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LA LANGUE FRANÇAISE DANS LA SOCIÉTÉ RUSSE AUX XVIII ET XIX SIÈCLES

Publié le 16/08/2012

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Les nobles russes de la fin de XVIII siècle et de XIX siècle entier doivent leur maîtrise de la langue française au fait qu’ils avaient les précepteurs ou gouverneurs français, qui leur donnaient l’enseignement a domicile à la française. C’est dans les années 1730-1740 que les Français sont introduits dans les maisons de la grande noblesse russe. Quand même ceux qu’on appelait les Français étaient les habitants d’Alsace, Lorraine ou Suisse et appartenaient a deux cultures en même temps : francophone et germanophone. Précepteur ou enseignant était une profession la plus répandue parmi les Français en Russie. Si aux Universités il y avaient beaucoup d’Allemands, l’enseignement à domicile était sans doute français. Selon certaines données pendant une période de la gallomanie en Russie il y avait a peu près 2500 Français[3] et cinq fois plus d’Allemands. Quand même il y avait de plus en plus grande demande des enseignants Français, d’où vient un phénomène suivant : beaucoup de précepteurs, ayant évidemment des compétences linguistiques, n’avaient pas de compétences didactiques, c’étaient les Français de divers métiers (coiffeurs, cuisiniers, valet ou même paysans) qui sont vite devenus enseignants sans aucune préparation.  Plusieurs voyageurs français se rendaient compte de l’imperfection des enseignants qui représentaient leur nation. Dans la littérature russe de cette époque le précepteur français est un personnage qu’on tourne toujours à ridicule.  En même temps il y a des exemples des précepteurs français sérieux et instruits : Charles-Gilbert Romme, précepteur du compte Pavel Stroganov, Monsieur Baudry qui enseignait aux enfants du compte Saltykov, un Suisse Frédéric-César Laharpe, précepteur de l’empereur Alexandre I, Montfort, gouverneur du poète et l’écrivain Alexandre Pouchkine. Mais ils étaient plutôt les exceptions parmi tous les précepteurs.

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« qui enseignait aux enfants du compte Saltykov, un Suisse Frédéric-César Laharpe, précepteur de l'empereur Alexandre I, Montfort, gouverneur du poète et l'écrivainAlexandre Pouchkine.

Mais ils étaient plutôt les exceptions parmi tous les précepteurs.Quand même vers la fin du XVIII siècle la situation a changé vers le mieux, parce que après la Grande Révolution Française non seulement des aventuriers mais debons spécialistes ont émigré en Russie.

De plus les pensionnats étrangers ouvert en Russie ont fait concurrence aux précepteurs.

Ainsi les parents des petits noblessont devenus plus exigeants par rapport aux précepteurs de leurs enfants.

L'oukase de 1757 qui a établi le contrôle sur la sphère de l'enseignement privé a aussi jouésa rôle, bien que pas très importante: nous l'examinerons plus précisément dans la partie suivante.L'apprentissage des langues étrangères était un aspect le plus important de l'enseignement à domicile Le français était la langue la plus importante.

Les enfants desfamilles nobles commençaient à apprendre la langue française très tôt par la communication avec un locuteur natif.

Ces acquis étaient assurés par la lecture et plustard par l'écriture en français, par les traductions et l'apprentissage par coeur.

Les enfants apprenaient français presque chaque jour pendant plusieurs heures.

Cetteméthode d'apprentissage de la langue était assez pénible aux enfants : il devaient apprendre par coeur ce qu'ils ne comprenaient pas.

Leur enseignants par contre nepouvaient rien expliquer en russe parce qu'ils ne le parlaient pas.Non seulement les précepteurs mais les parents aussi parlaient les langues étrangères à leurs enfants.

Dans les familles nobles il y avaient des jours où les enfants nedevaient parler que français ou qu'allemand.Ainsi les nobles russes maîtrisaient parfaitement la langue française grâce a l'enfoncement au milieu linguistique.

De plus ils avaient la possibilité de voyager al'étranger de quoi nous parlerons dans une des parties suivantes.2.2.

Les écoles étrangères en RussieAinsi comme nous avons déjà vu l'enseignement des enfants des familles nobles se faisait à domicile.

