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KANT: soumission, contrainte, liberté et éducation.

Publié le 04/05/2005

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L'un des grands problèmes de l'éducation est de savoir comment allier la soumission à la contrainte de la règle et la capacité d'user de sa liberté. Car la contrainte est nécessaire ! Comment cultiverai-je la liberté dans la simultanéité de la contrainte ? Je dois accoutumer mon élève à endurer une contrainte imposée à sa liberté et le conduire en même temps à bien user de celle-là. Sans cela, tout ne sera que mécanisme, et il ne saura pas, au sortir de ses années d'éducation, se servir de sa liberté. Il lui faut sentir de bonne heure l'inéluctable résistance de la société, apprendre à connaître la difficulté de subsister, de se priver et d'acquérir afin d'être indépendant. KANT

Ce texte, extrait des Réflexions sur l'éducation, se rapporte au thème de l'éducation et soulève le problème de la nature de cette dernière : l'éducation passe-t-elle par l'établissement de la règle ou se lie-t-elle au règne de la spontanéité ? Quelle est l'idée directrice de ces lignes ? À travers l'éducation, l'homme accède à la vraie liberté : il passe d'une liberté de fait à une liberté de droit, caractérisée par l'obéissance à la règle et par l'indépendance.  On saisit ce que le texte nous fait gagner, son enjeu philosophique : une attitude pratique dans le champ de la sphère éducative, jugée désormais comme ouverte au champ de l'autonomie. Le texte est gros de richesses et d'horizons pratiques.

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« l'éducation en fonction de la pression de la société, mais aussi parce qu'elle introduit à la thématiqueéconomique liée à l'éducation.Si l'homme est privé d'éducation, de processus formateur, il y une instance qu'il ne saisit pas en lui, c'estcelle de la société, à savoir du milieu humain organisé où il se trouve.

Or, on remarquera que la contrainte del'éducation exprime, en fait, celle de la société, qu'elle incarne et symbolise tout entière.

Donc l'usage de laliberté (de l'élève, de l'enfant, etc.) est à référer aux contraintes exercées par la société (durant l'âgeadulte).Mais cette pression de la société et ces contraintes doivent conduire l'élève ou l'adolescent (devenu adulte)à l'autosuffisance, à la capacité de subvenir à ses propres besoins : à l'indépendance économique.

L'hommedoit être économiquement affranchi des pressions qui s'exercent sur lui.

D'où la nécessité de « se priver »,de ne pas jouir de tous les biens et d«< acquérir », à savoir entrer en possession de certaines ressources.Donc, l'éducation vise la liberté et l'indépendance économique : l'autonomie du sujet.

3) Intérêt philosophique du texte Ces lignes ont un très grand intérêt philosophique.

Elles nous rappellent que l'homme est libre, ouvert àtoutes les potentialités et qu'il doit donc être éduqué (A), mais aussi la difficulté et la nécessité desmédiations opérant le passage de la nature à la culture (B). A.

L'homme est librePourquoi les difficultés de l'éducation ? Parce que l'homme est libre.

En nous rappelant cette essence libre del'homme, pouvant se diriger dans n'importe quelle direction, Kant fournit des analyses d'un immense intérêtphilosophique : à la différence de l'animal, qui sera ce qu'il est durant toute sa vie, l'homme est mobile,ouvert à une éducation et libre : son existence peut prendre n'importe quelle direction.

« Tout animal est cequ'il est.

L'homme seul originairement n'est rien.

» (Fichte).

Dès lors, si l'homme n'est rien à l'origine, il peutdevenir n'importe quoi et il nous faut l'éduquer, l'orienter vers la raison.

L'homme possède une temporalité,un devenir libre, à la différence de l'animal.

Sinon, le problème de l'éducation n'aurait aucun sens. B.

Le passage de la nature à la cultureD'où la nécessité d'unir, par l'éducation, la nature (ce qui pourrait être donné) et la culture, la formation,l'introduction à l'ordre humain.

En mettant l'accent sur l'éducation, Kant met au fond en évidencel'importance du rôle de la culture fondatrice de l'homme.

La culture humaine désigne une indéfinie conquêtehistorique.

Seul l'homme a une culture et une histoire, et c'est la raison pour laquelle l'éducation estdécisive.

Notre nature est bien moins indicatrice de ce que nous devons faire que ne l'est notre culture. 4) Conclusion L'éducation, privilège de la libre spontanéité ou bien passage par la règle ? C'est la règle qui permetl'ouverture à la liberté et à l'autonomie. KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser sonobjectivité.

— La connaissance se ramène à deux éléments : le monde sensible, ou phénomènes liés à l'espace et au. »

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