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La gestion de l'eau

Publié le 30/12/2018

Extrait du document

UN ÉLÉMENT PRIMORDIAL ET RARE
L’eau recouvrant
les trois quarts
de sa surface,
on qualifie
souvent
la Terre
 
de « planète bleue ». Toutefois, l'essentiel de l'eau présente sur Terre est salée et l'eau douce est inégalement répartie entre les différents pays ou régions du globe. À mesure que la population mondiale augmente, les besoins en eau douce de l'humanité croissent. Aussi la gestion de l'eau constitue-t-elle un des grands enjeux du xxi' siècle.
LES FORMES DE L'EAU
L'eau, source de la vie
 
• Dans le système solaire, l’eau est présente sous forme de glace : dans la queue des comètes, dans les météorites, sur la Lune, sur Charon, un satellite de Pluton, ou Europe, un satellite de Jupiter. Mais elle ne joue nulle part un rôle comparable
 
à celui qu’elle tient sur Terre où elle est l'élément primordial dont toute vie découle, animale ou végétale. La Terre est la seule planète du système solaire comprenant de l'eau liquide.
 
■ L'eau se forme à partir de deux atomes d'hydrogène et d'un atome d'oxygène, sous certaines conditions : quantités suffisantes d'oxygène et d'hydrogène, température et rayonnement ultraviolet modérés. Ces conditions sont difficiles à réunir : par exemple, l'Univers comprend 90 % d'hydrogène pour 0,1 % d'oxygène.
 
• Il y a plusieurs milliards d'années, l'eau recouvrait la quasi-totalité
 
du globe. Au sein de cette eau se sont formées les premières cellules qui sont à l'origine de tous les organismes vivants.
Les propriétés de l'eau
 
• L'eau possède des propriétés physiques originales qui résultent de sa composition et de la façon dont ses molécules se lient entre elles. On peut ainsi la trouver sous trois formes : liquide, solide ou gazeuse. C'est cette disposition de l'eau, sous l'action de l'énergie solaire, à passer d'un état à l'autre qui l'entraîne dans son cycle.
 
• L'eau est sans cesse en mouvement se renouvelant par un va-et-vient continuel entre l'atmosphère,
 
le sol et les océans qui détermine les données du climat terrestre.
LE CYCLE DE l'eau
 
• Il comporte quatre étapes. L'évaporation. Chauffée par l'énergie solaire, l’eau de surface s'évapore et monte dans l'atmosphère. Les plantes absorbent l'humidité du sol et
 
des eaux souterraines et en libèrent une partie dans l'atmosphère par un processus dit de « transpiration ». La condensation. Au contact des couches d'air froid de l'atmosphère, la vapeur d'eau se condense en minuscules gouttelettes et en cristaux de glace qui se rassemblent pour former des nuages.
 
Les précipitations. L'eau condensée retombe sous forme de pluie, de neige ou de grêle.
 
Le ruissellement. La plus grande partie de l'eau tombe directement dans les océans, ou les lacs.
 
Le reste s'infiltre dans le sol (pour former des nappes souterraines qui donnent naissance à des sources) ou ruisselle pour aller grossir les cours d'eau qui, à leur tour, vont alimenter les océans.
 
• Le cycle de l'eau est lent dans les océans, où une goutte d'eau reste en moyenne 2 500 ans, et dans les eaux souterraines, où elle se maintient 1 400 ans en moyenne. Il est rapide à la surface du sol : une goutte d'eau demeure en moyenne 16 jours dans une rivière et 8 jours dans l'air. Dans une cellule vivante, elle ne transite que quelques heures.
 
• 60 % de l'eau de pluie s'évapore à nouveau, 15 % ruisselle et rejoint les cours d'eau, les mers et les océans et 25 % s'infiltre et alimente nappes et rivières souterraines.
 
• Sur les terres, il pleut 110 000 km3 (30 000 km3 sur l'Asie, 27 000 km3 sur l'Amérique du Sud, 20 000 km3 sur l’Afrique, 17 000 km3 sur l'Amérique du Nord, 9 000 km3 sur l'Europe et 7 000 km3 sur l'Océanie). 70 000 km3 s'évaporent ou s'infiltrent, le reste forme les 40 000 km3
 
qui rejoignent les océans. Il tombe moins d'eau sous forme de pluie sur les océans (390 000 km3 par an) qu'il ne s'en évapore (430 000 km3). L'équilibre est maintenu par les 40 000 km3 fournis par les fleuves.
LES BESOINS EN EAU
Une consommation en hausse
 
• Au xxe siècle, la consommation d'eau douce dans le monde a été multipliée par sept. Trois raisons expliquent cela.
 
