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La conscience n'est-elle qu'un produit du cerveau ?

Publié le 24/09/2005

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conscience
III La réduction de l'esprit à un mécanisme cérébral entraîne une détermination de l'esprit - Il est difficile de trancher la question, même si de nos jours le matérialisme et la théorie des identités tendent à dominer. Cependant, il faut remarquer que cette conception moniste matérialiste( ramène tout ce qui existe à la seule réalité matérielle ) entraîne des conséquences que nous répugnons à accepter( même si cela n'en font pas des objections radicales). En effet, si "la conscience" n'est qu'un mécanisme cérébral, alors cela veut dire qu'elle est totalement déterminée par des lois de cause à effet et qu'elle n'est nullement libre. Il n'y a plus dès lors de libre-arbitre possible, plus de hasard dans l'action, ce qui est atteint la conception que nous avions de l'humain jusqu'à présent. - De plus, si la conscience est réduite à des simples états neurophysiologiques, alors, si l'avancée scientifique se continue et arrive à un certain point, nous pourrions dans le futur, savoir ce qui se passe dans l'esprit de quelqu'un rien qu'en regardant l'activité de son cerveau... Ses conclusions font peur, et il s'agit de s'interroger sur les effets que cette conception d'identité entraînerait. S'ils sont trop négatifs, ne serait-il pas préférer de conserver notre conception de la conscience telle qu'elle ,à savoir une entité indépendante, propre à l'homme et qui est cause de son libre-arbitre comme de son excellence? - C'est ce que certains essaient de faire en adoptant un point de vue neutre, appelé "monisme neutre" qui pose que le monde physique et le monde psychique ne sont ni deux substances différentes, ni réductibles l'un à l'autre, mais qu'ils constituent deux registres de phénomènes renvoyant à une même substance. Ainsi, la conscience serait un mode de penser à la « 1ère personne » alors que les mécanismes du cerveau font partie de l'approche scientifique objective à la « 3ème personne ». Cela permet d'éviter une conception tranchée du monde et de l'humain.

La conscience est une notion philosophique qui apparaît explicitement avec Descartes, même s’il est possible d’assimiler la conscience avec l’âme des philosophes antiques. Etymologiquement, elle désigne le savoir accompagnant l’existence. Le terme vient de cum : avec et de scientia : science. Elle est cette présence à soi qui accompagne les gestes et les actes du sujet. La démarche du doute chez Descartes conduit à la découverte du première vérité, « Je suis une chose pensante «, à partir de quoi Descartes pose que la conscience est plus aisée à connaître que le corps. Il établit un dualisme qui a longtemps prédominé dans la philosophie : conscience( âme) et corps sont distincts. Pourtant, par ce dualisme on ne peut pas expliquer les phénomènes qui lient la conscience et le corps. Peut-on réellement les dissocier ? La conscience n’est-elle pas totalement réductible aux mécanismes neuronaux ? Mais cela n’entraînerait-il pas des conséquences fâcheuses ? Ne peut-on pas concevoir des relations entre conscience et cerveau sur un mode non exclusif ?

conscience

« - Pour eux, il est possible de faire une réduction des états mentaux à des états physiques comme il a été découvertque l'éclair est une décharge d'électrons entre l'atmosphère et le sol.

La conscience n'est plus alors qu'un mythe...

Ilsera possible dans quelques années d'expliquer toutes les fonctions de la conscience par le fonctionnement ducerveau.

Par exemple, le sentiment amoureux ne serait que l'activation de telle fibre, tel neurone.Jean-Pierre Changeux dans L'homme neuronal affirme que le cerveau fonctionne comme un ordinateur, c'est-à-direpar traitement de l'information, dont l'esprit en est en quelque sorte le programme. Changeux: « L'identité entre états mentaux et états physiologiques ou physico-chimiques s'impose entoute légitimité.

» Jean-Pierre Changeux est neurobiologiste, il étudie les processus chimiques et endocrinologiques qui permettent decomprendre le fonctionnement du système nerveux central.

Son objectif est de montrer que le dualisme traditionnelentre l'activité mentale et l'activité neuronale n'a pas de pertinence.

A bien des égards, le titre de l'ouvrage d'où lacitation est extraite est révélateur de la position qu'il défend, mais aussi des problèmes philosophiques qu'elle induit.Parler de « l'homme neuronal » revient explicitement à considérer que toute activité intellectuelle se ramèneessentiellement au corps et, plus précisément ici, aux mécanismes physico-chimiques à l'œuvre dans et entre lescellules nerveuses.

La pensée n'est donc rien d'autre qu'une sorte de sécrétion du cerveau et toute tentative visantà lui attribuer une nature autonome est absurde.

Changeux revendique donc la réduction de l'esprit à des conditionsstrictement matérielles en estimant qu'une telle identification s'impose.

