La bataille de RocroiUn engagement décisif.

« 1 / 2 La bataille de Rocroi Un engagement décisif En 1635, Louis XIII a officiellement dé­ clenché les hostilités contre les Habs­ bourg d'Espagne et d'Autriche.

On entre ainsi dans la période française de la guerre qui déchire l'Europe depuis 1618: la guerre de Trente Ans.

Après la prise de Corbie par les Espa­ gnols (1636) et la menace avérée sur Paris, Richelieu crée le secrétariat à la Guerre; il porte les forces militaires à 250000 hommes et réorganise la tenue et la manœuvre des armées.

Les succès alternent avec les revers; les Français tiennent des points importants: l'Artois, le Roussillon, la Lorraine...

Mais la mort du cardinal et celle de Louis XIII créent une situation intérieure confuse; les Espagnols en profitent pour atta­ quer.

Ils assiègent Rocroi, à 3 km de l'actuelle frontière belge.

L'ennemi compte 20000 hommes sous le com­ mandement de don Francisco de Melo et du duc de Fuentes.

A la tête de 21 000 Français, un jeune chef de 22 ans, le duc d'Enghien, le futur Grand Condé, lui fait face.

L'engagement com­ mence mal: la cavalerie d'Isenburg bouscule l'aile gauche française et s'empare d'une partie de l'artillerie.

Mais, sur la droite, le maréchal de Gas­ sion met l'ennemi en déroute.

Exploitant ce succès, Enghien prend vivement à revers la cavalerie d'Isenburg, récupère ses canons et les utilise aussitôt contre les fantassins espagnols formés en car­ rés serrés et immobiles, solides comme des tours.

La violente action d'artillerie ayant fait d'irréparables trouées dans leurs rangs, le jeune duc les écrase défi- 18-19 mai 1643 mtivement avec ses cavaliers suivis de l'infanterie de Sirot.

C'est la victoire: l'ennemi a 4500 morts et 7000 prison­ niers.

Au succès stratégique, à la sortie des Ardennes, s'ajoute l'émotion considé­ rable ressentie en Europe devant la dé­ faite des phalanges espagnoles, les fameux tercios, réputés imbattables.

A l'intérieur, c'est la liesse: Rocroi est comme un heureux présage pour le nou­ veau règne, l'annonce d'une nouvelle gé­ nération.

Le 19 mai, le jour même de la bataille, Anne d'Autriche, accompagnée du roi-enfant que le duc de Chevreuse porte dans ses bras, se présente devant le parlement de Paris qui casse le testa­ ment de Louis XIII et octroie à la reine mère les pleins pouvoirs de la régence.

Mazarin est le principal ministre.

Les multiples conséquences de la victoi­ re de Rocroi en ont fait l'une des gran­ des dates de l'histoire de France.

La bataille de Rocroi, musée de Versailles.

Le buste du Grand Condé, par Coysevox. 2 / 2. »