- La population a triplé depuis
 
le début du siècle, pour atteindre aujourd'hui près de 6 milliards d'individus. Au rythme actuel, elle devrait dépasser les 8 milliards en 2025 et pourrait doubler d'ici à la fin du xxie siècle.
 
- La demande en eau de chaque habitant pour son bien-être et sa santé a augmenté. Dans le monde, les prélèvements d'eau ont été multipliés par plus de sept entre 1900 et 1995, soit un rythme de croissance plus
 
de deux fois supérieur à celui de la population.
 
- Les prélèvements de l'agriculture ont augmenté au cours des dernières décennies jusqu'à représenter les trois quarts de la consommation. Les prélèvements d'eau destinés à l’irrigation ont progressé de plus de 60 % depuis 1960 et représentent, au niveau mondial, 70 % du total des prélèvements. Au cours du xxe siècle, la surface des terres irriguées a été multipliée par cinq dans le monde. Ce développement
 
de l'irrigation est directement lié à la croissance démographique, notamment en Asie où elle entraîne un développement de la riziculture.
 
• D'autres facteurs influent sur la consommation d'eau, tels l'urbanisation et le niveau de développement.
 
Ainsi, la consommation d'eau par jour et par habitant, hors besoins agricoles, s'élève à 300 litres aux États-Unis, 100 à 200 litres en Europe (137 en France), pour seulement quelques litres dans certains pays du tiers monde.
 
• Pendant ce temps, la quantité d'eau douce gratuite et de bonne qualité
 
a beaucoup diminué, la ressource s'étant partout dégradée en raison de pollutions de toutes sortes.


« En France, on dénombrait environ 20 000 moulins au début du XVIII' siècle et, lorsque la machine à vapeur se développa, l'Europe comptait quelque 500 000 moulins.

UNE RÉPARTITION INÉGALE • La répartition de l'eau sur la Terre est inégale.

C'est pourquoi, bien qu'il y ait globalement assez d'eau pour tous les habitants de la Terre, certaines parties du monde, particulièrement en Afrique, manquent d'eau.

• En rapportant l'ensemble des besoins en eau à la population totale, on estime à 500 m' les besoins annuels moyens en eau, par habitant, tous usages confondus.

• Les pays désertiques comme l'Égypte (43 m'de ressources en eau/personne/ an), la Mauritanie {163 m'), le Niger {346 m') et Djibouti {472 m') sont en déficit.

À J'inverse, des pays comme Je Gabon {140 171 m'), Je Canada {94 373 m'), le Congo {78 668 m'), la Guinée équatoriale {69 767 m') et Je Laos {50 392 m') possèdent d'importantes disponibilités en eau.

• Dix pays (Brésil, Chine, Russie, Canada ...

) se partagent 60% des précipitations.

À lui seul, le bassin de l'Amazone en reçoit 15% pour 0,3 % de la population mondiale.

• De nombreuses régions des latitudes moyennes de l'hémisphère Nord, Je Moyen-Orient, l'Afrique, l'Asie-voire Je sud des États-Unis -vivent déjà en état de« stress hydrique», c'est-à-dire que la demande en eau y est supérieure à la quantité d'eau disponible.

Un pays peut être considéré comme subissant un stress hydrique s'il prélève plus de 20 % de ses ressources disponibles et renouvelables en eau.

Selon cette définition, 36 pays dans Je monde connaissaient un stress hydrique en 1998.

À moins de 10 %, il n'y a pas de danger de pénurie.

Au-delà de 40 %, Je stress hydrique est considéré comme élevé : il y a pénurie et il faut faire appel à d'autres types d'approvisionnement • À l'inégalité de la répartition vient s'ajouter une surexploitation aux effets désastreux.

On a vu les rives de la mer d'Aral reculer de 60 kilomètres, parce que l'eau des fleuves Amou-Daria et Syr-Daria qui l'alimentent était détournée à 95 % pour irriguer le riz et Je coton d'Asie centrale.

En Égypte, Je barrage d'Assouan a créé une réserve de 15 000 km', mais il bloque les limons fertilisants et 12% du débit du Nil s'y évapore en pure perte.

En Libye, la « Grande rivière artificielle » {4 500 kilomètres de canalisations) permettra de ravitailler la capitale et d'irriguer les régions désertiques, mais en pompant à grande profondeur, dans la nappe fossile des grès de Nubie qui a mis des siècles à se constituer.

EAu DOUCE, EAU POTABLE • Avoir accès à l'eau douce ne suffit pas.

Encore faut-il qu'elle soit potable pour être consommée par les êtres humains.