Ne pas le reconnaître revient à construire unobstacle épistémologique à la connaissance de l'homme.

Pourtant, sa thèse repose sur des arguments contestableset présente même un parti pris idéologique, bien qu'il s'en défende.

S'il est évident que sans le cerveau la pensée nepeut exister, est-ce à dire pour autant qu'elle n'est qu'une émanation de la matière cérébrale ? Ne suppose-t-ellepas d'autres conditions ? L'homme n'est pas seulement la somme de ses gènes ou le simple effet des échanges entreses neurones.

Si c'était le cas, alors il faudrait totalement exclure l'hypothèse de la liberté et revendiquer undéterminisme généralisé.

A cet égard, la neurobiologie pourrait remplacer l'anthropologie, mais que deviendraientalors ces autres conditions de la pensée que sont la culture, l'éducation, le langage, les sentiments et les affects ?Par ailleurs, comment continuer à faire sa place à la morale si notre esprit se réduit à nos cellules nerveuses et àleurs combinaisons ? Faut-il estimer que l'adhésion à des principes éthiques ne s'explique que par les courantsélectriques qui parcourent les neurones ou les effets de la chimie ? On ne saurait trouver le fondement del'engagement moral dans ce type de causalité mécanique, ni l'explication du génie de Beethoven, ni de l'amour dedeux êtres sans ruiner la dignité et la spécificité de l'esprit humain. III La réduction de l'esprit à un mécanisme cérébral entraîne une détermination de l'esprit - Il est difficile de trancher la question, même si de nos jours le matérialisme et la théorie des identités tendent àdominer.

Cependant, il faut remarquer que cette conception moniste matérialiste( ramène tout ce qui existe à laseule réalité matérielle ) entraîne des conséquences que nous répugnons à accepter( même si cela n'en font pas desobjections radicales).

En effet, si "la conscience" n'est qu'un mécanisme cérébral, alors cela veut dire qu'elle esttotalement déterminée par des lois de cause à effet et qu'elle n'est nullement libre.

Il n'y a plus dès lors de libre-arbitre possible, plus de hasard dans l'action, ce qui est atteint la conception que nous avions de l'humain jusqu'àprésent.- De plus, si la conscience est réduite à des simples états neurophysiologiques, alors, si l'avancée scientifique secontinue et arrive à un certain point, nous pourrions dans le futur, savoir ce qui se passe dans l'esprit de quelqu'unrien qu'en regardant l'activité de son cerveau...Ses conclusions font peur, et il s'agit de s'interroger sur les effets que cette conception d'identité entraînerait.

S'ilssont trop négatifs, ne serait-il pas préférer de conserver notre conception de la conscience telle qu'elle ,à savoirune entité indépendante, propre à l'homme et qui est cause de son libre-arbitre comme de son excellence?- C'est ce que certains essaient de faire en adoptant un point de vue neutre, appelé "monisme neutre" qui pose quele monde physique et le monde psychique ne sont ni deux substances différentes, ni réductibles l'un à l'autre, maisqu'ils constituent deux registres de phénomènes renvoyant à une même substance.

Ainsi, la conscience serait unmode de penser à la « 1ère personne » alors que les mécanismes du cerveau font partie de l'approche scientifiqueobjective à la « 3ème personne ».

Cela permet d'éviter une conception tranchée du monde et de l'humain.- Enfin les dernières découvertes scientifiques laissent à penser que le cerveau est un support nécessaire à laconscience mais insuffisant pour l'expliquer.

" Avant l'accomplissement d'un acte volontaire, une zone définie ducortex commence à s'exciter.

Qui l'incite à s'animer avant ? "(John Eccles, neurologue et Prix Nobel, Comment laconscience commande le cerveau).

Pour le scientifique, c'est la volonté humaine, donc le libre arbitre, donc l'esprit,qui serait ainsi une entité à part, incorporelle et autonome.

Selon lui, les découvertes neurologiques récentes nes'opposent pas, loin de là, à l'existence d'une conscience indépendante du cerveau.

Contrairement à ce que l'onpourrait croire, le cerveau humain est encore pour une bonne part un continent inconnu. Ainsi, le dualisme est un héritage très ancien, que nous pouvons même faire remonter à Platon et à la distinctionentre l'âme et le corps, dans la mesure où pour Descartes, âme et pensée coïncident.

Mais le premier en tant quetel à poser le dualisme fondamental entre la conscience et le corps, en tant que substance pensante et substanceétendue, est bien Descartes.

La conscience semble bien immatérielle et non localisable, contrairement au cerveau.Pourtant le matérialisme tend de nos jours à envahir toute la scène du débat, notamment avec le développementdes neurosciences et à réduire le concept "conscience" à un mythe imaginaire.

Mais cette disparition de l'esprit denotre monde n'entraînera-t-elle pas des conséquences néfastes sur la conception de l'homme et par là même sur. »

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