme de la fin du XIXème siècle témoigne d'une fonctionmythique de la science.

Même si le positivisme prétendait exclure toute représentation mythique.

2.Les mythes modernes.

a) La croyance en la science peut donner lieu à une véritable foi: foi du progrès humain, foi qu'un jour nous connaîtrons lavérité du monde.

Or, la science, comme nous venons de le voir, ne doitpas procéder par dogme mais par hypothèses.La science peut-ellealors satisfaire le besoin de connaissance du monde? Il y a en réalitéune grande distinction entre la façon dont la science se pratique etcomment elle est reçue.

Nous croyons en ce que la science nous dit,alors qu'un des objets de la science est de réfuter.

C'est pourquoi lascience en tant que telle ne peut prendre la place du mythe, elle n'a passon caractère dogmatique et durable.

b) De plus, que dire sur la seconde fonction de la penséemythique, à savoir les croyances communes d'un peuple? Ne parle-t-on pas aujoud'hui par exemple du mythe du bonheur, n'y a-t-il pas unmythe de la santé, un mythe du travail de l'effort? A-t-on raison. »

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