Même avec l'apparition des institutions scolaires pour les noblesla noblesse hésitait à confier ses enfants au gymnase académique ainsi que plus tard a l'université de Moscou.

Les premiers pensionnats étrangers ont été ouverts enRussie sous le règne d'Élisabeth.

La première description détaillée d'un pensionnat étranger privé date de la fin des années 1740s.

Elle a apparu dans les mémoires del'écrivain et scientifique russe Andrej Bolotov, qui faisait ses études au pensionnat du Français Daniel Feray, a Saint-Pétersbourg.

Plusieurs pensionnats étaient tenuspar des professeurs de l'université, tels que Chadin, Baudoin, Wille, etc.

Au milieu du XVIII siècle la sphère de l'éducation privée était totalement en dehors ducontrôle du gouvernement qui n'avait pas la moindre idée du nombre de précepteurs et d'écoles privées, ni du contenu des enseignements ainsi que du niveau decompétence des professeurs.Dans la partie précédante nous avons vu que les parmi les précepteurs il y avait des gens d'origine différente et la seule chose qui leur permettait devenir lesenseignante était leur compétence de la langue française (ou autre langue étrangère) en tant que leur langue maternelle.

Ce phénomène s'agit aussi de plusieursmaîtres des pensionnats étrangers.Le contrôle sur la sphère de l'enseignement privé a été établi en 1757, quand l'oukase de première importance a imposé de faire subir un examen a tous lesenseignants à domicile et aux maîtres des pensionnats.

Ceux qui engageaient des précepteurs sans attestation de réussite a cet examen, comme ceux qui ouvraient despensionnats sans avoir cette même attestation, devenaient passibles de sanction (des amendes ou même une reconduite hors des frontières de l'empire).A Saint-Pétersbourg, l'examen se passait à l'Académie des sciences, alors qu'à Moscou, il était du ressort de l'Université.

Le maître de pensionnat ou le professeurcandidat a l'examen s'adressait par lettre à ces institutions et demandait à passer les épreuves.

Ces lettres fournissaient parfois des renseignements sur le candidat,mais plus souvent elles représentaient une forme de « credo pédagogique ».

Le candidat indiquait dans quelles matières il souhaitait être examiné.

Les professeurs del'Académie ou de l'Université de Moscou examinaient le postulant, chacun donnait son avis à la commission qui prenait sa décision et délivrait l'attestation.

Lacommission se contentait de souligner les lacunes du candidat dans la matière choisie, sa capacité ou son incapacité à enseigner la langue « selon les principes », c'est-a-dire avec explication des règles grammaticales.

A cet égard on peut citer l'histoire ridicule et possiblement fictive racontée par le slaviste Oman: un des candidatsest venu à l'entretien et on lui a demandé de parler sur les modes du français (en tant que terme linguistique).

Il a répondu qu'il n'était pas en France depuis 15 ans,pendant lesquels la mode avait changé plusieurs fois et ne pouvait rien dire.[4] En général l'obligation de se soumettre à l'examen n'était pas pénible aux candidats.En fait pas tous les précepteurs ou maîtres des pensionnats venaient a l'examen malgré l'oukase.

Mais en tout cas la commission ne refusait l'attestation pratiquementa personne, quel que fût le niveau du candidat; il y avait aussi un manque patent de suivi de la part des autorités, et de fait l'oukase est tombé vite dans l'oubli.Selon les données dans la deuxième moitié du XVIII siècle seulement, on comptait près de 90 écoles privées différentes a Saint-Pétersbourg (en réalité elles sont sansaucun doute plus nombreuses), dont un tiers environ ont été ouvertes par des émigrants francophones.[5] Il y avait aussi un nombre considérable des pensionnatstenus par les allemands.

Beaucoup d'entre eux se fermaient aussi vite après quelques années, voire de quelques mois.

Les pensionnats français étaient ouvertespendant la période relativement longue.

A Moscou, une dizaine d'établissements français fonctionnaient pendant cinq ans ou plus, alors que, parmi les autrespensionnats, seulement quatre ou cinq subsistaient aussi longtemps.2.3.

Les aspects didactiques de l'enseignement des langues dans les écoles étrangères en RussieBien qu'on enseignât des matières différentes dans les pensionnats étrangers, on attribuait la plus grande attention a l'enseignement des langues.

