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Interrogée récemment par un journaliste, une jeune « possédée du rock » affirme : « J'aime la musique, parce que, quand j'écoute, je ne suis plus moi. Je m'oublie. Au travail, je ne peux pas m'oublier, je reste dans mes problèmes : qu'est-ce que je fais sur terre ? Je ne pense qu'à ça. Avec la musique, je me laisse envahir, je retrouve mes pensées profondes. » Vous reconnaissez-vous dans ces propos ? Vous répondrez à cette question en vous fondant sur votre expérience personnelle d'une

Publié le 22/02/2011

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travail

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« n'exclut pas, bien évidemment, de s'intéresser à des œuvres classiques !).

D'ailleurs, Nerval dans Fantaisie invitait àcet éclectisme : « Il est un air pour qui je donneraisTout Rossini, tout Mozart et tout WeberUn air très vieux, languissant et funèbreQui pour moi seul a des charmes secrets.Or, chaque fois que je viens à l'entendre,De deux cents ans mon âme rajeunit...

» c) « se laisser envahir...

»Il s'agit de décrire la façon dont la musique séduit et charme.

Il semble que les sons agissent tandis que l'auditeurest relativement « passif » ou du moins inactif, c'est l'impression que donne la citation même si elle fait référence àun style « énergique ». 2.

L'oubli du « moi » quotidien et factice.a) L'élève peut commencer par une brève description de la vie, du travail et de la monotonie qui en résulte.

Cette évocationmettra en relief les apports de la musique.b) Commence, ici, l'énumération des fonctions qui ne recoupent pas tout à fait la citation.

Sans la contredire, elles envisagent dessatisfactions plus atténuées, plus ordinaires aussi.L'effet le plus simple serait le délassement, le plaisir léger d'écouter un air.Puis, plus intense, et correspondant bien à la musique contemporaine, on décrirait une sorte d'étourdissement, de défoulement quitrouverait son maximum de plaisir dans la danse.

Enfin, la musique constituerait une sorte de rempart contre la vie quotidienne, etcette protection que l'on rencontre avec l'utilisation du « walkman » correspondrait à la citation proposée.

Dans ce cas, il s'agitd'oublier ses tracas, ses soucis quotidiens et, peut-être, de s'oublier soi-même.c) Parfois, cependant, l'élève peut trouver dans le plaisir musical une fonction très différente, opposée même à celle que nousvenons de relever : un lien avec les autres, le réconfort d'apprécier ensemble une culture, d'avoir les mêmes goûts. 3.

Découverte d'un monde nouveau.a) La musique fait naître des émotions : des joies, des peines, des exaltations.Sans tomber dans le carcan d'une équivalence descriptive, on dirait alors que des airs suggèrent un certain nombre de sensations.Nerval, dans le poème cité précédemment « croit voir » un château du temps de Louis XIII ; Romain Rolland imagine que Jean-Christophe joue avec les sons.

L'enfant compare les notes du piano à des cloches entendues dans les prés, au vol des insectes, ettoute une vision peuplée d'êtres maléfiques et angéliques s'imposent à lui.b) Toutefois, l'assimilation d'un air à des éléments descriptifs ou « sentimentaux » risque de réduire la portée de la musique.On préférera, peut-être, l'analyse de la jeune fille qui intériorise davantage ce qu'elle ressent.En ce cas, il faut choisir : ou bien l'identification à la musique est totale, et le sentiment d'avoir une existence propre disparaîtcomplètement ; ou bien l'auditeur se dépouille de tout ce qui est superficiel.

Les mouvements de l'âme coïncident avec ceux de lamusique et la citation de Proust illustre admirablement le propos. citations • « Grand repos, mystérieuse rénovation pour Swann - pour lui dont les yeux, quoique délicats amateurs de peinture, dontl'esprit, quoique fin observateur de mœurs, portaient à jamais la trace indélébile de la sécheresse de sa vie - de se sentirtransformé en une créature étrangère à l'humanité, aveugle, dépourvue de facultés logiques, presque une fantastique licorne, unecréature chimérique ne percevant le monde que par l'ouïe.

Et comme dans la petite phrase il cherchait cependant un sens où sonintelligence ne pouvait descendre, quelle étrange ivresse il avait à dépouiller son âme la plus intérieure de tous les secours duraisonnement et à la faire passer seule dans le couloir, dans le filtre obscur du son.

»Proust : Du côté de chez Swann. • « Et quand la fatigue nous prend de l'éternel combat inutilement livré contre la médiocrité des vices et des vertus, c'est un bienindicible de se retremper dans cet océan de volonté et de foi.

»Romain Rolland : Vie de Beethoven.. »

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