Or celle-ci, telle qu'elle est définie par les exigences actuelles, ne se rencontre quasiment plus à l'état naturel.

li faut donc pour en obtenir, transformer une eau brute, prélevée dans une rivière, un lac ou une nappe souterraine.

• Dans certaines régions, les eaux brutes proviennent des captages de rivières.

Mais généralement, ce sont les nappes aquifères qui sont sollicitées.

Celles-ci sont constituées de roches saturées par les eaux de pluie infiltrées.

Agissant comme des éponges, elles alimentent les puits et les sources.

Les nappes libres communiquent avec la surface ; les nappes captives sont prises en sandwich entre deux couches géologiques imperméables.

• En France, l'eau d'origine souterraine fournit 60% de J'eau potable et l'eau de surface 40 %.

Le pays compte 6 500 nappes aquifères.

Celle du Bassin parisien couvre 75 ooo km' et contient 400 milliards de m' d'eau - Je cinquième de toutes les eaux souterraines du pays.

t:eau destinée à la consommation humaine doit répondre à de nombreux critères : des critères de santé publique et des critères de confort et de plaisir.

• Dans un rapport publié en 1995, la Banque mondiale estimait que 80 pays, représentant 40 % de la population mondiale, souffraient déjà de pénuries d'eau.

Actuellement, 1,1 milliard de personnes sont privées d'eau potable.

Dans certains pays -Cambodge, Tchad, Éthiopie, Mauritanie, Afghanistan, Oman -, moins de 40% de la population a accès à l'eau potable.

LA POLLUTION DE l'EAU La pollution se définit comme la dégradation d'un milieu naturel par introduction d'un polluant.

La pollution des ressources en eau peut avoir de multiples origines, consécutives aux activités humaines, qu'il s'agisse des pollutions domestiques et urbaines, industrielles ou agricoles.

Mais il existe aussi des pollutions « naturelles» de l'eau, qui rendent celle-ci impropre à la consommation par l'homme.

• Dans l'histoire, les pollutions causées par l'homme relèvent essentiellement des pollutions chimiques.

Aujourd'hui, s'y ajouteraient d'importantes LES BESOINS EN EAU UNE CONSOMMATION EN HAUSSE • Au xx• siècle, la consommation d'eau douce dans le monde a été multipliée par sept.

Trois raisons expliquent cela.

- La population a triplé depuis le début du siècle, pour atteindre aujourd'hui près de 6 milliards d'individus.

Au rythme actuel.

elle devrait dépasser les 8 milliards en 2025 et pourrait doubler d'ici à la fin du XXI' siècle.

- La demande en eau de chaque habitant pour son bien-être et sa santé a augmenté.

Dans Je monde, les prélèvements d'eau ont été multipliés par plus de sept entre 1900 et 1995, soit un rythme de croissance plus de deux fois supérieur à celui de la population.

-Les prélèvements de l'agriculture ont augmenté au cours des dernières décennies jusqu'à représenter les trois quarts de la consommation.

Les prélèvements d'eau destinés à l'irrigation ont progressé de plus de 60 •Jo depuis 1960 et représentent, au niveau mondial.

70 % du total des prélèvements.

Au cours du xx• siècle, la surface des terres irriguées a été multipliée par cinq dans Je monde.

Ce développement de l'irrigation est directement lié à la croissance démographique, notamment en Asie où elle entraîne un développement de la riziculture.

• D'autres facteurs influent sur la consommation d'eau, tels l'urbanisation et le niveau de développement.

Ainsi, la consommation d'eau par jour et par habitant, hors besoins agricoles, s'élève à 300 litres aux États-Unis, 100 à 200 litres en Europe (137 en France), pour seulement quelques litres dans certains pays du tiers monde.

• Pendant ce temps, la quantité d'eau douce gratuite et de bonne qualité a beaucoup diminué, la ressource s'étant partout dégradée en raison de pollutions de toutes sortes.

LES UTILISATIONS DE L'EAU • Aujourd'hui, environ 3 600 km' d'eau douce sont prélevés sur les ressources disponibles pour la consommation humaine, soit l'équivalent de 580 m' pollutions organiques (décomposition de la matière végétale ou animale, présence de bactéries associée à J'existence d'une pollution fécale) et thermiques, ces dernières surtout en aval des centrales nucléaires.

• Parmi les pollutions chimiques, celle due aux métaux lourds (plomb, mercure, zinc, chrome) est ancienne, d'autant que ces métaux sont stables et ne sont pas dégradés par les végétaux et les animaux.

Plus récentes sont les pollutions dues à J'utilisation massive des pesticides ou des nitrates, causée par J'intensification de l'élevage et la fertilisation excessive.

