Devoir de Philosophie

Kant et la bienfaisance

Publié le 02/03/2020

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Cette conception révèle que c’est par la discipline morale qui agit en nous que nous pouvons accéder à l’amour des hommes, « en tant qu’habitude du penchant à la bienfaisance en général » comme le précise Kant, c'est-à-dire que plus on pratique le bien et plus cela va nous sembler naturel de le pratiquer, jusqu’à devenir une de nos caractéristiques propres. Le devoir d’aimer son prochain ne serait en fait que l’aboutissement du devoir de bienfaisance : on fait siennes les fins d’autrui. La bienfaisance s’amplifiera d’elle-même, l’altruisme se cultivera. Si on pousse la logique jusqu’au bout, en imaginant que les personnes à qui on a fait du bien nous sont reconnaissants et alors elles-mêmes portées à faire le bien : on atteindrait une certaine harmonie et les hommes seraient portés à se rapprocher continuellement les uns des autres. Nous avons réalisé dans cette partie que l’homme bienfaisant devenait de plus en plus bienfaisant à mesure de ses accomplissements et que ce qui était une discipline stricte en étant intériorisée devenait l’amour de l’autre et plus largement l’amour des hommes.
 
Conclusion :
 
 
Kant distingue dans ce texte deux aspects du devoir de bienfaisance. D’une part, le devoir de bienfaisance envers les autres doit être accompli en toutes circonstances, quel que soit « l’autre », ses vices, et indépendamment de nos propres sentiments à l’égard de ses vices. Ainsi nous devons être bienveillants et donc bienfaisants envers le misanthrope, ou tout autre homme, même haïssable. Le devoir n’est pas affecté par les sentiments (arbitraires et variables), il a un caractère quasi sacré. D’autre part, celui qui le pratique « assidument » voit ses efforts en quelque sorte récompensés bien qu’ils n’aient pas été faits dans cette fin : la bienfaisance l’élève, lui permet de pratiquer le bien naturellement, en général, de respecter l’humanité en passant par le respect de soi-même. 

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« n’est pas à leur hauteur.

Kant estime pourtant que cet état de fait ne les en tame en rien.

Le devoir de faire le bien ne doit aucunement prendre en compte ces observations quant à la nature humaine .

La volonté pure n’est pas conditionnée par quoi qu e ce soit.

Un autre exemple est donné, Kant écrit qu’ « Etre bienfaisant envers d’au tres hommes [… ] est un devoir, qu’on les aime ou qu’on ne les aime pas », là encore on retrouve l’idée que les sentiments que l’on peut ressentir pour autrui ne doive nt en rien consti tuer un frein au devoir de bien faisance , ce n’est pas parce qu’on a en ho rreur quelqu’un qu’il faut ne pas lui vouloir de bien, voire lui vouloir du mal , cela serait en effet immoral ne serait -ce que parce qu’appliqué à l’échelle de l’humanité, cet acte provoquerait des massacres. Il est donc de notre devoir de vouloir et de fa ire le bien, pour tout homme. De la même façon, il faut adopter une attitude bienf aisante envers les misanthropes : « la bienveillance demeure toujours un devoir, même à l’égard du misanthrope qu’on ne saurait certes aimer, mais auquel on peut toutefois fa ire quelque bien ».

Le misanthrope déteste l’humanité, collectionne les vices tels que l’ingratitude, pour cela on ne peut l’aimer, cependant rien ne nous empêche de lui vouloir du b ien .

On parle ici de « bienveillance » et non plus de « bienfaisance », la première étant le principe de la seconde.

Kant induit ici qu’ il sera certainement plus difficile et délicat de faire du bien à un misanthrope –qui se moque a priori des attentions des autres -, il n’évoque d’ailleurs que « quelque » bien, mais on peut touj ours le vouloir avec la m ême ardeur, d’où le terme bienveillance .

On a pu rendre compte ici du farouche attachement au devoir de Kant , ce devoir étant un impératif catégorique, il n’admet aucune condition .

La bienfaisance étant commandée par la raison , les sentiments (l’affectivité, le ressenti) en sont exclus.

On s’aperçoit d’ailleurs que bien souvent, la raison se heurte au x sentiments, elle doit prévaloir sur eux. On pourrait reprocher à Kant sa rigidité, quel homme parvient à repousser entièrement ses s entiments de ses actes ? Cependant ce n’est pas parce que la raison nous impose de mettre de côté nos sentiments que ceux - ci ne sont pas justifiés.

La « misant hropie est toujours haïssable », en effet l’aversion pour le genre humain est immorale car elle n ’est pas bienfaisante et que la bienfaisance est un de nos devoirs.

Malgré cela, la misanthropie ne consiste jamais qu’à « se détourner complètement des hommes », ce que Kant appelle : misanthropie séparatiste, ce qui en soit n’est pas si grave, ne constit uant pas une menace violente pour les autres : « sans aller jusqu’à l’hostilité ouverte ».

II Selon Kant : « haïr le vice en l’homme n’est ni un devoir ni une chose contraire au devoir», il indique ici qu’en dépit d e ce que l’on pourrait pense r comme logique détester le vice –c'est -à-dire ce qui est contraire à la morale - n’est pas particulièrement moral, ce n’est donc pas un devoir et à l’inverse ce n’est pas non plus opposé au devoir sous prétexte qu’il s’agit de « détester », de haine.

Kant présente cela comme un « simple sentiment d’aversion qu’il inspire» , notre réprobation étant d’ordre sentimental elle est in férieure et séparée du devoir, de la volonté et n’a aucune emprise sur elle et inversement: « sans que la volonté influe sur ce senti ment ou qu’inversement ce sentiment ait quelque influence sur la volonté ». »

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