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La liberté est-elle une somme de libertés ?

Publié le 30/09/2005

Extrait du document

Cela impliquerait donc que la liberté soit quelque chose de partiel, car il y aurait des circonstances dans lesquelles on serait libre, et d'autres dans lesquelles on ne le serait pas. b) Mais l'idée de liberté n'admet pas celle de proportion et il n'y a pas de gradation dans la liberté. La liberté fonctionne sur un mode binaire : soit on est libre, soit on n'est pas libre, mais en aucun cas on ne pourrait être « à moitié libre ». Il n'existe que deux options, et de la même manière que quelque chose est soit vrai, soit faux, l'individu est soit libre, soit privé de liberté. Si l'on définit la liberté comme « la capacité de faire ce que l'on veut », alors il est absurde de soutenir que l'on est « à moitié libre », car cela reviendrait à être « à moitié capable de faire ce que l'on veut », mais si on l'est à moitié, on ne l'est toujours pas, et par conséquent cela revient à n'être pas libre du tout. Ainsi que l'écrivait Sartre dans L'Être et le Néant : « L'homme ne saurait être tantôt libre et tantôt esclave : il est tout entier et toujours libre ou il n'est pas. »   Transition : Cependant, si tel est le cas, ne faut-il pas considérer qu'on n'est jamais libre ?   La liberté en soi n'existe pas, seul existe la liberté de faire quelque chose.   a) Si la liberté devait toujours être une liberté entière, alors il semble bien que nous ne serions jamais libres, parce qu'il y a toujours un moment où quelque chose nous empêche de faire ce que l'on veut, que ce soit autrui ou bien de pures contraintes naturelles, comme la loi de la pesanteur. En fait, il faut accepter que la liberté en soi n'existe pas, et que de ce point de vue, nous ne sommes jamais libres.

Analyse du sujet :

Liberté : On essaye souvent de définir la liberté négativement, comme une absence de contrainte mais on peut aussi la considérer positivement, comme constituant l’état de celui qui fait ce qu’il veut. La liberté pourrait alors être vue comme la capacité à réaliser ses désirs, toutefois, nous remarquons bien que quelqu’un qui cède à ses moindres désirs ne nous paraît pas libre : serait plutôt libre celui qui choisit entre ses désirs et opte pour celui qui lui paraît le plus sage. Dans la liberté intervient donc l’idée de choix : on est libre quand on est capable de choisir, mais se pose alors la question de savoir sur quoi se fonde ce choix ? La tradition philosophique accorde généralement la préséance à la raison : serait libre celui qui se déciderait toujours suivant des motifs rationnels, celui qui, ayant pesé le pour et le contre, opterait pour la raison et résisterait à l’influence de ses passions. Mais choisir la raison contre la passion, c’est également choisir de s’inscrire avec harmonie dans le monde plutôt que sous le joug chaotique des passions, car c’est souscrire aux exigences de la nécessité naturelle plutôt que de prendre ses désirs pour la réalité. La liberté consisterait alors à avoir la sagesse de changer ses désirs plutôt que de changer le monde. L’homme libre serait alors celui qui adopte une attitude active, qui participe au cours des choses au lieu de subir la situation.

 

 

Problématisation :

Si la liberté était une somme de libertés, alors, il faudrait considérer que l’on est libre de temps en temps, et esclave à d’autres moments. Mais peut-on vraiment penser que la liberté soit quelque chose de temporaire, n’est-ce pas plutôt un état général ? Toutefois, comment définir la liberté sinon par les actions libres que l’individu peut entreprendre ? On sent sa liberté quand on est « libre de faire quelque chose «, et ces différentes actions où l’on est libre peuvent bien être additionnées. Peut-être faut-il revoir la définition de la liberté pour ne pas se perdre dans ce paradoxe ?

 

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