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La conscience peut-elle se définir par la pensée ?

Publié le 27/02/2008

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conscience
On appelle couramment « cartésienne » la conception de la pensée associée aux deux thèses suivantes :1.  La connaissance que nous avons de nos propres états mentaux est certaine et infaillible ; 2 Il n'y a rien dans notre esprit dont nous ne soyons en quelque manière conscients. La première thèse assimile la pensée (cogitatio) à l'esprit (mens) et sert à établir le dualisme : nos pensées ne peuvent pas être identiques à des états de notre corps, parce que nous ne pouvons pas concevoir clairement et distinctement qu'elles le soient. L'esprit est donc une chose (une substance) essentiellement distincte du corps, dont la pensée est l'attribut principal et dont les diverses pensées sont des modes. La seconde thèse assimile la pensée à la conscience ? ou tout au moins à tout ce qui est susceptible d'être conscient ? et donne à la notion de pensée son extension maximale : celle-ci recouvre non seulement les « attitudes propositionnelles », mais également les sensations (cf. Principes de la philosophie, I, 9). La marque distinctive de la conception cartésienne est donc que, d'une part, elle étend à l'ensemble de ce que nous avons appelé les pensées les caractéristiques des sensations et des expériences et, d'autre part, elle tend à assimiler les contenus d'attitudes propositionnelles à des pensées potentiellement réflexives : penser, ce n'est pas nécessairement penser qu'on pense, mais c'est au moins être en mesure de le faire. On dit souvent que les pensées sont, selon cette conception, essentiellement « privées » : leur existence et leur nature dépendent du sujet qui les pense (les cogitationes reposent sur le cogito). Nul autre que moi ne peut accéder au contenu de mes propres pensées et le vérifier (c'est pourquoi l'âme, ou l'esprit, est toujours plus « facile » à connaître que le corps, et les contenus des autres esprits moins accessibles que les contenus de notre esprit). Il s'ensuit que j'ai toujours une autorité ou un « accès privilégié » à ces pensées, qui les rend à la fois transparentes et indubitables, et susceptibles d'être l'objet d'une attention et d'une réflexion particulières.

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