Sauf la langue russeon enseignait normalement telles langues étrangères que le français et l'allemand.

L'italien, l'anglais et le latin ne faisait que des rares apparitions.

Mais parmi lefrançais et l'allemand le statut plus important du français est évident.

Par exemple dans sa lettre adressée a l'Académie des sciences le maître de pensionnat de Saint-Pétersbourg le Français François-Eloi Saucerotte cite les langues enseignées chez lui, mais c'est seulement pour le français qu'il énumère les aspects didactiques, ceuxsur lesquels porte son enseignement: la prononciation, la grammaire (« les principes »), le style, mais aussi le « goût » de la langue, sa « pureté » et « délicatesse »,son « génie », etc.

Il va jusqu'à citer les professions pour lesquelles la connaissance du français écrit et parlé est indispensable : les Secrétaires employes soit auprès deses Ambassadeurs, ou Envoyés dans les Cours étrangères, soit auprès de ses Ministres particuliers.La qualité de l'enseignement était mieux dans les établissements français que dans les établissements allemands.

Ça concerne premièrement l'enseignement dufrançais, parce que les matières du cycle général comme l'arithmétique, la géographie et l'histoire n'étaient pas les points forts des établissements français.

Mais lefrançais y était mieux enseigné, et a cet égard leur réputation se maintenait tout au long des siècles.Au niveau de la didactique l'apprentissage du français était divisée en trois stades: d'abord la lecture et l'écriture, puis les « principes », c'est-à-dire la grammaire, etenfin le « style », la stade la plus difficile, qu'on enseignait plus rarement.

C'était une méthode classique qui était a la base de la plupart des « manuels ».

Ainsi, lesélèves commençaient par la lecture et l'écriture.

Voici, par exemple, comment on apprenait a lire (a Saint-Pétersbourg en 1784) au pensionnat de Iohann HermanKnirim : « Il écrit au tableau en lettres capitales des sentences morales ou plus légères et amusantes en russe, allemand et français, ainsi que des syllabes séparées, lesenfants les assemblent et les lisent ensemble jusqu'à ce qu'ils puissent lire facilement et presque par coeur »[6].

Puis les élèves apprenaient la grammaire.

On leurdonnait ensuite des exercices de traduction et on leur « montrait le style ».Voilà ce que témoigne l'écrivain et scientifique russe Andrej Bolotov qui a fait ces études dans le pensionnat du Français Daniel Feray, a Saint-Pétersbourg : « Notreapprentissage consistait surtout en traductions du russe vers le français des fables d'Esope et des journaux russes, et cette méthode n'est pas mauvaise : de cette façon,nous apprenions toujours mieux la langue française, et en traduisant les journaux, nous connaissions les styles politique et historique, ainsi que les noms des pays etdes villes du monde »[7].

Les méthodes d'enseignement dans le pensionnat de Daniel Feray étaient ainsi communes pour ce temps-là et pour les établissementspareils.

Les fables d'Esope étaient aussi utilisées dans d'autres pays pour l'enseignement du français.

Feray n'avait apparemment pas de « manuel » et utilisait ce qu'ilavait sous la main : des journaux, ainsi que des oeuvres littéraires accessibles.

Dans les dix années qui vont suivre, le matériel pédagogique changeraconsidérablement.Les premiers manuels de français destinés spécialement aux apprenants russes ont apparu en Russie dans les années 1730s, mais se sont développés considérablementvers les années 1760s.

Les auteurs des grammaires « originales » pour les russophones éditées en Russie étaient souvent russes : Vasilij Bunin, Martyn Sokolovskij,Vasilij Protopopov, Ivan Astahov, mais quelques-uns sont des étrangers venus en Russie: Delaval, G.

Gautier, J.-F.

Fabian, l'abbé Moisan.Quand même on utilisaitcette littérature très peu dans les pensionnats et les outils pour l'apprentissage du français y restaient, en général, les mêmes que dans le reste de l'Europe : les livres deRestaut, de Des Pepliers, la Grammaire des dames, le Magasin des enfants de Mme Leprince, de Beaumont et Télémaque, la Bible traduite en différentes langues.Il faut aussi préciser qu'à l'origine l'enseignement du français en Russie se faisait en allemand car les premiers enseignants de français étaient souvent germanophones.. »

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