Paradoxalement, les progrès de l'hygiène individuelle et l'usage des lessives phosphatées ont fait du phosphore un polluant qui touche également les mers comme l'Adriatique avec de spectaculaires «marées vertes» (algues).

par habitant et par an.

t:agriculture est de loin le plus grand consommateur d'eau dans le monde, sauf en Europe et en Amérique du Nord, puisque 69 % des prélèvements mondiaux lui sont imputables.

La consommation des collectivités urbaines représente environ 10% des prélèvements et celle de J'industrie 21 %.

• En France, Je total des prélèvements d'eau effectués pour couvrir J'ensemble des besoins de la France s'éleve à 32 km'.

103 m' d'eau par habitant et par an sont prélevés pour J'alimentation en eau potable de la population, so� 6 km' au total.

• Les pays qui utilisent plus de 60 % de leurs prélèvements en eau pour des besoins domestiques sont : la Guinée équatoriale, la Lituanie, Je Gabon, le Congo, Je Togo et la République démocratique du Congo.

• Plusieurs pays utilisent plus de 80 % de leurs prélèvements en eau pour des besoins agricoles.

Ce sont : Madagascar, Je Mali, Je Cambodge, Je Rwanda, la Mauritanie, Je Sénégal, le Maroc, la Tunisie, la Guinée, Je Laos, le Tchad, Je Niger et Je Burkina Faso.

• Les pays utilisant plus de 60 % de leurs prélèvements en eau à des fins industrielles sont : la Belgique, la Pologne, la Bulgarie, la Suisse, le Canada, la France et la Moldavie.

• Au cours du xx• siècle, la consommation d'eau pour les usages industriels a été multipliée par trente, avec l'expansion de la chimie, de la sidérurgie, de la papeterie, du traitement de surface, des industries agroalimentaires, du textile -il faut 5 ooolitres d'eau pour fabriquer 1 kg de fibres synthétiques.

• Les fleuves et les lacs forment un tiers des frontières entre les États du monde.

Se partager équitablement leur eau n'est pas des plus simple.

Ainsi Je Tigre et I'Euphrtlte prennent leur source en Turquie, pays qui a entrepris de les équiper de 22 barrages pour J'irrigation et de 17 centrales électriques.

Mais cela diminuera de 35% Je déb� de ces fleuves sur les terr�oires de l'Irak et de la Syrie ...

• D'autres conflits de J'eau se profilent.

LONU évalue ainsi aujourd'hui à plus de l'Inde, Bangladesh Je Népal.

• t:eau pourrait devenir un enjeu politique et économique comparable à ce que fut, par exemple, Je pétrole durant les dernières décennies.

La croissance démographique -8 milliards d'Individus-concernera essentiellement des pays en développement, dont bon nombre connaissent déjà des difficultés dans Je domaine de J'eau, d'où un risque de multiplication des situations de tension et une augmentation des inégalités de répartition, puisque les bes oins vont s'accroître là où les ressources sont déjà faibles (Moyen­ Orient, zones arides de l'Afrique).

Il faut également prendre en compte l'impact, difficile à prévoir, d'éventuelles modifications d'ordre climatique (accentuation des écarts entre climats arides et humides, irrégularité plus forte des précipitations saisonnières ou annuelles), profondes au niveau mondial ou régional.

Si la gestion des ressources n'évolue pas dans les prochaines années, les deux tiers de la population mondiale pourraient subir des manques d'eau plus ou moins importants en 2025.

·Un motif d'espoir apparaît cependant : contrair ement à J'idée reçue qui veut que Je partage de l'eau soit à l'origine de conflits majeurs, celui-ci constituerait historiquement un facteur de coopération et de paix.

Une étude de l'université d'Oregon qui a analysé 1 831 «interactions» survenues depuis cinquante ans entre les nations sur des questions d'eau montre que celles-ci n'ont entraîné que 37 conflits violents, dont 21 impliquant des interventions militaires : 18 de celles-ci ont mis en jeu Israël et ses voisins.

En revanche, pendant la même période, près de 200 traités sur Je partage de J'eau ont été signés.

« t:eau internationale, conclut-elle, est une ressource qui pousse à la coopération, Je recours à la violence étant J'exception.

» ESTIMATIONS DES PRÉLÈVEMENTS MONDIAUX EN EAU en km' par an m' par habitant %du total 1950 1995 1950 1995 1950 1995 - Agriculture 1 100 2 500 437 436 79 69 - Industries 200 750 79 31 14 21 - Collectivités 100 350 40 61 10 - Tota l 1400 J 600 556 528 100 100. »

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