Devoir de Philosophie

». Justifiez le rapprochement entre les textes 1 et 4 et entre les textes 2 et 3. Quel est le registre dominant de chacun de ces extraits ?

Publié le 19/09/2018

Extrait du document

Les textes de Shakespeare et de Jarry peuvent être rapprochés; il en va de même pour les textes de Shakespeare et de Viau.

 

En effet, le texte de Jarry, tiré de Ubu Roi (texte é) est une réécriture parodique de l'extrait de Macbeth de Shakespeare (texte 1). Ainsi, on retrouve dans le texte de Jarry et dans celui de Shakespeare un couple bicéphale et maléfique. Dans le texte de Shakespeare, Macbeth et Lady Macbeth forment ce couple ; dans le texte de Jarry, c'est Mère Ubu et Père Ubu qui apparaissent. Ces deux couples sont avides de pouvoir. Macbeth et Lady Macbeth projettent de tuer le roi Duncan (« nous n'irons pas plus loin dans cette affaire») afin de s'emparer du trône ; Père et Mère Ubu rêvent, quant à eux, de contrôler le royaume de Pologne {«[...] vous vous contentez de mener aux revues une cinquantaine d'estafiers armés de coupe-choux, quand vous pourriez faire succéder sur votre fiole la couronne de Pologne à celle d'Aragon ?»). Enfin, dans chaque extrait, c'est la femme qui a l’initiative de l'action et qui endosse un rôle viril. Alors que Macbeth est prêt à renoncer au meurtre du roi {«Nous n’irons pas plus loin dans cette affaire»],

Analyse du corpus

 

Ce corpus propose des textes assez difficiles d’accès. Deux sont des textes étrangers, traduits de l’anglais : le texte 1 est en effet un extrait de la tragédie Macbeth (1599) de Shakespeare tandis que le texte 2 est un extrait d’une comédie du même auteur, Le Songe d’une nuit d’été (1621). Les deux autres textes ont été rédigés en français (textes 3 et 4). Les textes fonctionnent deux par deux : le passage d’Ubu roi de Jarry (texte 4) est une réécriture parodique de l’histoire shakespearienne de Macbeth; dans la scène 1 de l’acte V du Songe d’une nuit d’été, Shakespeare parodie les effets grandiloquents et emphatiques de la tragédie en caricaturant le dénouement tragique de l’histoire de Pyrame et Thisbé. Théophile de Viau donne au contraire une version fidèle au récit antique des amours tragiques de Pyrame et Thisbé.

« son manque d'ambition(« vous êtes content de votre sort?»).

Le texte de Jarry est donc bien une réécriture du texte shakespearien : en usant d'un lexique gros­ sier ou familier («Merd re, coupe-choux, fiole») et d'un comique de répétition («De par ma chandelle verte»).

il parodie* le couple Macbeth/Lady Macbeth afin de susciter le rire du spectateur.

De même, le texte de Shakespeare tiré du Songe d'une nuit d'été et le texte de Viau présentent des similitudes.

Une ressemblance thématique tout d'abord : ils mettent en effet tous deux en scène l'histoire tragique des amours malheureuses de Pyrame et Thisbé (texte 3 : «regardant Pyrame/Trépassé devant moi»; texte 2 «Ah! quel malheur épouvantable ' {...] Que vois-je ? ton manteau/Neuf, tout couvert de sang!»).

De plus, le moment de l'intrigue mis en scène est le même : Thisbé, découvrant le corps sans vie de son amant, décide de se donner à son tour la mort (texte 2 : «Et puis, adieu, amis/Ainsi Thisbé finit»; texte 3 : «Enfonce là-dedans, rends-toi plus rude et pousse/Des feux avec ta lame!»).

Dans les deux cas, c'est donc au dénouement* que la pièce est saisie.

Le texte de Shakespeare ne peut être considéré comme une réécriture de la pièce de Viau car le texte anglais est antérieur mais on peut cependant affirmer que dans le dernier acte du Songe d'une nuit d'été, Shakespeare s'amuse à parodier* l'emphase tragique.

Ainsi, les textes du corpus peuvent être rapprochés deux à deux.

Question 2 Le corpus est marqué par une forte variété des registres*.

Trois registres* centraux apparaissent: le registre* comique (textes 2 et 4).

le registre* polémique (texte 1) et le registre* tragique (texte 3).

Dans les extraits de Ubu Roi et du Songe d'une nuit d'été, le spectateur est invité à sourire.

Jarry et Shakespeare usent des procédés traditionnels du comique.

Un comique de mots apparaît dans les deux textes (texte 2 : «mon petit poulet»; texte 4: « merdre, fiole»): les deux dramaturges recourent donc au langage tri­ vial, voire familier, pour faire naître le rire.

De plus, un comique de répétition est présent: Ubu ne cesse de répéter le juron« de par ma chandelle verte» tandis que Pyrame répète, alors qu'il agonise, l'impératif «meurs».

Un comique de gestes peut aussi être décelé dans le texte de Shakespeare.

À la fin de l'extrait, Thisbé ne trouve pas l'épée de Pyrame et par conséquent se suicide, non à l'aide d'une lame mais d'un« fourreau».

Les textes de Jarry et de Shakespeare déclen­ chent donc le rire.

Dans l'extrait de Macbeth, c'est le polémique qui domine.

Lady Macbeth met en accusation son mari afin de le faire réagir et plus encore agir.

En le blâmant, elle entend le pousser à l'action et l'amener à tuer Duncan.

Dans ses répliques*, Lady Macbeth use d'un tutoiement méprisant («As-tu peur») pour s'adresser à son mari, qu'elle qualifie par ailleurs par des appellatifs dépréciatifs («lâche,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles