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Impact du progrès technique

Publié le 17/04/2012

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technique

Impact du progrès technique (économique puis social) sur la croissance, le développement et le changement social 

 

+ Le PT permet repose essentiellement sur les innovations de produits (permettant ainsi une diversification de l'offre et une augmentation du niveau de vie) et les innovations de procédé. Ces dernières permettent l’obtention de gains de productivité, qui peuvent se répartir de différentes façons :

                ils peuvent bénéficier aux salariés sous forme d'accroissement des salaires. Ainsi, c'est l'accroissement de leurs dépenses de consommation ou d'investissement (logement) qui tirera la demande et donc l’emploi.

                ils peuvent également bénéficier aux salariés sous forme d'une réduction du temps de travail. A niveau de revenu constant, la demande globale demeure alors stable et le niveau d'emploi ne se modifie pas.

                ils peuvent aussi bénéficier à l'entreprise qui augmente son taux de marge grâce à la diminution de ses coûts salariaux. L'entreprise peut alors soit accroître ses investissements. Ainsi, c'est la demande de b&s d'équipement qui tirera la demande.  

                ils peuvent être distribués aux actionnaires. Ainsi, c'est l'accroissement de leurs dépenses de consommation ou d'investissement qui tirera la demande et donc l’emploi.

                ils peuvent se traduire par une baisse des prix qui profite aux consommateurs. Le bénéfice revient alors à l'ensemble des consommateurs qui, à revenu égal, peuvent choisir soit de consommer plus du bien offert, soit de transférer le pouvoir d'achat ainsi dégagé vers d'autres biens, concourant ainsi à la montée de la demande. 

                ils peuvent permettre de diminuer la durée du travail : en effet, si en 35 heures, les travailleurs arrivaient à fabriquer autant qu’en 39 heures grâce aux gains de productivité, on pourrait très bien diminuer le temps de travail sans diminuer les salaires. C’est d’ailleurs grâce aux gains de productivité que le temps de travail a pu beaucoup diminué en France à partir des années 60, alors même que les salaires continuaient à augmenter. Cette diminution du temps de travail n’engendre pas directement de croissance économique. En revanche, elle modifie les genres de vie et améliore sans doute le bien-être général : elle a donc un effet positif sur le développement plus que sur la croissance.

 

Ainsi, c’est le rythme du PT qui va fortement conditionner les fluctuations économiques. Schumpeter considère d’ailleurs que l’économie suit des cycles avec des phases d’expansion, de récession, de dépression et de reprise. Schumpeter donnera le nom de \"Kondratiev\" aux cycles longs d'origine technologique. On en distingue 5 : le cycle vapo-textilier de 1790 à 1847, le cycle carbo-ferroviaire de 1848 à 1895, le  cycle sidéro-mécanique de 1896 à 1939, le cycle pétro-électrique de 1940 à 1995 et le cycle bio- électronique de 1995 à ... En fait les phases d’expansion correspondent à l’apparition de grappes d’innovations, sous l’effet de la concurrence, de l’effet d’imitation, de la fertilisation croisée et des transferts de technologie. Ce sont des innovations décisives qui vont permettre à toute une foule d’innovation secondaires de se diffuser et de créer des produits nouveaux et des occasions de profits stimulant l’activité économique (ex : moteur à explosion, automobile, aviation). Les innovations engendrent des changements économiques et sociaux profonds (ex : le passage d’une structure de production artisanale à une structure de production industrielle). L’avantage comparatif issu de l’innovation (possibilités de vente à un prix supérieur au coût marginal : car non concurrence ou car moindres coûts de production) engendre la disparition des entreprises les moins efficaces : ce double mouvement (apparition de nouvelles entreprises et élimination d’autres) est appelé processus de destruction créatrice. Pour Schumeter, dans son ouvrage Capitalisme, Socialisme et démocratie, \"le processus de destruction créatrice constitue la données fondamentale du capitalisme\", il permet le \"rajeunissement récurrent de l'appareil de production\". Au niveau du marché du travail, il déplace les emplois et augmente le niveau de qualification. Lorsque l’automobile remplace la voiture tirée par un cheval, cela engendre un bouleversement total du réseau routier, de l’aménagement des villes, des métiers sont frappés l’obsolescence. A noter cependant que d’après Schumpeter, les grappes d’innovation n’apparaissent pas de manière régulière et que le mouvement de destruction créatrice est déstabilisant pour l’économie.

 

+  « Nous définirons donc le changement social comme étant toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d’une manière qui ne soit pas que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l’organisation sociale d’une collectivité donnée et modifie le cours de son histoire. […] Ce sont les acteurs et les groupes dont l’action est animée par des buts, des intérêts, des valeurs, des idéologies qui ont un impact sur le devenir d’une société. » (Guy Rocher, Le changement social). On parle donc de changement social pour désigner la transformation durable de l’organisation sociale et de la culture (normes et valeurs, par exemple) d’une société. Soulignons l’importance de l’aspect collectif du changement social : quand quelques couples ont des enfants sans être mariés, il s’agit d’exceptions sans grande signification ; quand la proportion des enfants nés hors mariage progresse pour dépasser les deux tiers des premières naissances (le premier enfant de chaque femme), ce qui est le cas en France aujourd’hui, c’est l’indicateur d’un réel changement social, par exemple. Dans les deux derniers siècles, le changement social a été d’importance : transformation de la stratification sociale (organisation de la société en groupes sociaux hiérarchisés), urbanisation, bouleversement des valeurs (pensez, par exemple, à la transformation des croyances religieuses), émancipation des femmes, et on pourrait ajouter bien d’autres exemples.

 

Exemple : étude de l’urbanisation

Le développement de l’industrie va entraîner le développement de l’urbanisation (les industries se développent dans les villes et les travailleurs habitent là où ils travaillent) et l’urbanisation va transformer radicalement les genres de vie et les solidarités (à la campagne, avant l’industrialisation, les solidarités familiale et villageoise sont très fortes et encadrent les individus).

 

 

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